Samuel Blumenfeld est le fils d’Anna Waisman, artiste peintre et sculptrice, à laquelle André Neher a été lié d’une profonde amitié mêlée d’une immense admiration respective, depuis le moment où Anna Waisman est entrée en contact avec lui, en 1962, après la lecture de ses Notes sur Qohélét, et jusqu’à son décès. Pendant plus de trente-cinq ans, ils se sont écrit, de Paris à Strasbourg puis Jérusalem (1), et se sont rencontrés à quelques occasions. André Neher, qui a connu Samuel Blumenfeld dès son plus jeune âge, a suivi son évolution et le félicite de ses premiers travaux.
Cher Schmouel,
Merci de nous avoir communiqué ton article "Antisionisme et antisémitisme de Jean Genet : analyse critique d’Un captif amoureux".
Nous l’avons lu avec passion. C’est une étude menée avec vigueur et rigueur, et nous t’en félicitons vivement. Nous sommes pleinement d’accord avec ta prémisse méthodologique : ne pas séparer le vivre de l’écrire chez un écrivain. Elle te permet de mener l’analyse jusque dans les nappes les plus profondes de l’homme et du style. Tu dépistes avec une lucidité impitoyable l’idéologie, l’opinion, l’ignorance, la haine. Tu découvres l’imposture dans toute sa flagrante insolence. Le cas Genet devient par toi, en plus de ce qu’il signifie en lui-même, un fragment de ce thème antisémite par excellence que constitue l’usurpation. Celle-ci n’est plus seulement au service de l’Église dans sa prétention d’être le Verus Israël. Elle est maintenant aussi au service des Palestiniens dans leur volonté d’éliminer Israël. Le cas Genet en fournit un exemple, parfaitement éclairé par toi.
Intéressant et captivant par le fond, ton étude est aussi brillante par son écriture.
Nous serions heureux d’apprendre qu’une revue en accepte la publication, mais les portes ne s’ouvrent pas facilement devant la vérité.
Nous t’embrassons affectueusement, en joignant nos pensées les plus ferventes pour ta mère.
© : A . S . I . J . A. |