Brunschwig André, Claire et Daniel
Témoignage d’Arlette Cahen-Brunschwig, nièce d’André et Claire Brunschwig
À 3 ans, quittant la France en 1940, je n’ai pas de souvenir de ma famille déportée, si ce n’est quelques photos: le sourire de ma tante qui vient me voir à ma naissance à la clinique Sainte Thérèse à Colmar.
Claire Metzger était née à La Walck, mais dès son plus jeune âge, la famille de 5 enfants déménagea à Strasbourg où son père, horloger de métier, ouvrit un magasin de bijouterie-horlogerie rue du Vieux-Marché-aux-Vins. Après une enfance heureuse et ses études au lycée, elle fit connaissance d’André Brunschwig qui habitait Mulhouse, l’aîné d’une famille de 5 enfants dont la mère s’était trouvée veuve très jeune.
Le couple vint s’installer à Colmar où ils reprirent les Meubles Howald en 1937 avec les époux René et Germaine Brunschwig-Metzger, mes parents. René était le frère d’André, et Germaine la sœur de Claire.
Dès 1939 il fallut tout abandonner.
Un jeune couple en fuite, une jeune femme en fin de grossesse qui accouche de son premier enfant dans une petite bourgade du centre de la France, Chambon-sur-Lignon. La fuite, le refuge à Cannes, un affidavit pour les USA qui n’arrivera jamais, la poursuite, l’angoisse, voyage vers Drancy, les conditions déplorables d’internement, l’angoisse, le voyage interminable vers l’inconnu, l’angoisse, les cris, les pleurs, le déchirement de la séparation, et l’horreur…
Le souvenir de cette étape à Chambon-sur-Lignon restera gravé dans nos mémoires, et ce n’est que bien plus tard que nous avons appris le rôle héroïque que ses habitants avaient joué. |