Francis HARBURGER
1905 - 1998


Francis Harburger
Œuvres graphiques
Josette Galiègue et Sylvie Harburger

Novembre 2018 , Edition Gourcuff Gradenigo ; format : 24 x 28 cm à la française ; 112 pages ; environ 160 illustrations ;
broché ; imprimé sur papier couché mat 150 g ; ISBN 978-2-35340-290-8 ; 29,00 euros TTC

Le Catalogue raisonné de l’œuvre peint de Francis Harburger, publié en 2015, avait révélé la richesse de l’univers pictural de cet artiste indépendant, animé du désir de l’expérimentation tout au long de sa longue carrière.

Ce nouvel ouvrage, à travers une sélection d’une centaine de dessins inédits, répartis en séquences chronologiques ou thématiques, met en évidence sa pratique assidue et virtuose du dessin. Des croquis à l’encre, aux délicats portraits à la sanguine, aux nus sculpturaux aux trois crayons, ou des paysages des environs d’Alger précisés au crayon graphite, Harburger convoque toutes les ressources de cette pratique multiforme.

Par ailleurs le rôle du dessin est fondamental dans ses recherches formelles liée à la représentation des objets - hiéroglyphes -, concept qui influence le graphisme des études préparatoires et de la réalisation finale des décorations qu’il réalise dans les écoles, au titre du 1%.

Ainsi, vingt ans après la mort de l’artiste, ce livre nous fait découvrir une autre facette méconnue de l’œuvre d’Harburger dans un dialogue permanent entre dessin et peinture.

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Josette Galiègue, ancienne conservatrice en chef du MUDO-musée de l'Oise, est l’auteure de nombreuses publications sur les collections permanentes XIX°-XX, Beaux-Arts et Arts décoratifs, de ce musée, et de contributions aux catalogues d'expositions.

Sylvie Harburger est la fille de l’artiste et l’auteure du catalogue raisonné.

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Francis Harburger
Catalogue raisonné de l'oeuvre peint

2015
978-2-35340-223-6
Format : 24 x 28 cm, à la française
480 pages, environ 1200 illustrations
Ouvrage relié, imprimé sur papier couché mat 150g
PVP : 120 euros TTC
Edition
Gourcuff Gradenigo

Préface de Bruno Gaudichon
Textes de Sylvie Harburger, Caroline Larroche et Didier Schulmann

Spolié de ses biens et de son atelier d’avant-guerre, Harburger s’engage, de retour à Paris, dans
une profonde réflexion sur la représentation de l’objet, qui l’amène à élaborer, à travers ses Hiéroglyphes, un nouveau langage plastique dissociant le trait et la couleur. En enquêteur obstiné, il recherche aussi les traces de ses oeuvres pillées.

En rassemblant 1600 peintures, dont de très nombreuses inédites, ce catalogue raisonné, établi par sa fille Sylvie Harburger, retrace 70 ans de carrière
d’un artiste sincère, mêlant concept et poésie, travailleur acharné et pédagogue passionné.

Caroline LARROCHE
Éditions ALTAMIRA
septembre 2002, ISBN 2-909893-33-2

Ce livre retrace avec sobriété et aisance ces 80 années de production picturale. La préface de Didier SCHULMANN, rédacteur du Pillage de l'art en France pendant l'occupation (Mission MATTEOLI), révèle des informations jusque là restées privées, sur la manière dont l'œuvre d'Harburger a été spoliée. Le livre est très richement illustré de plus d'une centaine de photos de tableaux.
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Né à Oran en 1905, d'un père avocat, originaire d'une famille juive d'Alsace (originaires de Soultz sous Forêt qui ont émigré en Algérie en 1871) et d'une mère, Célestine Aboulker, artiste-peintre, dont il reçoit d'évidentes dispositions pour le dessin, il entre en 1919, à l'École des beaux-arts d'Oran, puis en 1921, à l'École des Arts décoratifs à à l'École des Beaux-Arts de Paris.

L'année 1926 voit sa première participation au Salon des Indépendants ; à compter de cette date il ne cessera de participer à nombre de Salons et expositions à Paris ou en province.

En 1933, il épouse Janine Halff, future bibliothécaire à l'Alliance Israélite Universelle de 1956 à 1986. Il enseigne l'histoire de l'art et le dessin à l'École normale israélite orientale.

Puis vient la guerre. Harburger est mobilisé. Rendu à la vie civile en juin 1940 mais menacé par les lois antisémites, qui le privent notamment de son poste de professeur, Harburger quitte la France avec sa femme, ses enfants et ses parents pour Alger. Une nouvelle vie s'organise : " Il fallait vivre et je me débrouillais pour trouver le nécessaire ". La famille s'installe à El-Biar, sur les hauteurs d'Alger, et Harburger y peint intensément (paysages, portraits, natures mortes). La guerre se poursuit, avec sa cohorte de sombres évènements : en 1942, les Harburger apprennent qu'ils sont spoliés de leurs biens restés en France - et pour le peintre, il s'agit de toute sa production antérieure. La fin de la guerre marque pour le peintre et sa famille le retour en France. À Paris, ils ne retrouvent absolument rien de leur passé d'avant-guerre. Il ne leur reste plus qu'à vivre un temps à l'hôtel, avant que Francis Harburger ne trouve à louer, à Enghien-les-Bains, un minuscule logement au dernier étage d'un pavillon. Ce n'est qu'en 1956, qu'il retrouve un atelier à Paris, rue de la Tombe Issoire, dans le 14° arrondissement où il peindra jusqu'à sa mort en 1998.

L'oeuvre
Francis HarburgerHarburger a utilisé différents supports d'expression : natures - mortes, paysages, hiéroglyphes, peintures civiques, nus, dessins aux 3 crayons, portraits, petits bas reliefs en cire, fresques, céramiques, mosaïques, collages.

Avant guerre, son oeuvre illustre la période orientaliste des années 30. En 1948, il poursuit son œuvre avec "les natures mortes de la réalité". "Sa palette est à base d'ocres et de gris, sobre, grave et austère. Le clair obscur modèle et nimbe les formes ...." écrira Waldemar George. Dès 1952, il commence des recherches néo-cubistes. Etienne Souriau les qualifie de " hiéroglyphes" ; Une série de paysages de Paris, commencée en 1963, le conduit à réaliser plus d'une centaine de toiles. Observateur fidèle, il peint avec exactitude et minutie "les visages de Paris" : un coin de rue, un carrefour, un pan lépreux de mur, un vieil hôpital, une tour, une église, et parcourt la capitale de Passy à Montparnasse . C'est la matière, la pierre, le crépi qui sont l'objet de sa recherche.

Harburger estime "qu'au delà de la représentation, la peinture traite des idées et qu'il est dans son essence de défendre l'homme". C'est dans cet esprit qu' il réalise plusieurs peintures civiques dans le but d'inciter à la fraternité humaine : "Faites l'Europe", 1950 ; "Contre le préjugé raciste" 1952 ; "Exhortation à l'Union" 1957, " L'Art et l'argent ", 1962 ; " La leçon de peinture", 1966, "Défense écologique", 1977.

Il continuera, jusqu'à 94 ans à fixer sur la toile ses émotions et ses recherches.

Harburger a été Président de l'Association des artistes-peintres et sculpteurs juifs de France.

Ecrits :
Dans la Revue Esprit il publie en 1950 Manifeste réaliste - humaniste.
En 1963, Le langage de la peinture, petit précis du naturalisme, préfacé par Etienne Souriau, de l’Institut.

Expositions :
Salon des Indépendants, de la Nationale, Comparaisons, nombreuses expositions particulières à Paris et en province. Il a fait de nombreuses expositions à Strasbourg, à la Galerie Aktuaryus en 1958, 63, 68, 73, 75 et 77.
Toiles dans les Musées :
Acquises par l’Etat et la Ville de Paris, pour les musées de Montmartre, de Sceaux, des Arts africains ; et de Strasbourg, Dieppe, Trouville, Honfleur, Lisieux, Calais, Castres, etc... Tableaux dans des collections particulières et à l’étranger (Algérie, Israël). Le musée Rohan de Strasbourg a acquis en 1958 la toile Ail et pot de peinture dans une caisse  format : 8 F.
Tranche de gros pain (1969)
Tranche de gros pain
"Que peint-il ? Des choses de tous les jours, immédiatement identifiables. Des cafetières, des couteaux, des louches, des carottes, du fromage, le pain dans sa croûte de lumière, mais ces choses, invisibles à nos yeux pour être trop quotidiennes, Harburger nous les restitue dans leur matière, qu'il transpose, dans l'au-delà de la peinture: ainsi nous rend-il sensiblement, sans trompe-l'oeil, sans modelé, sans ombre forte, le velouté blanc du fromage neuf, le bois rêche et rugueux des bûches, l'émail travaillé par le temps et ses lèpres noirâtres."

Critique parlée de Pascal Rossini, 16 avril 1960 sur France-Culture


Shabbat, 1976
Démolition de l'hôtel de Corrèze, 1990, huile sur toile,
33x41 cm., coll. particulière
(Francis Harburger) élabore les principes d'un mouvement artistique le traditionnalisme ; en tant que fondateur, il en définit les objectifs dans un Manifeste publié en mai 1950 par la revue Esprit : "Nous puisons tout dans la nature, et servir l'homme est notre but." Cette conception implique tout à la fois une esthétique et une éthique : le véritable artiste traditionnaliste doit être un "homme éclairé", apparenté aux humanistes des 17ème et 18ème siècles. Ainsi, selon Harburger, la personnalité de l'artiste ne doit pas faire "écran" devant la réalité ; tout au contraire, chaque "tableau doit être organisé avec des signes intelligibles dont le modèle est la nature". Cet idéal de clarté trouve dans l'oeuvre de Francis Harburger une fidèle illustration, avec des vues du vieux Paris minutieusement peintes et des natures mortes où les objets acquièrent une présence saisissante, comme dans les toiles des maîtres hollandais du 17ème siècle. Et c'est encore aux artistes du nord que Harburger fait songer par la sobriété de sa gramme chromatique et par son souci d'affirmer "la primauté de la lumière sur la couleur, celle-ci ramenée au ton local".
(...)
Dans le Langage de la peinture (Paris, 1963), Harburger développe une théorie du naturalisme qui, mieux qu'un système de caractère spéculatif, se propose d'être un enseignement : la peinture qui repose sur une "analyse stricte de la réalité" constitue en elle-même une synthèse de la nature ; son "langage", sa "méthode" sont donc transmissibles aisément, communicables à l'ensemble des hommes qu'elle a pour mission de servir.
(Les Muses, encyclopédie des Arts N°125 in Encyclopédie Alpha)


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