La barque noire dans le Vieux-Rhin
Es wààrd schun làng
es schwàrzes schéffel ém Rièd : es schlooft ém schélf àn de roschtiche kett. Fér wenne denn ? fér wenne denn ? Fàhrt's endli helluff sunnewärts, odder rutscht's bàll runder bis én de blinde sumf ? Wer weiss es denn ? Wer weiss es denn ? |
Depuis longtemps, longtemps,
La barque noire attend amarrée immobile au coeur du Ried brumeux. Entre les joncs elle somnole Au bout de sa chaîne rouillée. Mais qui donc attend-elle, sur la rive déserte ?
| © Alfred Dott |
Vous entendez actuellement le texte du poème lu en français et en alsacien par Claude Vigée,
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Dort unde
Bie Dalhunde Do griènt e Wiidebaam : Dort het min Herz sich gfunde Wieüss'eme düschdre Draam. Uff mini Schulder laisch din Kopf, Un miner Fénger drillt sich Wie d'Sunn um dine Zopf ! |
Au fond du marécage
Se dresse un saule vert : Là, mon coeur s'est ouvert Comme au sortir d'un songe. Ta tête sur mon épaule, Mon doigt comme le soleil Joue dans tes nattes sombres |
Em hoochsummer wie zellmolschd,
wenn's gärdel gànz schtéll word àm schbeede noochmédàà, bléiht's ôweliècht àm himmel zwésche de bàbbelbaimbledder àm zün éwerem roschdiche schdàcheldroht, wie reifi pferschi ém laub under schdiffe räwe-schdècke àm düschdere rànd vum schdumme Schàrràchberri. |
Chez nous, comme autrefois, au faîte de l'été
quand le jardin désert tard dans l'après-midi retrouve son silence, la lumière du soir fleurit entre les trembles au-dessus de la grille aux barbelés rouillés : clarté pareille aux pêches mûres suspendues dans les hautes branches parmi les échalas, au milieu du vignoble, sur les pentes soudain obscures des crêtes du Scharrach en flammes. |