KADISH
Richard Neher
(Texte présenté au lernen  -veillée d'étude- dans les maisons de deuil de la communauté juive de Strasbourg.)


Lernen - la veillée d'étude
Maquette du Musée Judéo-alsacien de Bouxwiller
Lernen
Le Kadish dit silencieusement … et à voix haute … qu’est-ce au juste ? On croit communément que c’est une prière pour le repos de l’âme. C’est une croyance absolument fausse. En réalité, le Kadish est un élément inhérent à la prière communautaire, aussi bien dans la semaine que le Shabath et les jours de fête. Il y en a trois sortes : le ‘hatzi, appelé ainsi à tort, parce qu’en réalité c’est lui le véritable fond, c’est-à-dire la glorification du Nom, dit à haute voix par le ‘hazan, auquel les fidèles répondent par "Amen ". A un certain moment, s’y ajoutent le " Tiskabal"  (qui a le caractère d’une supplication ) et le " Yehè shlomo rabbo" (qui comme le "Ossè schalom " ) est une prière pour la paix. Après un lernen (étude), on intercale un passage en faveur des maîtres de la Torah. Tous les passages de ces trois Kadish sont en araméen et non pas en ivrith (hébreu) comme la langue de la Torah, à l’exception du "ossé shalom" qui est en ivrith. Pourquoi cette particularité linguistique ? Parce qu’à l’époque de l’institution des prières quotidiennes, la langue populaire courante était l’araméen qui est aussi la langue de la Guemarah. Beaucoup de juifs, à cette époque, ne comprenaient plus la prière en ivrith. C’est pourquoi nos sages ont voulu qu’ils comprennent au moins le Kadish et s’y associent.

Si je vous traduisais le Kadish, vous verriez qu’il ne contient absolument aucune allusion au deuil, à la mort,à la vie future : c’est, je vous l’ai dit, une sanctification publique du Nom de D. Alors, pourquoi a-t-on voulu que le Kadish soit dit par les personnes en deuil ? Pour la seule raison que venant de leur part, malgré leur deuil, cette sanctification est particulièrement précieuse, parce qu’elle atteste que le deuil n’a diminué en rien leur foi en D. On fait exception pour eux du " Tiskabal" qui est une supplication pour ne pas aviver leur douleur et garder pure leur fermeté dans le Judaïsme et sa Foi.

Ainsi, vous le voyez bien, le Kadish n’est pas une prière pour le défunt. Mais, tel qu’il est dit, avec ferveur, dans l’office privé ou public, il prouve que les personnes en deuil ont compris le véritable sens du legs que leur a laissé le défunt : la Sanctification.


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