C'est par ces vers que s'ouvre le long poème appelé Les orties noires flambent dans le vent - Un Requiem alsacien.
Mànischmool glaawi, shängt
mr noch ebbs ém ohr
vun denne gemurmelde werder wu längscht vergesseni schtémme frihr ganz lîsli henn gsààt : So rieselt dr làndraaje ém schpootjohr geduldi durisch dérri blédder, àm rànd vum gröje laubwàld wus Rootbäschel rüscht, un drepfelt dànn én därd mîseleschtéll wie soot gànz dièf dort drunde, ém schwàrze sengessel-pfààd. |
Parfois je crois surprendre un écho dans
loreille
de ces mots murmurés, que des voix de jadis, depuis longtemps perdues, disaient presque en silence : ainsi suinte la pluie de campagne en automne à travers les feuilles mortes, avec tant de patience, à la lisière du petit bois de chênes gris et touffus où le Ruisseau-Rouge chuchote, puis elle senfuit goutte à goutte dans la terre, à pas de souriceaux, comme fait la semence, par le chemin profond, la sente aux orties noires. |
Extrait de Les orties noires, Flammarion 1982 p. 10