Francis Lévy - 2

La FFDJF et le devoir de mémoire


Après avoir pris connaissance de l'histoire de sa famille. Monsieur Lévy est entré dans l'association des Fils et Filles de Déportés Juifs de France (FFDJF), fondée par Serge et Beate Klarsfeld. Cette association a permis à Monsieur Francis Lévy, de réaliser son témoignage de transmission de mémoire.

Une difficile transmission familiale
Enfant, Francis Lévy ne savait que très peu de choses sur ce qui s'était passé durant la seconde guerre mondiale. Son père n'en parlait que très brièvement lors de réunions de famille. Francis Lévy a cherché plus d'Informations de son côté mais s'est arrêté au moment de la déportation de ses proches car il préfère ne pas savoir ce qu'il s'est passé après leur arrivée au camp ni même s'ils y sont arrivés. Il ne connaît donc pas précisément la date de leur décès ni leur matricule.
Aujourd'hui, pour que cette mémoire familiale ne se perde pas, Il en parle avec ses enfants.

Des reliques sauvées

En 2017, une cérémonie a eu lieu à Waldwisse pour
commémorer la destruction de la synagogue construite
en 1854 et détruite par les nazis. © Républicain Lorrain

Après une évacuation de la Moselle entre 1939 et 1940, le père de M. Lévy est retourné dans la maison familiale de Waldwisse pour récupérer des souvenirs. En passant dans le village, il s'arrêta dans la synagogue pour récupérer des rouleaux du Sefer Torah qu'il a cachés dans le plafond de la synagogue de Metz. Peu de temps après, la synagogue de Waldwisse a détruite par les Allemands. Quelques années avant sa mort, les mappas (une bande de tissu, de 12 à 20 cm de large et de 2 à 3 m de long) qui entouraient les rouleaux du Sefer Torah lui ont été remises à titre honorifique.

"II faut savoir dire non"
Par cette phrase qu'il nous a répétée plusieurs fois, Monsieur Lévy honore la mémoire des Justes, ces non-juifs qui ont désobéi et risqué leur vie pour sauver des juifs. II nous incite à savoir dire non chaque fois que les Droits de l'Homme sont bafoués.

L'autorité défiée
En 1968, M. Lévy était en classe de 3ème. Son programme d'histoire abordait la seconde guerre mondiale mais sans inclure la Shoah. Une des très rares fois où elle a été évoquée, le professeur a dit : "Certes il y a eu la guerre mais maintenant il faut oublier, et c'est bien malheureux qu'il y ait trois anciens nazis qui soient encore enfermés. Il faudrait les libérer et oublier leurs histoires, ce sont des vieillards maintenant." Ce à quoi M. Lévy a rétorqué : "Mais Monsieur, eux ils ne se sont pas gênés pour massacrer et déporter des vieillards et des enfants. Et je pense que s'il sont en prison, c'est tout-à-fait justifié. Et qu'ils y restent jusqu'à la fin de leurs vies." Ce fut la la première et la fois que M. Lévy se fit renvoyer de cours. Il en est aujourd'hui fier. Et pour cause !

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