Les relations entre André Neher et le Père Bernard Dupuy, qui se sont nouées autour des Colloques des intellectuels juifs de langue française, ont en général été très chaleureuses. À la suite du vote de l’ONU du 10 novembre 1975 assimilant le sionisme au racisme, le Père Dupuy prend l’initiative d’une lettre à André Neher, pour lui exprimer son indignation. Quelques semaines plus tard, André Neher lui répond, très touché par ses prises de position.
Cher Père Dupuy, cher ami,
Votre émouvante lettre du 24 novembre ne demande pas de réponse, n’est-ce pas ? Simplement l’expression de notre reconnaissance pour cet écho, pour cette disponibilité lucide, pour cette volonté d’action qui sont les vôtres et qui sont tellement indispensables à l’Intention secrète par laquelle nous sommes liés à Jérusalem, à Israël – maintenant, sans doute, sous une forme qui se révèle de plus en plus décisive pour l’orientation de l’Humanité entière. Nous le savons depuis toujours. Mais les votes de l’ONU, celui – hier soir – de l’Unesco (1), font éclater au grand jour la menace de voir demain les trois quarts du genre humain éduqués pour le mensonge, la haine, qui seront leur pain quotidien. Alors, comme disait Rav Kook, pour contrecarrer le mal, il ne suffit plus de faire le bien. Il faut un surplus d’Amour, un supplément d’Action, une Faction du Bien en avant-garde. Il ne suffit plus de veiller. Il faut éveiller.
Merci d’être parmi les éveilleurs.
© : A . S . I . J . A. |