NOTES
Manne. C'était une cérémonie du mariage qui avait lieu le matin dans le parvis du temple, où l'on réunissait les deux jeunes mariés pour la première fois, et où les parents et les assistants leur jetaient des grains de blé en disant : "Perou ourevou", "croissez et multipliez". La jeune mariée ne faisait qu'une apparition, conduite et ramenée par des parentes ; le jeune marié restait à la synagogue, à une place particulière, pour y faire la prière : on allumait devant lui douze petites bougies comme allusion aux douze fils de Jacob, et on lui souhaitait par là une aussi nombreuse postérité.
De ce que c'était la première étape du mariage, on a donné à cette cérémonie le nom de Zummanne ou Zu maane. Quelques savants veulent voir dans ce mot une allusion au Mioun - מיאון - de la Bible, qui était le refus que pouvait opposer une orpheline de père, au mariage que voulaient lui imposer sa mère et ses frères. D'autres veulent voir dans Manne le mot mauness - מאונס - et expliquent le sens de la cérémonie comme un remerciement adressé à Dieu par les jeunes mariés d'avoir été affranchis d'un certain droit seigneurial qui aurait existé dans les temps anciens. Mais rien, dans la cérémonie de Manne, ne peut s'appliquer à ces deux interprétations.
Schenhwein. Ce nom donné au samedi qui suit le mariage peut provenir, ou de ce que les mariés recevaient des cadeaux de vins et de pâtisserie, ou bien de ce que la clôture des fêtes du mariage se faisait ce jour chez eux, et que c'était aux jeunes mariés à verser à boire à leurs invités.
Fletchen. Une tradition voulait que les femmes israélites, une fois mariées, ne montrassent plus leurs cheveux. Aussi une heure avant la bénédiction nuptiale on procédait à la coiffure de la mariée : on nattait les cheveux (d'où le nom de flechten) et on les cachait sous un ou plusieurs bonnets.
Vaïdsnacht ou Vachtsnacht, sans doute pour Badesnacht, nuit du bain, que le Mohel ou péritomiste en personne faisait prendre à l'enfant qu'il devait opérer le lendemain. Il y avait chez l'accouchée grand dîner et grande veillée. On avait soin de ne pas laisser l'enfant seul de toute la nuit dans la crainte d'un mauvais tour joué par les Chédim (démons), d'où peut-être le nom de Vachtsnacht, nuit de la veillée. Les commères ne se privaient point de faire pendant les huit premiers jours de la naissance et surtout la nuit qui précédait la circoncision, toutes sortes de conjurations et de cérémonies superstitieuses. Les rabbins et les personnes éclairées avaient beau s'élever contre ces pratiques, ils n'arrivaient pas à les faire disparaître.
On donnait le nom de Zochor (zachar) au samedi qui suivait la naissance d'un garçon. Dès le vendredi soir, le Chemess annonçait dans la synagogue qu'il y avait zochor chez M..., et tous les fidèles, avant de rentrer chez eux, se rendaient dans la maison du nouveau-né pour constater de visu la présence de cet héritier de la famille : on établissait de cette manière une notoriété publique, en l'absence de tout autre acte de l'état-civil, pour faire reconnaître plus tard les droits légitimes de l'enfant.
Spinnholtz. Les deux samedis qui précédaient le jour de la bénédiction nuptiale portaient le nom de petit et de grand Spinnholtz, mot qui ne peut signifier que rouet ou fuseau. Il est probable que les proches parents offraient à la jeune fiancée, au moment où son mariage allait s'accomplir, un rouet ou un fuseau, comme emblème de la vie d'intérieur qui sera dorénavant la sienne, par allusion au verset des Proverbes (31: 19), où, dans le tableau si poétique de la femme forte, il est dit : "De ses mains elle saisit le rouet et ses doigts manient le fuseau". La Mischna (Ketouboth 5:5) dit également que la femme juive doit elle-même filer la laine et s'occuper de son intérieur, eût-elle jusqu'à cent esclaves.
Toutes les autres étymologies du mot Spinnholtz sont peu probables et même forcées : telle est celle de Zunz (Gottesdienstliche Vorträge, p. 442), qui le fait venir d'une racine italienne spinalzare, signifiant "se réjouir, s'amuser" ; d'autres ont voulu y voir deux mots de la langue hébraïque : בן עלץou בין עלץ, "le fils se réjouit" ou "entre la joie".
Les deux jours de mariage sont ceux de Sibloness et le jour de חופה ('houpa) ou de la bénédiction nuptiale.
Kenass. On donnait aux fiançailles ce nom, qui signifie "amende, dédité, parce que, dans cette petite fête de famille, on signait, de part et d'autre, un acte contenant une amende ou un dédit que devait payer celui qui retirerait sa parole.
Rhinport. On donnait ce nom au quai de la Moselle qui longeait la rivière depuis le pont Saint-George jusqu'au pont de l'Arsenal, et qui était une des limites du quartier israélite.
C'étaient les coiffures à la mode.
Lompe. Nom donné en jüdisch, à la lampe traditionnelle qu'on allumait toutes les veilles du samedi et des fêtes.
Cierge de circoncision : trois jours avant cette cérémonie, la marraine convoquait un certain nombre de parentes et d'amies qui se réunissaient dans la chambre de l'accouchée, et procédaient à la confection d'un gros et grand cierge de cire jaune pure, qui, allumé la veille de la circoncision, devait brûler pendant trois jours et trois nuits, délai ordinaire de la guérison de l'enfant. C'était l'occasion d'un grand dîner et même d'une distribution très grande de gâteaux, de bonbons et de liqueurs.
Kerobe mahl. Le lendemain de la bénédiction nuptiale, un nouveau repas et de nouveaux divertissements réunissaient les parents des mariés (קרובים Kerobim, les proches).
Perruques de prêtres ou d'abbés. Lorsqu'au 17-me siècle la mode des perruques prit naissance, certains abbés coquets ne restèrent point en arrière ; mais on voulut leur refuser le droit de dire la messe. La lutte dura quelque temps, la perruque remporta la victoire, et on put dire la messe la perruque sur la tête, mais elle devait être plus courte que celle du commun des mortels. On donna alors le nom de perruques d'abbés aux perruques petites et courtes.
En ville. Ce terme était toujours employé par les Juifs de Metz pour désigner toutes les parties de la ville par opposition au quartier israélite; qui se trouvait à une des extrémités de Metz.
La commission des Douze était chargée de la rédaction des règlements et celle des Neuf de l'exécution de ces règlements.
C'était entre onze et douze ans que les jeunes filles devaient commencer à jeûner, tandis que les garçons ne le faisaient que dans la treizième année.
Les Syndics étaient au nombre de sept et fermaient le conseil suprême qui administrait les intérêts de la Communauté au moyen d'un certain nombre de commissions.
Toute femme juive devait avoir pour le moins quatre toilettes : une ordinaire et très simple pour les jours ouvrables, une autre pour les jours de petite fête ou de demi-fête, Rosch-Hodesch, Pourim, Hanoucah, Hol-Hamoed, une autre pour le Samedi, et enfin une quatrième pour les jours de fête.
Sibloness ou Siblonoth. C'était le nom qu'on donnait aux cadeaux que les fiancés s'envoyaient mutuellement la veille du mariage ; il servait aussi à désigner la journée qui précède le mariage. Il y avait grande fête dans chacune des deux familles. Les cadeaux consistaient en couverts d'argent, bijoux divers, et une ceinture en or ou argent doré, qui était de tradition et qui portait le nom de ceinture de Sibloness. La fiancée devait la porter le soir même et ne pas s'en séparer pendant toute la journée du lendemain.
Le manteau écarlate (Kermess Kragen) était alors fort à la mode ; dans le Paris Burlesque du sieur Berthod (Edit. du Bibliophile Jacob, 1854, p. 149), nous trouvons ces vers :
Examinons un peu de près
Ce que nous voyons tant auprès,
Cinq ou six manteaux escarlatte...
"Le Trésor était épuisé, la guerre avait ruiné les finances... La situation des provinces et partant de la ville de Metz s'aggravait de plus en plus sous le règne glorieux de Louis XIV. En outre, la guerre avait ramené ses maux et ses misères, les troupes et les désordres..." (Worms, Hist. de la ville de Metz, p. 241.)
Toutes les publications que l'on voulait porter à la connaissance de la communauté étaient lues généralement trois fois de suite les jours où l'on faisait la lecture de la. Thora, c'est-à-dire, le lundi et le jeudi. Dans certains cas urgents, un crieur public en faisait la publication en pleine rue à certains points du quartier.
Médecin. On veut parler du médecin spécial que la Communauté prenait à son service et que le plus souvent elle faisait venir d'Allemagne. Ce médecin avait un traitement fixe de la Communauté pour soigner les pauvres ; il lui était permis de se faire une clientèle. Souvent le médecin juif était fort recherché par la population chrétienne.
On regardait comme proches parents ceux dont le témoignage n'était pas reçu en justice, tels que père , mère, frère et beau-frère, sœur et belle-sœur, beau-père et belle-mère, grand-père et grand'mère, oncle et tante, cousin et cousine.
Le troisième jour de la circoncision, l'opérateur, Mohel, venait lui-même surveiller le pansement de l'enfant, parce que, le troisième, jour, une hémorragie était à craindre. Le soir, un grand dîner était offert et tout le monde était à la joie.