Un pavillon situé à l'intérieur du cimetière israélite
de la Communauté
Etz Haïm à Schiltigheim (banlieue de Strasbourg) a été
incendié au cours de la nuit du lundi 1 au mardi 2 avril : deux portes
en bois à l'intérieur de ce petit bâtiment - l'oratoire
de cérémonie -, qui se trouve à l'entrée du cimetière,
ont été incendiées par des inconnus.
Aucun graffiti n'est toutefois visible sur les lieux du sinistre éteint
par les sapeurs pompiers vers 6H00 mardi matin. Aucune revendication n'a été
faite pour l'heure, selon la police. Une enquête de la PJ est en cours.
Pour le délégué
régional du Conseil représentatif des institutions juives de
France (CRIF) Pierre Lévy, qui se trouvait sur place mardi matin,
"il s'agit d'un acte criminel". "J'ai peu de doute sur la nature
de cet incendie. C'est complètement lâche", a-t-il dit.
M. Lévy a indiqué par ailleurs qu'un produit inflammable avait
été jeté contre la grande synagogue de Strasbourg, au
cours de la nuit de lundi à mardi, sans toutefois faire de dégâts.
Aucune trace de cet acte n'était visible mardi matin sur les murs de
la synagogue. Dans la nuit de samedi à dimanche, les portes de la synagogue
du quartier de Cronenbourg, à Strasbourg, avaient été
incendiées.
Après l'incendie qui a ravagé le hall du cimetière d'Etz
Haim, une nouvelle tentative criminelle s'est produite sur le même lieu.
Alors que les responsables de la communauté se rendaient sur place
pour faire une évaluation des dégâts causés par
l'incendie, c'est une bombe qu'ils devaient découvrir dans ce même
local, vendredi dernier, 5 avril, vers 14h. Une bombe de confection artisanale
constituée d'un extincteur bourré d'explosifs, et dont la mèche
était en train de se consumer a été découverte
à temps. Selon les spécialistes du déminage, un tel engin
dans un endroit public, comme une station de métro à l'heure
de pointe, aurait pu faire au moins une cinquantaine de victimes.
Ceci est le troisième attentat. En effet, le 11 mars une bombe de
ce type avait été découverte devant ce pavillon. Une
plainte a été déposé, et la police nous a prévenu
qu'il y aurait récidive.
Mardi matin, 2 avril vers 8h45, aux infos j'entends parler de l'incendie du
cimetière de Schiltigheim. Je me mets en rapport avec Pierre Lévy,
qui est en route mais ne sait pas encore quel cimetière est touché.
Notre cimetière se trouve à Cronenbourg, mais la frontière
est la rue Jean-Pierre Clause, et l'usine de foie gras FEYEL en face est à
Schiltigheim.
Vendredi vers 13h50, j'arrive au cimetière avec un entrepreneur pour
faire un devis (peinture, carrelage au sol, etc.).Là, je trouve cet
extincteur avec une traînée de poudre et trois allumettes à
moitié éteintes.
J'appelle Mr Simon Ehrenreich pour faire des photos numériques, et
la police, et Mr Pierre Lévy avec qui nous travaillons de concert pour
la sécurité de nos institutions.
Sur le moment, je n'ai pas réalisé l'importance de cet engin
explosif. Il s'agit de chlorate de soude mélangé à du
sucre, qui provoque une grande source de chaleur et peut faire sauter l'extincteur.
Dans ce cas le pavillon n'aurait été qu'un souvenir.
Samedi 6 avril, l'inscription au sol LAKEP est déchiffrée. Il
s'agit de la rue Keppler, à côté, que les jeunes surnomment
LAKEP.
Lundi matin cinq jeunes sont interpellés, et deux sont actuellement
écroués. Ils risquent une peine de prison conséquente.
Le CRIF se porte partie civile, et nos plaintes contre X seront jugées.
Les travaux évalués à onze mille euros seront entrepris
dans les plus brefs délais.
le 26 novembre2003, à l'audience
du procès contre les responsables de l'incendie du cimetière
de la Communauté ETZ HAIM : des peines de 3 et 4 ans de prison ferme ont été requises devant le tribunal correctionnel de Strasbourg contre les six jeunes délinquants. |