104. à l’UNESCO (Yves Brunsvick, Secrétaire général
        de la Commission de la République Française pour l’éducation, la science et la culture de l’UNESCO)

Le 7 novembre 1974, l’UNESCO approuve une proposition des pays arabes accusant Israël de "modifier les caractéristiques historiques de Jérusalem" et de "faire des fouilles mettant en danger les monuments de la ville" (1). Profondément scandalisé par la décision de l’UNESCO, contre laquelle la France n’a pas protesté mais s’est simplement abstenue, André Neher écrit à Yves Brunsvick, Secrétaire général de la Commission française pour l’éducation, la science et la culture de l’UNESCO, pour lui faire part de sa démission.


Jérusalem, le 27 novembre 1974

Cher Monsieur,


Après l’abstention de la Commission Française dans l’un des votes sur la résolution anti-israélienne, et après l’adoption de cette résolution par l’Assemblée Générale de l’UNESCO, je vous informe que je me retire de la Commission de la République Française à l’UNESCO, dont j’ai été membre depuis 1965. D’une manière plus générale, moi qui ai si souvent coopéré à des travaux de l’UNESCO, je ne participerai plus à aucune de ses activités, aussi longtemps que son attitude à l’égard d’Israël n’aura pas changé.

Vous voudrez bien porter ces décisions à la connaissance du Président de la Commission Française et du Directeur Général de l’UNESCO.


Je rappelle que, en mission du Centre National de la Recherche Scientifique à Jérusalem depuis quelques années, je puis attester, pour y avoir participé moi-même, que le travail accompli par les autorités israéliennes à Jérusalem, dans tous les domaines de l’éducation, de la science et de la culture, notamment dans celui de l’archéologie, non seulement échappe à tout blâme, mais au contraire mérite des encouragements et la reconnaissance du monde civilisé tant il est exemplaire.


La scandaleuse adoption de la résolution anti-israélienne constitue un génocide moral. Elle est un défi à la charte même de l’UNESCO et aux principes fondamentaux de la civilisation dont la France a été l’un des agents depuis la Révolution de 1789, comme Israël l’a été, et n’a jamais cessé de l’être, depuis que son génie a donné au monde la Bible.


Veuillez croire, cher Monsieur, à mes sentiments de douleur, de honte et d’indignation. Je souhaiterais que vous les partagiez avec moi.


Professeur André Neher

Note :
  1. Cette décision a précédé d’un an le célèbre vote du 10 novembre 1975 à l’O.N.U., assimilant sionisme à racisme.


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