Le soldat alsacien au front russe :
Le général :
- Vous méritez une récompense pour votre acte d'héroïsme. Je vous donne le choix entre la croix de guerre et cent roubles.
Salomon :
- Mon Général combien vaut une croix de guerre ?
- 5 roubles.
- Alors voilà ma proposition, donnez-moi la croix de guerre et 95 roubles.
Au front russe :
Aaron :
- Mon général je vous amène dans l'immédiat neuf prisonniers !!!
Le Général :
- C'est un canular !
Il revient effectivement avec neuf prisonniers; neuf juifs
qui se sont précipités sur lui quand il s'est écrié sur la ligne de front, j'ai Jahrzeit, venez je vous prie pour assurer le minyane....
(Un office public ne peut être célébré qu'en présence de dix hommes adultes : le minyane. Le Jahrzeit est l'office au cours duquel l'orphelin commémore le souvenir de ses parents disparus.)
Au cours d'une de ses visites dans une caserne, le Tsar fait ses recommandations :
- Ivanov, toi tu tueras un Allemand. Petrov, toi tu tueras deux Allemands.
Après avoir fait de cette manière le tour de tous les soldats, il se tourne vers Elie. Celui-ci ne lui laisse pas le temps de placer son souhait et dit :
- Dans ces conditions on peut se passer de moi et je peux rentrer .à la maison...
La question du Tsar :
dans une caserne le Tsar pose à chaque soldat la même question :
- Si je te donne l'ordre de tirer sur moi le feras-tu ?
Tous répondent invariablement qu'un ordre est un ordre et que répondre non serait un grave manquement à la discipline militaire. Aussi, il est agréablement surpris quand Samuel répond non, et aussitôt il s'empresse avec une légitime curiosité de connaître les mobiles de cette décision inattendue !!!
- Je n'ai pas d'arme, je suis le batteur de l'orchestre du régiment.
Les soldats alsaciens au front russe, pour renseigner leur famille sur la situation militaire et pour échapper à la censure utilisaient toutes sortes de stratagèmes.. Pour signaler le recul des troupes ils dessinaient soit une pelle (qui se traduit en judéo-alsacien par le mot Shauffel = mauvaise) soit la citation de la fin du Shemoné esré : Ossé sholom ce qui signifie "reculer".
Le colonel et le soldat Isaacsohn :
Le colonel
- Il manque un bouton à ta vareuse...lsaacsohn.
- Oui mon colonel je le sais et alors qu'y puis-je ?
- Imbécile, le recoudre...
- Cette vareuse n'est pas à moi...
- A l'armée, elle est toi...- Alors, si elle est moi, qu'est-ce que çà peut vous faire si un bouton lui manque, à ma vareuse ?
Le Juif courageux au front :
Le capitaine :
- A présent, le corps à corps est notre seul salut...
Shemouël :
- Mon capitaine, vous ne pourriez pas me présenter mon adversaire, je pourrais peut-être m'entendre avec lui à l'amiable ?
A sa première tentative de fuite le capitaine l'interpelle aussitôt, et lui crie à l'oreille :
- L'ennemi est devant toi.
Shemouël :
- Pour attaquer, l'élan n'est-il pas plus efficace en prenant un peu de recul ?
Quand la bataille s'engage, Shemouël prend la fuite. il court si rapidement qu'il renverse presque un gradé. Il se met au garde-vous et murmure :
- Je vous présente mes excuses mon capitaine.
- Seriez-vous aveugle. Je suis le général...
Shemouël surpris s'exclame :
- Je ne pensais pas avoir couru aussi loin.
Les paras :
Joseph et Benjamin sont affectés aux parachutistes. L'officier instructeur explique en détail le processus du saut : "après avoir sauté et compté jusqu'à vingt, vous appuyez sur le bouton à votre droite, si le parachute ne s'ouvrait pas, vous appuyez sur le bouton à votre gauche. Arrivés au sol, une Jeep vous attendra pour vous ramener au camp."
Ils sautent. Ils appuient deux fois en vain, successivement sur les deux boutons. Les parachutes ne bougent pas. L'un dit à l'autre en criant : "une vraie organisation juive ! Tu verras, en arrivant au sol, il n'y aura pas non plus de Jeep !!!"
Un autre para :
Zabulon Eichisky a une telle peur avant d'effectuer son premier saut, qu'il ne cesse d'invoquer le ciel , de se frapper sa coulpe en confessant ses fautes et en témoignant son repentir. Arrivé au sol ,il dit à l'officier instructeur : "notez que le para Zabulon Eichisky a sauté deux fois."
- C'est ton premier et unique saut. Comment fais-tu ton compte ?
- C'est simple, c'est la première et la dernière fois...
Trois jeunes gens cherchent par tous les moyens à se faire réformer. On leur conseille de dire au médecin-major qu'ils ont des hémorroïdes, mais ils ignorent totalement la signification de ce mot. Benjamin et Sami reviennent bredouilles. Comme l'un et l'autre n'avaient ni des externes ni des internes, le médecin les déclare bon pour le service. Vient le tour du troisième :
- Les vôtres sont-elles internes ou externes ?
- Moïse est embarrassé et ne sait quoi répondre, quand subitement lui vient une idée de génie :
- Les miennes docteur, sont demi-pensionnaires...