Vous prient de bien vouloir assister à la Cérémonie au cours de laquelle La Médaille des Justes est décernée par l'Institut Yad Vashem de Jérusalem aux personnes non juifs qui ont sauvé des Juifs sous l'Occupation, au péril de leur vie. |
En quelques mots il est malaisé de retranscrire une ambiance de village pendant la guerre. Un petit film aurait facilité la chose. Essayons tout de même.
Le décor :
La petite ville de SOLIGNAC près de Limoges.
Les acteurs :
Tous les élèves, l'aumônier, le directeur, donc toute
l'école normale d'Obernai repliée à Solignac de 1939
à 1945.
Pas n'importe où, dans les locaux de l'Abbaye de Solignac.
Les figurants : Les habitants de la ville.
Les acteurs :
Plus précisément le formidable Abbé
Bengel, aumônier de l'école normale, qui n'a pas ménagé
sa peine pour cacher des enfants juifs et des résistants dans les fermes
des alentours, comme nous l'a rapporté l'un d'eux, M. Claude Ach. Pour
celui-ci, il s'opposera même à une conversion envisagée
par une mère supérieure.
La sœur de M. Robert Bengel reçut la médaille des Justes
parmi les nations, à titre posthume, de la main du consul Assaf il
y a quelques années à Saverne.
Notre dernier personnage est le non moins formidable gendarme Honoré
Haessler, affecté à la brigade de Solignac de 1941 à
1943.
Celui-ci, chaque fois que cela lui était possible a fait bénéficier
les Juifs de Solignac des précieuses informations auxquelles ses fonctions
de gendarme lui donnaient accès.
Il prévenait les familles à chaque arrivée des Allemands
dans la ville. Il et allé réveiller, en pleine nuit, une jeune
femme juive pour qu'elle parte avec son bébé avant l'arrivée
de la Gestapo le lendemain. Ce qu'elle fit, et elle eut la vie sauve.
Quand cela était possible, il aidait Robert Bengel à cacher
ces familles juives en péril immédiat, leur transmettait parfois
même de fausses cartes d'identité fabriquées à
la Mairie.
Malheureusement, malgré son immense dévouement, Honoré Haessler n'a pas pu toujours éviter toutes les arrestations. M. et Mme Imbert et leur fille de 8 ans furent arrêtés le 26 août 1942 lors de la rafle des Juifs étrangers en zone libre parce qu'ils n'avaient pas voulu abandonner m. Judas Imbert qui était malade lorsque la veille M. Haessler était venu les prévenir.
J'espère vous avoir décrit aussi bien que possible l'ambiance
dans laquelle s'est exercée l'action exemplaire de M. Haessler.
Tout cela grâce au témoignage d'un certain nombre d'anciens élèves
et de participants de l'époque, ainsi qu'à la fidélité
que ceux-ci ont su conserver à Solignac.