le Rabbin Brunschwig, fondateur de Yechouroun |
Théo et Edith Klein |
Camp de Montintin 1941 |
Colonie de l'OSE à Montintin - 1941 |
Ussac - 1942 |
Camp d'été de Ussac - 1942 |
Pendant la guerre et quelques années suivantes, l'activité
éducative de Yechouroun s'est prolongée par la diffusion
de cours de culture juive par correspondance, afin de faire parvenir des
sujets d'études jusqu'au sein des foyers isolés et dispersés
dans toute la France. La rédaction de ces feuillets polycopiés
était assumée principalement par Bo Cohn, Théo
Klein, Paul Klein, Beno Gross, Marc Breuer et d'autres.
Tout de suite la fin de la guerre, il fut décidé d'organiser
des camps de formation d'hiver à Taverny et à Ambloy avec
des adolescents
rescapés du camp de Buchenwald et des enfants qui avaient vécu
cachés ou dont les parents avaient été déportés.
Un des premiers camps d'été d'après guerre, à St-Hilaire
a été destiné à des filles sans famille.
Ensuite, les colonies de vacances et les camps d'été sont
devenus une tradition annuelle sous la direction en général
de Théo
et Edith Klein. Bo Cohn se consacrant dorénavant davantage
à l'OSE (Oeuvre
de Secours Aux Enfants). Ils comptaient en général deux
sessions d'un mois chacun et se déroulaient en montagne dans les
Vosges ou dans les Alpes. Successivement, on peut citer les noms d'endroits
de Moosch,
Blanchefasse, Sillacker, St-Pierre de Chartreuse, Argentières,
Cervières, Servoz, Soultz,..... En 1956 et 1960, Théo et
Edith Klein ont aussi dirigé un voyage d'étude et prospection
en Israël.
Les sessions des colonies étaient organisées en camp de
filles et de garçons. Le but de la colonie n'était pas uniquement
de permettre aux jeunes de passer des vacances agréables correspondant
à leur conscience religieuse, mais également d'entretenir
ou de compléter leurs connaissances juives : chaque matin une heure
de cours, des Oneg Shabath avec un jeu de Quitte ou Double sur
la Sidra, causeries, etc..
La direction et l'encadrement était assurée de façon
bénévole. L'atmosphère familiale a créédes
liens et des amitiés qui se sont maintenues jusqu'aujourd'hui.
Idéologie du Yechouroun
L'idéologie du Mouvement était fondée sur la doctrine
de Rav S.R. Hirsch (1808-88), le chef de la "nouvelle orthodoxie
juive" : Thora im Dérekh Eretz (la Torah et l'ouverture
au monde). Cela signifie que ses membres sont tenus d'étudier le
judaïsme, tout en poursuivant des études universitaires ou
une carrière professionnelle.
Jeschurun (id.e. Yechouroun, un des surnoms du peuple d'Israël)
étaient le nom du journal fondé et édité par
le Rav S.R. Hirsch pour lutter contre la réforme religieuse.
En Alsace, les moniteurs accomplissaient généralement une ou deux années d'études en yeshiva (à Montreux en Suisse ou au Mercaz Harav en Israël) avant de revenir encadrer les groupes de jeunes ; les monitrices avaient étudié pour la plupart à l'école religieuse de Gateshead en Angleterre. Tous les cadres étaient donc capable de donner des cours aux jeunes, et dans les colonies de vacances, la journée commençait toujours par une heure d'études juives.
Les colonies étaient mixtes, mais filles et garçons avaient des activités séparées. L'accent était mis sur le respect scrupuleux de la Loi juive, et bien des jeunes, qui fréquentaient le Mouvement des Eclaireurs pendant l'année, préféraient participer aux camps d'été du Yeshouroun, plus conformes à leur conception du judaïsme.
Le Rabbin Robert Brunschwig était le fondateur et le père spirituel du Mouvement."Agoudiste" convaincu, il prit part à la troisième Knessia Guedolah (grande assemblée) de l'Agoudath Yisraël en 1937, dont il revint enthousiasmé par ses contacts avec les Guedolim (grands rabbins, savants). Sur ses conseils, Yechouroun devait adhérer à l'Agoudat Yisraël jusqu'en 1940. Cette intégration était pour lui une garantie pour sa stabilité religieuse. En fait, l'idéologie du Mouvement était alignée sur celle des Poalei Agoudat Yisraël, bien qu'il ne se soit jamais rallié explicitement à ce parti. On n'y prêchait aucune idée politique, ni même le sionisme (quoiqu'un grand nombre de ses cadres et de ses membres sont montés en Israël), mais seulement une stricte observance du judaïsme.
Après la seconde guerre mondiale, le Mouvement s'est étendu
à d'autres villes de France, et a pris une orientation qui se tournait
davantage vers l'engagement dans le service social. Les camps, qui duraient
deux mois auparavant, se sont réduits progressivement jusqu'à
trois semaines. Il est encore très actif aujourd'hui.
Camp de 1961 |
Les monitrices du camp de Saint-Sorlin, 1962 |
Camp de Soultz, 1964 |
Devant la synagogue de Soultz, 1964 |