Longtemps Président de la Section française du Congrès Juif Mondial, André Neher a été nommé Membre Honoraire du C.J.M. et réélu en 1981. Cela ne l’empêche pas d’être en désaccord avec leurs dirigeants du C.J.M., qu’il juge trop tournés vers la Diaspora. Il exprime ce désaccord à Gerhart Riegner, secrétaire général du C.J.M.
Cher Docteur Riegner,
Je serais désireux de connaître la liste des Membres Honoraires du C.J.M. parmi lesquels vous m’annoncez ma réélection.
Je suis, en effet, idéologiquement en désaccord complet avec les déclarations les plus saillantes faites par les leaders du C.J.M. et notamment par le Président Bronfman (1).
Ayant choisi l’alya parce que je la considère comme la mitsva fondamentale et urgente du Juif à l’heure actuelle, je ne saurais souscrire à l’apologie de la Diaspora, dont je n’ignore pas qu’elle représente une valeur, mais une valeur strictement limitée et secondaire par rapport à Israël et à sa pérennité.
Je voudrais éviter que mon nom de Juif maintenant Israélien depuis des années puisse servir d’alibi ou de caution à une vision de l’avenir du peuple juif radicalement différente de la mienne.
Mais, d’autre part, je ne voudrais pas non plus renoncer au principe, si important à mes yeux, de l’unité du peuple juif. C’est la raison pour laquelle j’aimerais pouvoir m’entretenir de ce problème avec les Membres Honoraires et connaître le fondement de leur propre position.
Veuillez être assuré, cher Docteur Riegner, de mes sentiments très sympathiques.
© : A . S . I . J . A. |