Nous nous faisons un plaisir de reproduire ci-dessous un entrefilet paru dans Le Monde du 27 août 1948, sous le titre "La Naissance d'un mot".
Il s'agit d'un néologisme qui a connu une grande fortune et dont l'auteur, ainsi que l'indique Le Monde, est M. Paul Klein (*), lequel est non seulement bibliothécaire à la bibliothèque Nationale, mais aussi bibliothécaire de l'Alliance Israélite Universelle.


L'une des premières mesures édictées par le gouvernement provisoire juif avait été de préciser la terminologie devant dorénavant désigner les ressortissants du nouvel Etat.

Le terme "Israëli" avait été créé pour les différencier de leurs coreligionnaires demeurés fidèles à leur nationalité d'adoption, et qui continueraient à êtrenommés "Israélites".

Un écho rapportant dans Le Monde cette décision nous valut à l'époque une intéressante communication d'un lecteur, M. Paul Klein. M. Klein, élève de l'Ecole des Chartes et bibliothécaire à la Bibliothèque nationale, s'élevait en ces termes contre l'emploi de la forme "israëli" :

  1. "Israëli" serait aussi peu conforme au génie de la langue que le seraient "italiano" ou "english" indroduits tels quels en français ;
  2. Cette forme prêterait justement à confusion par son vocalisme avec "israélite" dont on prétent la distinguer.

Notre correspondant proposait donc pour désigner les ressortissants d'Israël le néologisme "israélien", auquel nous nous sommes sans difficulté ralliés.

Ce mot a fait le tour du monde. Peu à peu, les journaux belges, suisses, puis ceux même de la langue anglaise ont substitué dans leurs colonnes "israélien" à "israéli.

Enfin, consécration définitive, depuis un certain temps, les publications en langues européennes d'Israël, les documents, les correspondances de langue française émanant des autorités juives, ont adopté "israélien" .

(*) Paul Klein a changé son nom en Moché Catane

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