Né à Strasbourg, décédé à Paris, il fut lun des tout premiers et sans aucun doute le plus important résistant alsacien. Assurément, il fut lun des tout premiers de France.
Il était Compagnon de la Libération, Grand-Croix de la Légion dHonneur, Grand Croix de lOrdre National du Mérite, membre du Conseil de lOrdre de la Libération, Membre Fondateur de la Fondation de la Résistance.
Il fut aussi Président du Comité des Oeuvres Sociales de la Résistance, Membre du bureau de la Ligue contre le Racisme et lAntisémitisme, Membre du conseil de la Ligue des Droits de lHomme, Vice-Président des Combattants Volontaires de la Résistance, Membre du Conseil dAdministration du Mémorial du Martyr Juif Inconnu, Membre du Conseil dAdministration des Villages dEnfants SOS.
Sa jeunesse et ses études au Lycée Fustel de Coulanges, et à l' Institut d'Etudes Commerciales de Strasbourg - se déroulèrent à Strasbourg. Son Père, Joseph Lévy de Quatzenheim, ainsi que sa Mère, Marguerite Bloch de Colmar, reposent au cimetière Israélite de Cronenbourg. Les noms de sa soeur, de son beau-frère et de leur bébé (2 mois) figurent sur la stèle des déportés du même cimetière.
Dans sa biographie posthume (Mémoires d'un Franc-Tireur, aux Editions Complexe, 1998), il évoque abondamment son enfance dans ce milieu judéo-alsacien qui était le sien.
Chef national du mouvement Franc-Tireur, lun des trois grands mouvements de Résistance que Jean Moulin unifia dans les Mouvements Unis de la Résistance (MUR), il fut lun des membres fondateurs du Conseil National de la Résistance.
Arrêté à trois reprises, "Gilles" (son nom de code) retrouva trois fois la liberté, dont une fois en sévadant de la prison de la Santé à Paris.
Il fut lun des trois premiers Compagnons de la Libération nommés au titre de la Résistance Intérieure. Le 26 août 1944, il descendit les Champs-Elysées, à sa place, juste derrière le Général de Gaulle, et à sa droite. Les livres d'histoire contiennent aujourd'hui souvent cette célèbre photo (ci-contre).
L'après-guerre
Jean-Pierre LEVY, préféra rentrer dans le rang, plutôt que de sengager dans la brillante carrière politique qui lui était grande ouverte.
En 1946, il épousa Lise RAUZIER, fille du pasteur du Temple Neuf de Strasbourg avec laquelle il eut deux enfants. Après le décès de celle-ci (1954), il se remaria avec Janine CARLOTTI, elle-même grande résistante, déportée revenue par miracle des camps nazis.
Descente des Champs Elysées , le 26 août 1944, avec le Général de Gaulle |
En 1947, il devient Directeur des Industries Textiles et des Cuirs à lAdministration Centrale du Ministère de lIndustrie . Il joint cette fonction à celle de la Direction des Bois, Pâtes, Papiers à partir de 1949. A ce titre, pendant plus de vingt ans, il sera du côté de lEtat lun des grands commis qui travailleront à la reconstruction économique de notre Pays.
En 1970, il est nommé Conseiller dEtat en service extraordinaire et Président du Conseil dAdministration du Centre National pour lExploitation des Océans (CNEXO).
Parallèlement à son activité professionnelle, Jean-Pierre LEVY demeure fidèle aux idées pour lesquelles il sest battu et participe, jusquà la fin de ses jours, à de nombreuses activités dintérêt public.
Il est lun des fondateurs et le principal animateur de Revivre, association qui prend en charge des enfants orphelins de la Résistance. Il est Membre du Conseil dAdministration puis Président, de 1972 à sa mort, du Comité des Oeuvres sociales de la Résistance, créé pendant la guerre par un jésuite, le Père Chaillet, dont le nom figure parmi les Justes pour son rôle en faveur des enfants juifs sous l'Occupation.
Et il demeurera également fidèle à ses études strasbourgeoises : il présidera, pendant de nombreuses années, le jury d'admission à l'IECS.
Il restera toute sa vie à la fois le militant actif de ses idées et un combattant de la mémoire. A ce dernier titre, cest chez lui que fut lancée lidée de la Fondation de la Résistance, dont il fut lun des plus actifs créateurs.
Co-auteur dun ouvrage collectif de politique économique, Les moyens de la Grandeur (1959) il avait écrit ses mémoires sous le titre Mémoires dun franc-tireur Itinéraire dun résistant (1940-1944) (Editions Complex), avec la collaboration dune historienne, Dominique Veillon. Cet ouvrage paraîtra après son décès.
Son nom est lun des seuls que cita André Malraux dans son discours prononcé à loccasion de lentrée des cendres de Jean Moulin au Panthéon. Et dans le spectacle de Robert Hossein et Alain Decaux Celui qui a dit non, le rôle de Jean-Pierre LEVY, Fondateur du Réseau "Franc-Tireur'', est abondamment mentionné. Une page lui est consacrée dans l'Encyclopedia Universalis.
A son décès, les honneurs militaires lui furent rendus, comme à tout Compagnon de la Libération.
La presse nationale lui consacra de longs articles élogieux :
Monsieur Raymond BARRE, ancien premier ministre, a inauguré à
Lyon le 12 Octobre 2000 une artère portant son nom , près de la
prison de Montluc où furent emprisonnés et torturés tant de
résistants.
Et la Ville de Strasbourg, suite au dossier que j'ai constitué, a donné le nom de Jean-Pierre Lévy à une allée de la ville, qui a été inaugurée en octobre 2007.