106. à Albert COHEN, Genève

De tous les livres d’Albert Cohen qu’il a lus, c’est certainement Ô vous, frères humains (paru en 1972 aux éditions Gallimard) qui, avec Le livre de ma mère, a le plus impressionné André Neher, comme il l’exprime dans cette brève missive. (1)


Jérusalem, Pourim 5735
[25 février1975]

Cher Albert Cohen,


Je ne sais pas pourquoi j’ai tardé à vous écrire, dès après la lecture de Ô vous, frères humains, il y a deux ans, pour vous dire mon émotion et mon admiration.

Sans doute fallait-il que mon alya définitive et que la guerre de Kippour passent par là.


Aujourd’hui, en ce jour de Pourim qui synthétise, dans le rythme de la vie juive, la lutte que nous impose Amalec (2), c’est donc de Jérusalem que je vous envoie à Genève ce message de sympathie, en espérant pouvoir vous accueillir un jour proche ici, où la lutte trouvera son dénouement de paix fraternelle.

André Neher

Notes :
  1. Le 7 juin, Albert Cohen répondra à André Neher en lui témoignant son admiration réciproque :
    "C’est de tout cœur, cher André Neher, que je vous remercie de votre belle et bonne lettre et de l’attachement que vous me faites l’honneur de témoigner à mes livres. Venant de vous que j’admire depuis longtemps, cette adhésion m’est précieuse et me touche profondément. […]"  (© Archives André Neher)
  2. La fête de Pourim marque la victoire d’Esther et de Mardochée sur le ministre Aman, que la tradition dit descendre d’Amalec, incarnation du Mal dans la typologie juive.
Lexique :


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