Depuis 1968, l'UNESCO n'a pas cessé, de façon quasi obsessionnelle, de consacrer une grande partie de son activité à délégitimer, par des votes et des condamnations répétés, l’État d'Israël. On se souvient de la tristement célèbre résolution du 10 Novembre 1975 assimilant le Sionisme au racisme. Depuis (en particulier entre 1969 et 1972), elle n'a eu de cesse, après avoir refusé en 1974 d'inscrire Israël dans la région d'Europe, tout en l'isolant simultanément, mais heureusement temporairement grâce aux pressions des États Unis, de la Suisse et de la France, de la "Communauté des États membres", faisant ainsi d'Israël un État "hors région", et donc"apatride", de lui nier son droit historique sur ses lieux saints tels le caveau des Patriarches et la tombe de Rachel.
Mais plus qu'un territoire au demeurant infime qui est en jeu, nonobstant l'ironie qui veut que ceux-là mêmes qui, à Genève, condamnent la barrière de sécurité, sont ceux qui aspirent à reconstruire un mur dans Jérusalem, comme ceux qui ont salué la réunification de Berlin appellent à la division de la ville sainte, c'est , à travers la présence du Mur des lamentations accolé au Mont du Temple, et qui a failli, lui aussi, lui être nié dans le cadre de la récente résolution du 16 Avril dernier, la continuité juive même, et la permanence du judaïsme, et, dans une certaine mesure du christianisme, également, qui sont menacées.
En effet, ce sont le souvenir de Sion et l'aspiration à y revenir qui furent, depuis plus de 2000 ans, la poutre maîtresse de la continuité et de l'avenir des juifs. Jérusalem symbolisant le point fixe, le centre de la nébuleuse des diasporas, qui continuent de se tourner vers elle trois fois par jours, et vers laquelle les synagogues du monde entier sont orientées.
S'associer à ces résolutions, voire même s'y abstenir,connaissant pourtant et depuis si longtemps la politisation discriminatoire de l'UNESCO envers Israël, nourrie alors de la pression et du chantage des pays arabes favorables à l'OLP, , une politisation dénoncée très tôt par des intellectuels français tels que Jean d'Ormesson ( "le pire des dangers") , Jean Paul Sartre et Raymond Aron ( Le Figaro du 15 Novembre 1974), c'est porter atteinte au symbole clef de l'architecture du peuple juif et du judaïsme, autant que des fondements de l’État d'Israël, dont le principe même de l'existence, et de la légitimité morale et historique.
C'est ce que n'a jamais cessé de chercher à obtenir l'UNESCO, dont les représentants semblent n'avoir d'autre mission que d'être les avocats de la division de Jérusalem, dont le Ciel est pourtant assez grand, croyons-nous, pour y abriter sans les séparer Israéliens et Palestiniens.
Que cette politisation croissante contre l’État juif soit le vœu de l'Islam radical, c'est incontestable. Est-ce le vœu du monde occidental dont le patrimoine chrétien oriental est, lui aussi, remis en question par le même fondamentalisme? C'est cette question qu'il faut poser à ceux qui disent pourtant avoir le souci de la sécurité d'Israël, dont les valeurs, tant sur le plan politique, moral et spirituel, n'en déplaise à ses ennemis, n’échappent à aucun observateur, sauf peut-être l’œil de l'UNESCO