Francis Harburger Josette Galiègue et Sylvie Harburger
Œuvres graphiques Novembre 2018 , Edition Gourcuff Gradenigo ; format : 24 x 28 cm à la française ; 112 pages ; environ 160 illustrations ; Le Catalogue raisonné de l’œuvre peint de Francis Harburger, publié en 2015, avait révélé la richesse de l’univers pictural de cet artiste indépendant, animé du désir de l’expérimentation tout au long de sa longue carrière. Ce nouvel ouvrage, à travers une sélection d’une centaine de dessins inédits, répartis en séquences chronologiques ou thématiques, met en évidence sa pratique assidue et virtuose du dessin. Des croquis à l’encre, aux délicats portraits à la sanguine, aux nus sculpturaux aux trois crayons, ou des paysages des environs d’Alger précisés au crayon graphite, Harburger convoque toutes les ressources de cette pratique multiforme. Par ailleurs le rôle du dessin est fondamental dans ses recherches formelles liée à la représentation des objets - hiéroglyphes -, concept qui influence le graphisme des études préparatoires et de la réalisation finale des décorations qu’il réalise dans les écoles, au titre du 1%. Ainsi, vingt ans après la mort de l’artiste, ce livre nous fait découvrir une autre facette méconnue de l’œuvre d’Harburger dans un dialogue permanent entre dessin et peinture. ---------- |
Francis Harburger Catalogue raisonné de l'oeuvre peint
2015 Spolié de ses biens et de son atelier d’avant-guerre, Harburger s’engage, de retour à Paris, dans En rassemblant 1600 peintures, dont de très nombreuses inédites, ce catalogue raisonné, établi par sa fille Sylvie Harburger, retrace 70 ans de carrière |
Né à Oran en 1905, d'un père avocat, originaire d'une
famille juive d'Alsace (originaires de Soultz sous Forêt qui ont émigré
en Algérie en 1871) et d'une mère, Célestine Aboulker,
artiste-peintre, dont il reçoit d'évidentes dispositions pour
le dessin, il entre en 1919, à l'École des beaux-arts d'Oran,
puis en 1921, à l'École des Arts décoratifs à
à l'École des Beaux-Arts de Paris.
L'année 1926 voit sa première participation au Salon des
Indépendants ; à compter de cette date il ne cessera de
participer à nombre de Salons et expositions à Paris ou en province.
En 1933, il épouse Janine Halff, future bibliothécaire à
l'Alliance Israélite Universelle de 1956 à 1986. Il enseigne
l'histoire de l'art et le dessin à l'École normale israélite
orientale.
Puis vient la guerre. Harburger est mobilisé. Rendu à la vie
civile en juin 1940 mais menacé par les lois antisémites, qui
le privent notamment de son poste de professeur, Harburger quitte la France
avec sa femme, ses enfants et ses parents pour Alger. Une nouvelle vie s'organise
: " Il fallait vivre et je me débrouillais pour trouver le nécessaire
". La famille s'installe à El-Biar, sur les hauteurs d'Alger,
et Harburger y peint intensément (paysages, portraits, natures mortes).
La guerre se poursuit, avec sa cohorte de sombres évènements
: en 1942, les Harburger apprennent qu'ils sont spoliés de leurs biens
restés en France - et pour le peintre, il s'agit de toute sa production
antérieure. La fin de la guerre marque pour le peintre et sa famille
le retour en France. À Paris, ils ne retrouvent absolument rien de
leur passé d'avant-guerre. Il ne leur reste plus qu'à vivre
un temps à l'hôtel, avant que Francis Harburger ne trouve à
louer, à Enghien-les-Bains, un minuscule logement au dernier étage
d'un pavillon. Ce n'est qu'en 1956, qu'il retrouve un atelier à Paris,
rue de la Tombe Issoire, dans le 14° arrondissement où il peindra
jusqu'à sa mort en 1998.
Harburger estime "qu'au delà de la représentation, la peinture traite des idées et qu'il est dans son essence de défendre l'homme". C'est dans cet esprit qu' il réalise plusieurs peintures civiques dans le but d'inciter à la fraternité humaine : "Faites l'Europe", 1950 ; "Contre le préjugé raciste" 1952 ; "Exhortation à l'Union" 1957, " L'Art et l'argent ", 1962 ; " La leçon de peinture", 1966, "Défense écologique", 1977.
Il continuera, jusqu'à 94 ans à fixer sur la toile ses émotions et ses recherches.
Critique parlée de Pascal Rossini, 16 avril 1960 sur France-Culture |
Shabbat, 1976 |
(...) Dans le Langage de la peinture (Paris, 1963), Harburger développe une théorie du naturalisme qui, mieux qu'un système de caractère spéculatif, se propose d'être un enseignement : la peinture qui repose sur une "analyse stricte de la réalité" constitue en elle-même une synthèse de la nature ; son "langage", sa "méthode" sont donc transmissibles aisément, communicables à l'ensemble des hommes qu'elle a pour mission de servir. (Les Muses, encyclopédie des Arts N°125 in Encyclopédie Alpha) |