André Neher a été invité par Louis Audibert (1) à rédiger la préface à une nouvelle édition de la Bible de Jérusalem (2). Mais il rejette cette offre en motivant son refus : le manque de reconnaissance accordé par les éditeurs à la valeur intrinsèque de l’Ancien Testament, malgré les avancées de l’Église sur ce point.
Cher Monsieur,
J’ai bien reçu maintenant la Genèse et Saint Paul […]. Après lecture, je suis obligé de décliner l’invitation que vous m’avez faite de collaborer à cette nouvelle édition de la Bible de Jérusalem. Je constate, en effet, que rien n’est changé à l’Introduction de la première édition. Or, celle-ci n’accorde à l’Ancien Testament aucune valeur en lui-même. Il ne constitue, dit-on, qu’une préparation au Nouveau Testament qui seul lui donne un sens (voir en particulier la conclusion de l’Introduction au Pentateuque, p. 63-64).
Étant juif, croyant et pratiquant, je ne puis évidemment contribuer à cette nouvelle édition par une Préface dont le contenu et le sens seraient fondamentalement contestés dans la suite de l’ouvrage. Je regrette de devoir prendre cette décision en 1987, après près d’un quart de siècle d’instructions conciliaires et épiscopales recommandant le respect à l’égard de ce qu’il est d’usage d’appeler dorénavant Premier Testament et non plus Ancien Testament, instructions et usage dont la nouvelle édition de la Bible de Jérusalem ne tient aucun compte.
Veuillez agréer, cher Monsieur, l’expression de mes sentiments distingués.
© : A . S . I . J . A. |