20. à Edmond FLEG, Paris

André Neher voue une grande admiration mêlée de respect à Edmond Fleg pour sa valeur humaine, sa personnalité juive et son œuvre littéraire. Celui-ci estime également beaucoup André Neher et ils sont liés d’une solide amitié intellectuelle. Extraites de leur correspondance, les deux lettres ci-dessous donnent un aperçu de leurs échanges. Dans la première, André Neher répond à Edmond Fleg, qui lui a adressé ses félicitations pour la création d’une chaire de « Littérature juive ancienne et moderne » à la Faculté des Lettres de Strasbourg – André Neher vient d’en être nommé le premier titulaire. La seconde illustre combien Edmond Fleg et André Neher apprécient mutuellement leurs travaux respectifs, qu’ils ne manquent jamais de s’envoyer l’un à l’autre dès parution.


Strasbourg, le 19 décembre 1955

Mon cher Maître et ami,


Je vous remercie bien vivement de votre Moïse et de votre amicale dédicace (1). Je ne saurais trop vous redire combien la coïncidence de nos livres m’émeut (2) : j’y vois une rencontre, préparée de longue date, que j’espérais, et qui se réalise maintenant, et ma plus belle récompense serait que le lecteur eût l’impression que nos livres se complètent organiquement – comme si nous avions collaboré à une même tâche. Je crois qu’effectivement il en est ainsi, et je suis heureux de savoir que c’est également votre jugement.


Les quelques minutes passées récemment auprès de vous et de Madame Fleg m’ont été précieuses, quoique rapides – et nous reviendrons, ma femme et moi-même, vous voir, très bientôt, je l’espère.

Veuillez croire à mes sentiments tout dévoués et fidèles et reconnaissants.

André Neher


Notes :
  1. Edmond Fleg, Moïse raconté par les Sages, Paris, Albin Michel, 1956. La dédicace est la suivante :
    "Pour Madame et Monsieur Neher, qui le connaissent mieux que moi. En souvenir très amical. Edmond Fleg".
  2. C’est en 1956 également qu’André Neher publie Moïse et la vocation juive, aux Éditions du Seuil.

© : A . S . I . J . A.  judaisme alsacien