COMMERCE ET AFFAIRES
Rabbin Edgard WEILL

Titi de Mulhouse Les restaurants juifs n'ont pas été épargnés. Ils ont été égratignés de singulière façon. A Mulhouse il était tenu par une Madame Bloch. Par une chaude journée d'été, Kahn va déjeuner à la pension Bloch. Comme; s'il était chez lui, il enlève son veston et l'accroche au dossier de sa chaise.
Madame Bloch :
- Qu'est-ce qu'on vous dirait à l'Hôtel du Parc si vous agissiez ainsi ?
- On me dirait sans aucun doute, si vous voulez enlever votre veston, allez donc prendre vos repas à la pension Bloch...

Schlomo invite des amis dans un grand restaurant gastronomique des environs de Paris. L'addition est salée au point qu'il charge le garçon de lui amener la patronne. Quand celui-ci se présente, Schlomo se lève et l'embrasse. Etonnée par cet élan inattendu d'affection, la patronne entend son client lui dire : "Comme je risque de ne pas vous revoir de si tôt, j'ai tenu à prendre congé de vous !!!"

- Garçon, ce poisson semble être là depuis un an !
- Je regrette de ne pas pouvoir répondre à votre question, je ne suis là que depuis sept mois...

Les différents effets de la rareté : Le baron de Rothschild au restaurant :
- garçon les oeufs sont-ils si rares dans votre région pour me les faire payer à un prix aussi exorbitant ?
-Non, les oeufs ne sont pas rares, mais les consommateurs comme vous le sont..

A L'hôtel :
- Avez-vous bien dormi Monsieur ?
- Pas trop bien, les punaises n'ont pas fermé l'oeil de la nuit...
- Vous avez pris un bain ?
- Pourquoi ? Il vous en manque un ?

Les avatars d'un préparateur : Le pharmacien se plaint d'être bien mal secondé pendant les vacances. Son jeune préparateur fait gaffe sur gaffe. A Bloch qui voudrait rapidement mettre un terme à une forte diarrhée, il donne un puissant calmant et à Weill qui tousse, il administre une purge.Le soir même, Lévy rencontre ses amis Bloch et Weill. Il ose à peine les regarder en leur demandant comment ils se portent. A sa grande surprise leurs réflexions sont pleines d'humour. Bloch dit : "Ma diarrhée est encore très envahissante, vous voyez ce que je veux dire, mais c'est incroyable combien maintenant je peux rester calme !" Weill confesse, qu'au point où il en est, il n'ose même plus tousser !

Isaac aimerait connaître l'avis d'un grand praticien parisien sur son état général. Le montant des honoraires étant relativement important il met au point un petit stratagème pour échapper au paiement de la première consultation, qui représente le double des suivantes. A peine entré dans le bureau du professeur, Isaac s'écrie "c'est encore moi !" Après auscultation, et le paiement du montant des honoraires au tarif réduit, Isaac s'apercevant qu'il n'a reçu aucune ordonnance, la réclame... "Continuez à prendre ce que je vous ai prescrit lors de votre première visite !"

Très mécontent de la voiture, qu'il vient d'acheter, Mosché téléphone aussitôt au fabricant et lui dit :
- Vous avez récemment fait savoir à titre de publicité que dans vos ateliers on a réalisé une voiture en un temps record : 74 minutes.
On lui répond que c'est vrai.
- Alors, c'est certainement celle-ci que j'ai dû recevoir...

Un des Barons de Rothschild fait paraître une annonce visant à recruter à l'intention de ses enfants un professeur de piano parlant parfaitement le français et l'anglais. - Samuel, un vieux Juif polonais barbu revêtu d'un caftan noir vient se présenter. Le secrétaire lui demande s'il correspond à la lettre aux exigences formulées dans l'annonce.
- Non, répond Samuel.
- Alors lui dit le secrétaire, je ne comprends, pas pourquoi vous vous présentez.
- Je tenais simplement à informer le Baron, qu'il ne peut pas compter sur moi...

ShofarLe shofar et le douanier : Mardochée achète dans un magasin spécialisé de Bâle un shofar en prévision des solennités du mois de Tishri. Le shofar est une corne de bélier. Les sonneries de cet instrument secouent l'âme et invitent les fidèles à faire pénitence. A la douane, une étonnante conversation s'engage entre Mardochée et le douanier. Celui-ci, intrigué par la forme inhabituelle de cet engin, pose la question traditionnelle :
- Qu'avez-vous à déclarer ?
Mardochée :
- Un shofar...
Le douanier :
- Dites-moi clairement ce que c'est..
- Un shofar !...
- Cessez de vous moquer de moi et pour la dernière fois je vous demande de répondre à mes questions dans un langage compréhensible.
- Avec la meilleure bonne volonté je ne peux que vous dire : c'est un shofar.
Cette discussion s'anime de plus en plus. Le douanier est rouge de colère. Ses cris n'intimident nullement Mardochée, qui répond invariablement qu'il s'agit d'un shofar. Même l'intervention énergique du receveur reste vaine.Ce n'est que sous la menace d'une lourde amende à payer que Mardochée finit par dire que c'est une trompette. Soulagés, les fonctionnaires qui l'entourent lui demande pourquoi il a mis si longtemps à s'exprimer comme tout le monde... Mardochée : "c'est simple, ce n'est pas une trompette, c'est un shofar..."

Une requête originale : Moïse Schlomowitz, Juif américain, fait une étonnante et importante distribution d'argent à quelques membres du clergé catholique, triés sur le volet. En retour le mécène ne demande presque rien. Par l'intermédiaire du curé éberlué, il obtient facilement une audience de l'évêque, dont il sollicite l'aide pour être reçu par le cardinal. De la sorte, les portes du Vatican s'ouvrent devant lui. Jour après jour, il rend visite au pape et chaque fois, il offre une somme énorme sans jamais révéler l'objet de ce geste. Ce n'est qu'après une ou deux semaines, que Moïse finit par expliquer au pape curieux, le motif de cette surprenante générosité :
- Je ne sollicite que très peu de chose de sa Sainteté. Je souhaiterais simplement que dans toutes les Eglises du monde on complète le Notre Père par une petite phrase : "...Donne-nous notre pain quotidien avec la confiture de Moïse Schlomowitz" !

Une promesse relative : Une vive discussion éclate entre un horloger et son client.
- Vous êtes une crapule. La montre que vous m'avez vendue il y a trois mois, ne marche plus. Vous m'aviez assuré qu'elle fonctionnerait jusqu'à la fin de mes jours.
- Je n'avais aucune intention de vous tromper. Je n'y peux rien si votre état de santé s'est amélioré. Quand vous avez acheté la montre, votre aspect physique était tel, que je ne donnais pas cher de votre vie. Je ne pensais pas, que vous seriez encore de ce monde trois mois après...

Prétentieux : Un employé arpente son bureau de long en large en se plaignant d'une migraine insupportable et en criant : "Je perds ma tête..." Son patron lui dit : "si tu souffres à ce point rentre à la maison, mais pour l'amour du ciel cesse de te vanter..."

Les secrets de l'assurance : "Que tu sois assuré contre les risques d'incendie et les dégâts d'eau, je le comprends. Mais tu vois la grêle je ne saisis pas. J'ai entendu que dans les régions vinicoles on tire des coups de canon dans les nuages pour éviter la grêle, mais pour la provoquer je ne vois pas comment on pourrait s'y prendre ???"

Proposition honnête : Dans le train le contrôleur exige un supplément, en faisant remarquer à Gad qu'il est dans un rapide, alors que son billet n'est valable que pour l'omnibus. Gad refuse : "moi, j'ai tout mon temps, ralentissez..."

Une bonne leçon : Un commerçant se réjouit en apprenant que son fournisseur a eu trois jumeaux : "C'est bien fait. De la sorte il comprendra ce qu'on ressent, quand la livraison dépasse ce qui a été commandé."

Au guichet de la poste, Lévy dicte son télégramme : "Adresse : M. J. Kahn. - Texte : Accord Stop Lettre suit Stop. Sincères salutations Stop. - Signature: A. Lévy."
La postière :
- Monsieur Lévy, vous auriez pu laisser de côté sincères salutations.
- Mademoiselle, d'après votre réflexion, vous devez certainement aussi connaître Monsieur J. Kahn !!!

Au tribunal :
Shlomo :
- M. le Président vous ne pourriez pas remettre le jugement à huitaine ?
- Pour quel motif ?
- Vous ne me paraissez pas être de bonne humeur ce matin !!!
Le verdict est effectivement remis à huitaine. Absent le jour du jugement Shlomo reçoit de son secrétaire le télex suivant : "La cause du juste a triomphé". Réponse immédiate de l'intéressé : "Faites appel !"

A l'occasion d'un autre litige le même Shlomo demande à son avocat si un beau cadeau adressé au Président pourrait infléchir la décision du magistrat.
- Ne fais surtout pas cela tu atteindrais le but contraire...
- Et bien vois-tu j'ai gagné et je n'ai pas tenu compte de ton conseil. Il est vrai mon cher Maître, que j'ai fait le cadeau au nom de mon adversaire...

Une honnêteté douteuse :
- Papa, que veut dire "Ethique" ?
- Un client donne mille francs pour un article qui vaut six cents francs et oublie d'exiger la différence. Ici intervient la morale : "Vais-je garder le tout ou donner la moitié à mon associé ?"

Une surenchére inattendue : Le festin du mariage est grandiose. Une Hora (farandole) endiablée fait perdre à un danseur son portefeuille. Il fait savoir par le chanteur de l'orchestre qu'il est prêt à offrir 500 francs à celui qui le lui rapportera. Aussitôt on entend du fond de la salle une voix qui crie, "moi, j'offre 7000 francs".

Un enrichissement suspect : Shlomo, quand il vient s’installer en ville, a très peu de moyens. Il possède juste une petite maison entourée d’un jardin. En un laps de temps très court il devient le propriétaire de quelques maisons situées dans sa rue. Intrigué un inspecteur du fisc vient faire une enquête.
- Comment avez vous fait pour vous enrichir en si peu de temps ?
- C’est simple. Une nuit dans un rêve un ange est venu m’indiquer l’endroit de mon jardin où se trouvait caché un trésor.
- Pouvez-vous m’en fournir une preuve ?
- Ces propriétés que j’ai pu acquérir ne sont-elles pas une preuve suffisante ?

Surenchère sauvage : Dans une des rues de la ville les magasins des tailleurs juifs sont très nombreux. La concurrence fait naître une surenchère dans les noms des magasins. On trouve ainsi le meilleur tailleur de la ville, le meilleur de France. Le meilleur d’Europe, le meilleur du monde.
Le dernier, Moshélé n’a pas bougé. Soudain lui vient une idée de génie, il fait inscrire sur son échoppe : "LE MEILLEUR TAILLEUR DE LA RUE…"


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