Le Peintre ALPHONSE LÉVY

Il n'est personne connaissant mieux que moi le peintre Alphonse Lévy. Je ne le perds pas de vue cet étrange et vaillant lutteur depuis ses débuts au journal la Lune où je l'ai connu. Mais comme tout cela est lointain déjà C'était l'époque des grandes batailles à coups de prose et d'image.Rochefort armé de  sa lanterne éclairait alors tous les recoins d'un pays décomposé, d'un régime trop mûr, et, biffin épique, jetaità la hotte du bout de sa plume l'épaulette ternie, la soutane souillée.

André Gill cet autre lutteur à la mâle crinière, offrait alors toutes les semaines au grand minotaure la manne spirituelle sous la forme d'agressives caricatures, et cette duplicité de la plume et du crayon devait être la hache sapant dans sa base l'arbre césarien — Oh ! le beau, oh ! l'horrible temps aussi. — Alphonse Lévy à cette époque s'essayait déjà dans la charge, en même temps qu'il suivait à l'école des Beaux-arts les cours de Gérôme.