Que d'autres s'inclinent devant les idoles, moi et ma maison nous seront les serviteurs de D.. (Josué)
La fête de Hanoucca continue d'être populaire. N'ayant rien de l'austérité des fêtes instituées par la TORA, n'exigeant ni effort, ni sacrifice, n'interrompant pas nos occupations habituelles, elle est de célébration facile. Et si, durant la journée, les lumières de Hanoucca accompagnent, comme en sourdine, de leur doux chant, notre travail quotidien, la fête bat son plein, s'il est permis de parler ainsi, pendant les soirées, les réunions familiales, égayées par des jeux divers. Cela est est si vrai que quand on entend parler de Hanoucca, ce sont les souvenirs d'enfance qui sont évoqués, parmi lesquels les divertissements occupent une place privilégiée.
Certes, il ne faut pas sous-estimer la valeur religieuse de tels souvenirs. (Les impondérables jouent un si grand rôle dans la vie des individus comme des peuples) S'amuser en famille à l'occasion d'une date mémorable de notre histoire, c'est encore un hommage rendu. Mais si c'est là le seul bien qui nous y rattache, il est bien tenu, bien fragile. Et Hanoucca mérite mieux que cela. Si cette fête doit garder son empire sur nos âmes - et elle le doit - il faut la saisir dans sa signification profonde. Il faut en revivre , - ne fût-ce que le temps pendant lequel les "saintes lumières" brillent - le drame poignant dont l'existence du judaïsme était l'enjeu, et dont le Al Hanissim a conservé l'écho. La victoire des Asmonéens fut un "ness", un miracle.
Si, dans l'ordre le la nature, le miracle échappe à la raison, et que pour l'admettre, il faut se réfugier dans la foi, il porte parfois dans l'ordre moral, la trace évidente d'une intervention divine. Si l'on a pu parler du miracle de la Marne, on ne saurait s'étonner que notre rituel traite de miracle le succès, l'héroïsme machabéen.. Du point de vue humain, en effet, le soulèvement était folie.
Et l'orateur de commenter, texte en main le "Al hanissim" et d'en souligner - en les illustrant de faits - toutes les expressions, de parler de l'affranchissement du despotisme extérieur, celui d'Antiochus et de la libération intérieure, (celle des consciences subjuguées par l'attrait fallacieux des mœurs païennes). Celles-ci avaient fait de tels ravages dans les foyers juifs, naguère si séduisants par leur sainte et vigoureuse simplicité, qu'il est permis de se demander - question cruelle entre toutes - si ce n'est pas la persécution qui en lui ouvrant les yeux a sauvé Israël au bord de l'abîme et le cri d'alarme de Matathias et sa profession de foi, léguée à travers les siècles, et presque dans les mêmes termes par Josué, sut enflammer les plus hésitants.
Nous devons dit le grand rabbin en conclusion, à notre tour, à
notre époque si tourmentée, et qui présente tant d'analogies
avec celle évoquée par Hanoucca, proclamer avec une même
foi, notre attachement inébranlable à Dieu. A nous d'en faire
une réalité vivante, afin de pouvoir répondre non seulement
de nous, mais encore de nos enfants. Soyons les serviteurs de Dieu, toujours
et partout, dans la quiétude, dans l'angoisse, dans la tristesse, dans
la joie.
Puisse le flambeau de Hanoucca, qui chaque soir augmente d'intensité,
symboliser le rayonnement de nos âmes puisant dans la source inépuisable
de la confiance en Dieu, une invincible espérance dans la destinée
d'Israël.