André Neher est très soucieux que la tradition religieuse séfarade soit connue et respectée dans les milieux ashkénazes de France. D’où cette lettre demandant un complément séfarade à la réédition bilingue du Kitsour Choul'han Aroukh [Choul'han Aroukh abrégé] (1) (traduit en français par le grand rabbin Ernest Weill).
Je viens d’apprendre par ma femme que vous préparez l’édition bilingue du Kitsour Choul'han Aroukh. Je suis très heureux de cette nouvelle initiative que vous prenez dans le domaine des publications juives. Je tiens toutefois à attirer votre attention sur le fait que le Kitsour présente les commandements de la vie juive ashkénaze, à l’exclusion de toute référence à la vie juive séfarade.
Il me paraît indispensable que vous demandiez la collaboration d’un rabbin ou d’un spécialiste séfarade pour donner, au moins dans sa partie française, à votre édition du Kitsour, le complément séfarade. Il faut d’ailleurs s’attendre à ce que la plupart de vos lecteurs soient sefardim. Mais au-delà de cette considération purement commerciale, il y a l’effort spirituel que nous devons tenter à l’heure actuelle pour respecter, et faire respecter, les vénérables coutumes du judaïsme séfarade.
Vous serez certainement sensible, étant vous-même séfarade, à cette préoccupation que vous exprime l’Ashkénaze que je suis.
Je vous prie de croire, cher Monsieur, à l’assurance de mes sentiments cordiaux et dévoués.
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