André Neher a lu dans son original allemand, dès sa parution en 1954, la nouvelle du pasteur protestant et écrivain Albrecht Goes, Das Brandopfer (1), avec beaucoup d’admiration. Et à plusieurs reprises, dans des conférences et des cours en France aussi bien qu’en Israël, il a présenté ce texte-témoignage d’un Chrétien allemand bouleversé par la Shoah.
En 1980, André Neher reçoit d’Albrecht Goes une nouvelle édition en allemand de ses deux nouvelles Das Brandopfer et Das Löffelchen (2), qui présentent chacune un aspect de la tragédie juive durant la seconde guerre mondiale. Cette nouvelle édition de 1980 contient une importante postface dans laquelle Albrecht Goes s’interroge sur l’identité juive d’une manière qui l'émeut profondément. De plus, il est très touché de voir, cité au milieu d’œuvres illustres déjà anciennes, son livre Le dur bonheur d’être Juif, paru seulement deux ans auparavant.
Une grande sympathie lie André Neher à Albrecht Goes, bien qu’ils ne se soient jamais rencontrés (3).
Cher Albrecht Goes,
Elle est merveilleuse, cette troisième édition de "Das Brandopfer" et "Das Löffelchen", et elle vient à son heure. Vous vous en expliquez dans "Ein Wort danach", où l’historique de la genèse des récits et l’éthique actuelle et éternelle de leur leçon sont éclairés par le feu ardent de votre pensée et de votre écriture.
Merci, du fond de mon cœur ému, d’avoir inscrit mon Dur bonheur [d’être Juif] sur les pages où figurent Martin Buber, Anne Frank, "Ayékka", le Buisson Ardent, Leo Baeck et, surtout, le paradoxe du alt-neu du … und… und… "Leidensfähig und Daseinrühmenbereit" ISRAËL.
Votre dernière phrase jaillit d’une tourmente interne, dépassée par la voix des Prophètes, plus forte que tout (4).
Je ne vous écris pas en allemand, mais je n’achève pas non plus en français. Entre nous deux, la seule langue : Berit 'olam.
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