Texte choisi :
Remarques sur le regard
Pierre Maxime Schuhl
Extrait de L'imagination et le merveilleux, Editions Flammarion, Nouvelle bibliothèque scientifique 1969, pp. 226-237.
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Socrate : De fait, tu as dû observer qu'en portant son regard sur l'oeil de quelqu'un, on voit son propre visage se refléter dans l'organe visuel de celui qui nous fait face, comme si c'était un miroir : n'est-ce pas dans ce que nous appelons précisément la pupille qu'il y a ainsi une image de celui qui regarde ?
Alcibiade : C'est la vérité.
Socrate : Donc, si un oeil contemplait un oeil et dirigeait son regard sur ce qu'il y a de meilleur en lui, cette pupille par laquelle il voit, voilà dans quelles conditions l'oeil se verrait lui-même."
PLATON, Alcibiade, 133 a.
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On sait l'antipathie profonde qu'éprouvait Goethe pour ceux qui
se présentaient à lui munis de lunettes. Il l'a exprimée
dans une de ses épigrammes (Feindseliger Blick) ; il s'en
est souvent expliqué avec Eckermann : "Cela me gêne tant,
qu'une grande partie de ma bienveillance s'évanouit sur le champ
; je me trouble, et il ne faut plus penser à un développement
naturel simple de mes idées... Il me semble toujours que je vais
servir de sujet d'observation minutieuse à ces personnes, et qu'elle
veulent avec leurs yeux ainsi armés scruter le fond le plus caché
de mon âme, et inspecter les plus petits plis de mon vieux visage.
Et pendant qu'elles cherchent ainsi à me connaître, toute égalité
loyale est supprimée entre nous, et je ne peux me dédommager
en les examinant de mon côté, car
que puis-je savoir d'un homme dont je ne vois pas les yeux pendant qu'il
parle, et qui a le miroir de son âme voilé par
deux morceaux de verre qui m'aveuglent (1)
?"
L'oeil, miroir de l'âme : la métaphore est banale, tant les poètes l'ont employée, et ont brodé de variantes sur cette idée. Pour ne citer qu'un exemple, le thème du regard de l'aimée est (avec celui des parfums) un de ceux auxquels Baudelaire revient le plus souvent :
Par ces deux grands yeux noirs, soupiraux de ton âme,
Ô démon sans pitié, verse-moi moins de flamme.
(Sed non satiata)
Il en faut rapprocher les "yeux pleins de lumière" du Flambeau vivant ; l' "oeil mystérieux (est-il bleu, gris ou vert ?)" du
Ciel brouillé ; la "lumière verdâtre" des "longs yeux" du
Chant d'Automne ; les yeux "clairs comme le cristal" du
Sonnet d'Automne ; les "grands yeux de velours noir" de la
Malabaraise ; les "traîtres yeux" de
l'Invitation au Voyage, "brillant à travers leurs larmes" ; les yeux de l'indolente du
Serpent qui danse :
Deux bijoux froids ou se mêle
L'or avec le fer
et les beaux
Yeux de Berthe, qui ressemblent
à ces grottes magiques
Où, derrière l'amas des ombres léthargiques
Scintillent vaguement des trésors ignorés.
Les peintres les plus grands sont les seuls à savoir nous transmettre
le secret du regard de leur modèle : grâce à La Tour étincelle
toujours pour nous le spirituel regard noisette de Dalembert ; et Titien nous
révèle l'effrayant regard du pape Jules II, glacial, plein d'astuce
cauteleuse, et pénétrant. Les modèles de Clouet ont gardé
leur regard limpide et froid ; les infants de Velasquez, leur naïveté
puérile, si charmante que par contrecoup s'illuminent les visages de
tous ceux qui pénètrent dans la salle qu'ils éclairent
de leur fraîcheur; et pourtant ne se nuancent-ils pas déjà
d'une bouderie presque prétentieuse? - L'iris gris verdâtre de
l'Homme de Lorenzo Lotto est plus lumineux que la lampe qui se cache derrière
le somptueux damas blanc sur lequel se découpe son fier visage; c'est
avec la douceur d'une perle que la cornée de la
Femme au turban
de Vermeer reflète la lumière du jour, et le regard de la
Liseuse de Derain est lourd de rêves (
La tasse de thé). Chassériau
nous révèle les grands yeux mystiques de Lacordaire ; et si
aucun des peintres mineurs qui ont portraituré Spinoza ne s'accorde
avec les autres sur ses traits, tous prêtent à ses yeux sombres
le même regard profond, que
l'on sent ouvert sur la
contemplation de l'infini
(2).
Le public qui visite les musées admire l'art des auteurs de ces portraits,
dont les regards le suivent à travers les salles
(3),
et y voit une sorte de magie; l'idée apparaît en bien des pays
"On raconte, écrit W. Deonna, qu'un peintre chinois savait donner
aux figures qu'il peignait une telle intensité d'expression, qu'il
n'osait achever de leur prêter vie en leur peignant des yeux, de peur
de les voir s'animer et sortir de la toile. Un autre peintre chinois laissait
toujours ses dragons incomplets, et ne traçait pas leurs yeux. Un jour,
défié par des incrédules, il indiqua d'un trait les prunelles
de deux dragons sur une fresque. Mal lui en prit, les murs s'écroulèrent,
et les créations du peintre, brusquement animées, s'envolèrent
dans les nuages
(4)." On la retrouve chez Oscar Wilde,
chez Poe, mais surtout chez Hoffmann : ce sont des yeux vivants qu'il faut
à Coppélius pour parfaire l'automate de Spalanzani, dont le
regard était fixe et mort. (
L'homme au sable).
Les mêmes problèmes se sont posés, de toute antiquité,
aux sculpteurs. En Égypte, on considérait que le
ka était
incorporé à la statue funéraire à partir du moment
où il avait été procédé à la cérémonie
de
l'Ouverture de la bouche et des yeux
(5).
Dans une telle ambiance, la parole du psalmiste n'apparait plus comme une
banalité; "elles ont des yeux, et ne voient point" (sous-entendons
: malgré la consécration dont elles ont été l'objet)
(Ps. CXV, v. 15).
En Grèce, la tradition disait que les plus anciennes statues étaient
privées d'yeux, de même qu'elles avaient les jambes jointes :
c'est à Dédale qu'il appartint d'ouvrir leurs yeux et de délier
leurs jambes, qu'il fallut enchaîner pour les empêcher de s'enfuir
(6). De fait, les images primitives, où les paupières
ne sont pas marquées, et les yeux à peine indiqués par
une amande de marbre posée en saillie sur l'orbite, donnent une impression
de cécité; par contre, bientôt le sculpteur sut, non seulement
dessiner les paupières, mais situer les yeux à leur place, en
retrait sous l'arcade sourcilière. Les cils apparaissent sur les vases
peints à la fin du vie siècle; la couleur enfin vint compléter
l'illusion nous connaissons par Platon (qui la critique) l'habitude qu'avaient
certains praticiens de colorer l'iris en rouge, pour cette raison que l'iris
était la plus belle partie du corps, et le rouge la plus belle des
couleurs
(7).
Ce sont là problèmes dont chaque débutant est amené à refaire la découverte. S'il est permis de citer un exemple personnel, je me rappelle qu'ayant entrepris de modeler en terre un profil de mon père en bas-relief, alors que j'étais encore enfant, je me suis trouvé arrêté par la difficulté de rendre le regard ; j'allai alors au Louvre pour voir comment procédaient David d'Angers et les Anciens, et je constatai que la prunelle était représentée tantôt par un creux, tantôt simplement par un cercle.
Poètes, peintres, sculpteurs abordent ainsi l'étude du regard sans qu'aucun l'épuise : il reste bien des problèmes qui ne sont pas de leur ressort, et qui semblent devoir être du domaine du philosophe.
Or on a vite fait de constater que les philosophes, à
quelques notables exceptions près
(8), nous donnent
très peu de choses à ce sujet, ce qui paraît surprenant,
en ce temps surtout où ils se montrent si préoccupés
de fonder sur l'analyse du concret une exploration de la dimension métaphysique,
d'y trouver, comme dit Jaspers, la clef d'une transcendance. Ne sommes-nous
pas précisément ici aux limites qui séparent un monde
de l'autre - au point de jonction de ce qu'on appelle l'âme et le corps
?
Platon, lui, était sensible à ce que nous pouvons bien appeler le mystère du regard. Plusieurs textes en font foi : d'abord le passage si curieux du premier
Alcibiade que nous avons cité en épigraphe. Socrate y propose à son interlocuteur d'appliquer le "Connais-toi toi-même" à l'il, et lui fait remarquer :
"qu'en portant son regard sur l'oeil de quelqu'un, on voit son propre
visage se refléter dans l'organe visuel de celui qui nous fait face,
comme si c'était un miroir : n'est-ce pas dans ce que nous appelons
précisément la pupille [littéralement "la poupée"]
qu'il y a ainsi une image de celui qui regarde ? - C'est la vérité.
- Donc, si un oeil contemplait un oeil et dirigeait son regard sur ce qu'il
y a de meilleur en lui, cette pupille par laquelle il voit, voilà
dans
quelles conditions l'oeil se verrait lui-même"
(9).
-
Puis cette page de la fin du livre VI de la
République (
507 c),
où Platon insiste sur le caractère exceptionnel de la vue par
rapport à tous les autres sens; et les passages du
Ménon
(76)
(10), du
Théétète (153)
et du
Timée (68), qui contiennent une théorie de la vision.
Mais ces derniers textes visent à construire une théorie physique
plus qu'une philosophie du regard. Et il semble qu'à travers les siècles,
ses successeurs aient toujours été plus préoccupés
par l'étude de la lumière et de la vision en général
que par l'analyse des problèmes que pose le regard en tant que prise
de contact avec l'Autre, qu'il s'agisse de Plotin
(11)
et des métaphysiques de la lumière, de Witelo et des perspectivistes,
de l'optique cartésienne, de la théorie berkeleyenne de la vision,
ou enfin de l'étude bergsonienne de la structure de l'oeil dans l'Évolution
créatrice.
L'étude philosophique que nous préconisons suppose bien entendu
la connaissance de l'optique tout comme celle de la psycho-physiologie de
la vision, sans oublier les phénomènes du daltonisme et la curieuse
expérience de l'optogramme
(12). Mais tout ceci
encore ne constitue qu'une étude préliminaire, qui à
elle seule ne saurait suffire.
Le philosophe pourrait distinguer d'abord le regard porté sur les choses et le regard porté sur les hommes : "Quand vous m'avez rendu la vue, fait dire André Gide à Gertrude, la jeune aveugle opérée de la
Symphonie pastorale, mes yeux se sont ouverts sur un monde plus beau que je n'avais rêvé qu'il pût être... mais non plus je n'imaginais pas si soucieux le front des hommes (p. 141)".
Comment le philosophe ne considérerait-il pas d'abord dans le regard ce prolongement d'apparence immatérielle qui le relie à toutes choses comme le bâton d'aveugle dont parlaient Plotin et Descartes ; qui balaie l'immensité comme le pinceau d'un phare ; antenne éthérée qui nous fait toucher jusqu'aux étoiles ? Contact à distance, et pourtant contact immédiat, toujours désireux de pénétrer plus avant, plus profond dans les choses, jusqu'à leur structure intime.
(...)
Il dépend de celui qui passe
Que je sois tombe ou trésor :
Ami, n'entre pas sans désir
dit justement Valéry, au fronton du Palais de Chaillot. Delacroix expliqua
un jour à Andrieux comment Véronèse lui avait révélé
le secret des contrastes lumineux : il avait en effet compris ce secret en
contemplant le collet orangé du serviteur qui figure à gauche
dans les Noces de Cana, collet dont la couleur parait plus vive parce qu'il
est a bordé d'un vert franc sur lequel contrastent dans l'ombre un
orangé plus sombre et une partie de terre de Sienne"
(13).
La leçon était offerte à tous; mais il fallait être
Delacroix pour la lire.
Bergson a noté comment Robert Houdin apprit à son fils à
"saisir d'un seul coup d'oeil, dans une salle de spectacle, tous les
objets portés sur eux par tous les assistants"
(14),
de manière à pouvoir simuler ensuite la seconde vue, un bandeau
sur les yeux :
"Nous passions, mon fils et moi, assez rapidement devant un magasin de
jouets d'enfants, ou tout autre, qui était garni de marchandises variées,
et nous y jetions un regard attentif. A quelques pas de là, nous tirions
de notre poche un crayon et du papier, et nous luttions séparément
à qui décrirait un plus grand nombre d'objets que nous avions
pu saisir au passage... Il arrivait souvent à mon fils d'inscrire une
quarantaine d'objets
(15)."
On sait combien est difficile la formation des observateurs nous ne voyons
que ce qui nous intéresse, cela seul attire notre regard, et il s'en
faut que savoir voir soit donné à tous. "Ceux qui ont des
yeux sont ceux qui ne savent pas regarder", dit encore Gide
(16).
Savoir regarder : c'est tout le secret de l'invention scientifique, du diagnostic-éclair
des grands cliniciens
(17), du "coup d'oeil"
des vrais stratèges; et nous comprenons ainsi que le langage de la
connaissance emprunte au regard toutes les métaphores qu'il ne tire
pas de l'activité de la main.
Mais c'est lorsque le regard croise un autre regard qu'il atteint sa plus haute valeur, comme l'a noté Platon dans le texte que nous citions plus haut. Regard des animaux, et ceci pose aussi de passionnants problèmes (à commencer par celui de la fascination, qui préoccupait déjà Bacon, héritier d'une longue tradition). Mais surtout regards humains, dont nous sentons le poids indéfinissable lorsqu'ils s'attachent à nous, même si nous avons le dos tourné.
C'est par le regard
avant tout que nous connaissons autrui
(18). La voix par son timbre, par ses inflexions, nous
révèle bien des nuances de sentiment ou d'émotion; mais
combien plus nous en découvre la vue, qui nous fait connaître
toutes les altérations des traits, et surtout le regard lui-même,
plus expressif à lui seul que tous les autres moyens de se manifester;
capable de tout dire en silence, même si le reste du visage est dissimulé
par un loup ou un tcharchaf ! Sous le masque du professionnel, le regard atteint
l'homme : le regard ne se costume pas, il se déguise difficilement,
et c'est bien pourquoi Goethe détestait les lunettes. C'est seulement
en le dissimulant qu'on peut se rendre vraiment méconnaissable ; et
l'on vit Jean Cavaillès, pour donner le change à ceux qui le
traquaient, cacher en riant son clair regard sous des verres de couleur sombre.
Rien ne nous révèle aussi bien la personnalité, les intentions
secrètes. C'est par ses yeux pers qu'Homère définit Athéna,
et Héra, par son regard bovin. "Oh ! si vous aviez vu ses yeux
verts, vous l'auriez condamné comme moi !", disait, en parlant
de Robespierre, l'ancien conventionnel Merlin, un jour qu'il évoquait
ses souvenirs du 9 Thermidor
(19).
Regards francs et regards voilés, regards aimants et regards de bravade;
regards durs, et bons regards ouverts, qui nous soutiennent comme un constant
encouragement; regards espiègles, pétillants, malicieux ou narquois;
regards joyeux, et douloureux regards angoissés ; regards extatiques
; regards humides d'adolescentes
(20), regards perçants
des gens d'expérience, regards lumineux de vieillards candides :
Et l'on voit de la flamme aux yeux des jeunes gens,
Mais dans l'oeil du vieillard on voit de la lumière.
Oeillades et clins d'oeil provocants ; regards troubles aussi et regards trompeurs, qui cachent leur perversité sous des dehors naïfs. Regards ardents, veloutés, dont le kohl souligne la caresse. Regards qui démentent les paroles, et regards qui les confirment. Regards "sartriens", qui réduisent en choses ceux qu'ils regardent. Regards indiscrets, scrutateurs, jaloux ; regards froids, incrédules, butés, fermés, hostiles ; ou regards attentifs, confiants, pleins de chaleur et d'intelligente sympathie, nous offrent une ample matière d'étude : poètes et peintres nous aident à lescomprendre, à interpréter l'infinie richesse de l'expérience quotidienne.
C'est un éclair du regard qui décèle la compréhension
chez l'auditeur; et, plus peut-être encore que la voix, c'est l'art
de capter, d'embrasser en un faisceau les regards d'auditeurs multiples, de
les interpréter, de les dominer, qui fait la "psychagogie"
du grand orateur, tout comme il contribue
au don du commandement
(21) : le défilé, en temps de guerre, est
plus qu'une simple parade, s'il permet de sonder les regards, et de les unir.
Art inné, spontané, qui ne s'analyse ni ne se décompose. Regards intéressés et regards analytiques ne parviennent pas à cette saisie d'autrui que donnent l'oubli de soi et l'intuition globale :
intueri ! Du moment où je remarque que ton iris est couleur d'aigue marine ou de violettes, je ne vois plus ton regard, et c'est pourquoi Baudelaire ne savait pas si l'oeil mystérieux était bleu, gris ou vert : quand Antoine vit dans les yeux de Cléopâtre,
étoilés de points d'or,
Toute une mer immense où fuyaient des galères,
ce n'est plus elle qu'il regardait, il contemplait son propre destin - l'image de soi dénoncée par Platon. Mais c'est dans les yeux de Béatrice que Dante au Paradis voit d'abord le reflet des splendeurs suprêmes.
(
)
"Les visages humains, écrivait Carlyle en 1843, échangent des regards découragés, où ne se lisent ni l'accord, ni l'honnêteté." Faire qu'un jour vienne où se croisent plus de regards heureux et bienveillants, n'est-ce point là résumer d'un mot l'enseignement des sciences humaines et de la philosophie ?
Cependant, poètes et philosophes se bercent du même irrépressible espoir :
Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux
Les yeux qu'on ferme voient encore.
NOTES :
- Conversations de Goethe, trad. Délerot,
t. II, p. 227 (en date du 5 avril 1830). Les italiques sont de nous. Retour
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- Voir l'iconographie du Spinoza de H. Sérouya,
2e éd., 1947. Retour au texte.
- Il faut noter dans beaucoup de portraits la différence
d'expression des deux yeux, qui contribue à rendre plus vivant
le regard. Retour au texte.
- W. Deonna, Les yeux absents ou clos des statues
de la Grèce primitive, Revue des Études grecques,
1935, pp. 240-241 ; L'Expression des sentiments dans l'art grec,
p. 155. Retour au texte.
- Alexandre Moret, Mystères égyptiens,
pp. 30, 297 ; Weynants-Ronday, Les statues vivantes, p. 175 sq.
; W. Deonna, Yeux absents ou clos, p. 236. Retour
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- V. notre Platon et l'Art de son temps, p. 50
et App. VII, p. 88 sq ; cf. W. Deonna, Dédale ou la statue de
la Grèce archaïque, I, p. 216 et 11, p. 20. Retour
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- V. notre Platon et l'art de son temps, pp.
3 et 4, ainsi que l'Appendice VII, où sont reproduits les passages
des Mémorables dans lesquels Socrate insiste sur la valeur
expressive des yeux et du regard pour qui veut représenter l'âme
d'un modèle (pp. 81-82). Retour
au texte.
- Voir les remarquables analyses de J. P. Sartre (L'Être
et le Néant, p. 310 et suiv.) et l'intéressant article
de J. Brun , Le regard et l'existence, Revue de Métaphysique
et de Morale, 1957, no 3, p. 286-302. Retour
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- Premier Alcibiade, p. 133 a, traduction Robin
légèrement modifiée (édition de la Pléiade,
t. I, p. 246). Retour au texte.
- V. l'étude de Mme Grimal, Une définition
"tragique" de la couleur dans le Ménon, Revue
des Études grecques, 1942, t. LV, pp. 259-261. Retour
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- Voir pourtant l'index analytique de l'édition
des Ennéades de É. Bréhier, aux mots Lumière,
Lyncée, Vision. Voir aussi le § 3 du Traité Du Beau
(I, 6) sur l'éclat lumineux du regard vertueux; cf. M. de Gandillac,
Sagesse de Plotin, 1952, p. 57. Retour
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- V. par exemple, le Traité de Physiologie
de E. GLEY, t. II, p. 915. Retour
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- Michel Drucker, Renoir, p. 108 b. Retour
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- L'énergie spirituelle, p. 167-168. Retour
au texte.
- R. Houdin, Confidences, t. I, p. 8 (ap. Bergson,
l. c.). Retour au texte.
- La symphonie pastorale, p. 92. Retour
au texte.
- V. l'article du Professeur Ducuing sur le Diagnostic,
Revue Philosophique, 1948. Retour
au texte.
- Cf. H. Baruk, Traité de Psychiatrie,
Paris, 1959, tome I, p. 68, "beaucoup de diagnostics peuvent être
parfois posés d'emblée sur l'aspect du regard."
Retour au texte.
- Cité par M. G.-Jean Reybaz dans Le Monde
du 13 février 1948 (p. 3, col. 5). Retour
au texte.
- C'est ce regard humide, chanté par Ibycos
et Sappho, qu'a su rendre Praxitèle (v. Ch. Picard, Manuel d'Archéologie,
111, 2, p. 442, n. 4 et 456, n. 2). Retour
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- " Être un de ceux auxquels les hommes
croient", écrivait Lyautey, et il ajoutait aussitôt:
" dans les yeux desquels des milliers d'yeux cherchent l'ordre." Retour
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