Harold-Avraham WEILL
Grand rabbin de Strasbourg et du Bas-Rhin
Le Consistoire Israélite du Bas-Rhin (CIBR) a nommé, le dimanche 14 mai 2017, le Rabbin Harold-Avraham Weill, 34 ans, au poste de grand rabbin de Strasbourg et du Bas-Rhin. Strasbourgeois d’origine, il a été nommé en 2010 rabbin de Toulouse et des pays de la Garonne, où il est actuellement en poste. Il était responsable de la communauté au moment de la l'assassinat du rabbin Jonathan Sandler et de ses deux fils, et de Myriam Monsonégo, à l’école juive Ozar Hatorah le 19 mars 2012.
Il prendra ses nouvelles fonctions au 1er septembre 2017, succédant à René Gutman, actuel grand rabbin de Strasbourg et du Bas-Rhin depuis 1987.
Une interview du Rabbin Harold Avraham WEILL, nommé Grand rabbin de Strasbourg et du Bas-Rhin
- Comment avez-vous réagi lorsque vous avez appris que vous alliez être le prochain grand rabbin de Strasbourg et du Bas-Rhin ?
- Rabbin H-A. Weill : Avec un sentiment d’humilité et en mesurant l’honneur qui m’est fait. J’ai toujours gardé un lien très fort avec Strasbourg grâce à mes parents et à mes amis et je continue à venir régulièrement à Strasbourg pour eux. Je connais le grand rabbin Gutman depuis bien longtemps, depuis l’époque où il est venu à Strasbourg mais surtout depuis que nous sommes collègues. J’ai pu apprécier son action comme sa notoriété en France et bien au-delà des frontières et son exemple m’inspire dans la façon dont j’accomplis ma fonction de rabbin. Je suis bien sûr conscient de l’immensité de la tâche qui m’attend.
- Pourriez-vous nous résumer votre parcours rabbinique ?
- Rabbin H-A. Weill : Après le Bac en 2001, je voulais me consacrer à l’étude de la Torah et c’est pourquoi j’ai étudié en Israël à la Yeschivah de Shaalvim pendant une année particulièrement enrichissante. De retour à Strasbourg, et tout en continuant à étudier au Beith Hamidrash, j’ai assuré dès 2003 les fonctions de 'hazan, de ministre officiant à Nancy.
Je ressentais parallèlement le besoin de persévérer dans mon parcours et suite à un entretien inoubliable avec le grand rabbin Michel Gugenheim à Paris, ce dernier m’a convaincu de m’inscrire à l’école rabbinique. J’ai ainsi suivi ce cursus pendant cinq ans et en même temps je continuais à me rendre à Nancy le week-end pour assurer les offices et l’animation communautaire. Je tenais, pendant mes études, à être immergé dans une fonction concrète pour être au plus près de la réalité communautaire.
A cette époque, j’avais également rencontré à Paris le Rav Elie Lemmel et grâce à lui j’ai pu avoir une expérience dans le cadre de son association Lev dont les activités principales concernent les contacts avec les jeunes et l’organisation de conférences et d’animations diverses<
- Quels ont été les postes rabbiniques que vous avez assurés ensuite ?
- Rabbin H-A. Weill : Après l’école rabbinique, j’ai été nommé Rabbin à Anvers en 2009. L’expérience a été là aussi enrichissante dans un contexte différent par la langue et la culture. J’y suis resté un an et m’y suis marié et c’est après cet événement que j’ai été nommé Rabbin de Toulouse en 2010. C’est une communauté bien structuré forte d’environ 15000 membres et qui dispose d’une dizaine de lieux de culte, de trois écoles, dont OzarHathora, et de deux restaurants. De plus c’est une ville universitaire accueillant de nombreux étudiants. Avec mon épouse, nous en avons toujours accueillis notamment pour le Shabath et les fêtes pour qu’ils se sentent chez eux sur le plan communautaire et pour leur permettre d’avoir une vraie vie juive loin de chez eux.
- Quel est votre état d’esprit avant d’assumer vos nouvelles fonctions à Strasbourg ?
- Rabbin H-A. Weill : Je souhaite œuvrer, avec mon épouse, avec avant tout beaucoup d’humilité. Il ne s’agit certainement pas de faire la révolution, je suis bien sûr attaché aux traditions judéo-alsaciennes que je connais bien et je veux m’appuyer sur ce qu’ont construit mes prédécesseurs.
Il s’agira de prendre en compte les aspirations des jeunes, des moins jeunes et des personnes âgées et de répondre à leurs attentes communes ou spécifiques sur le plan communautaire.
Sur un autre plan, j’ai été surpris de l’intérêt qu’a suscité ma nomination dans la presse. C’est certainement dû à l’implantation locale et régionale des communautés dans le cadre concordataire. Cette proximité entre les différentes religions est ainsi bien ancrée sur le territoire et favorise certainement le dialogue interreligieux.Dans ce domaine, suite aux attentats de Toulouse, des représentants locaux des cultes anglican, bouddhiste, catholique, musulman, orthodoxe, protestant et juif ont signé à Toulouse en 2015 la "Charte de la Fraternité" dont l’objectif est d’envoyer régulièrement à l'ensemble des citoyens un message commun, de paix et de fraternité.
L'équipe du Site du Judaïsme d'Alsace et de Lorraine souhaite de tout cœur au Rabbin Harold Avraham Weill un plein succès dans sa prochaine mission,
dès septembre 2017, en tant que Grand rabbin de Strasbourg et du Bas-Rhin !