chandelier de Hanouka


bougie de Shabath


bougie de la Havdala


bougie de la Havdala


bougie de deuil


bougies de Hanouka

L'UTILISATION DE LA LUMIÈRE
DANS LA TRADITION JUIVE
Rabbin Claude LEDERER
Extrait de Echos-Unir, novembre 1994

AUTREFOIS

Le chandelier du Temple

Un chandelier (Menora) a été fabriqué selon les directives divines transmises par Moïse, pour le sanctuaire érigé dans le désert (Exode 25:31-40). Ce chandelier a été déposé ultérieurement dans le Temple édifié par Salomon qui y a ajouté dix autres chandeliers, cinq à droite et cinq à gauche de l'ancienne Menora (I Rois 7:49).

Le deuxième Temple n'était éclairé que par un seul chandelier qui fut brisé par Antiochus Epiphane (1Maccabées 1:22). Juda Maccabi le rétablit après sa victoire sur les Syriens (1 Maccabées 4:49).

Pompée, d'après Flavius Josèphe, a vu le chandelier dans le Temple, et il se trouvait encore au Temple édifié par Hérode (Guerre IV, 5). Il fut emmené à Rome après la destruction du Temple par Titus, en l'an 70 et se trouve sur l'Arc de Triomphe érigé à Rome pour commémorer la défaite juive.

L'illumination du Temple

Au cours de la fête de Soukoth, le Temple et son parvis étaient illuminés par un grand nombre de chandeliers en or, remplis d'une très grande quantité d'huile, afin que la lumière qu'ils dégageaient soit très forte. On rapporte qu'aucune cour des habitations privées ne restait dans l'obscurité, tellement grande était la lumière qui se dégageait du Temple au cours de cette cérémonie.
Des danses accompagnaient cette illumination; des hommes pieux dansaient et jonglaient avec des torches entraînant tout le public à participer à leur joie.

Les feux sur les collines

A l'époque où le calendrier n'était pas fixe, on faisait appel à ces témoins pour constater l'apparition de la nouvelle lune. Cette constatation devait permettre au Tribunal religieux de Jérusalem, devant lequel était déposé leur témoignage, de fixer le début du mois, le Rosh 'Hodesh et partant de là, les autres dates religieuses du mois.

Encore fallait-il faire connaître le jour même la décision du Tribunal à tout le pays. Cette nouvelle était transmise au moyen de feux jusqu'en Babylonie même. Sur chaque colline se trouvaient des guetteurs qui agitaient des branches enflammées jusqu'au moment où le poste suivant envoyait à son tour le signal. C'est ainsi que tout Israël, connaissant la date de Rosh 'Hodesh, pouvait célébrer toutes les fêtes religieuses à la même date sans risque d'erreur.

Cet usage cessa lorsque les Samaritains, adversaires d'Israël, émirent de faux signaux qui risquaient d'induire en erreur ceux qui les captaient. Les feux furent remplacés par des messagers qui ne purent cependant pas transmettre la nouvelle avec la même rapidité.

AUJOURD'HUI

La Menora a disparu et la cérémonie au Temple n'est plus qu'un souvenir. Cependant la lumière continue encore à jouer un grand rôle dans la tradition juive.

Les lumières shabatiques

Tous les vendredis soirs, ainsi que les veilles de fête c'est un devoir pour la maîtresse de maison  (ou à défaut, pour tout autre membre de la famille) d'allumer au moins deux lumières. Cet allumage, qui s'ajoute à l'éclairage normal, a pour but de créer une ambiance chaleureuse et d'augmenter la joie qui doit régner dans la maison le Shabath et jours de fêtes. La tradition considère cette obligation comme un des trois principaux devoirs de la femme juive.

Certains veulent voir dans cette obligation, en plus des raisons citées plus haut, une opposition manifeste à l'interprétation de Karaïtes du texte de la Torah. Ceux-ci en effet, prenant le verset à la lettre, "n'allumaient aucun feu" dans leurs demeures le jour du Shabath et passaient la soirée de vendredi dans l'obscurité totale. Pour montrer que leur interprétation était erronée, on ne s'est pas borné simplement à autoriser l'éclairage normal des maisons, mais on l'a même augmenté.

Une bénédiction particulière a été instituée pour cet allumage qui est resté une des marques caractéristiques de la maison juive religieuse. Tel est l'attachement des femmes à cette obligation que s'il leur arrivait d'oublier une fois de s'y conformer, elles ajoutent à partir du Shabath qui suit cet oubli, une lumière supplémentaire. Certaines d'entres elles complètent la bénédiction par des prières particulières qu'elles récitent devant les lumières.

La Havdala

Selon le Midrash, c'est Dieu, lui-même qui a enseigné à Adam comment faire du feu à la fin du premier Shabath. C'est à ce moment qu'Hashem a inspiré Adam et lui a fait concevoir la possibilité de percer et d'éclairer les ténèbres qui l'entouraient.

C'est la raison pour laquelle nous louons le samedi soir celui "qui a créé la lumière provenant d'un feu" (Talmud Pessa'him 54a), au cours de la Havdala (séparation), au moyen d'une torche en cire tressée réservée spécialement à cet usage.

Une autre raison de cette coutume est l'interdiction d'utiliser le feu pendant Shabath, celui-ci étant à la base de presque toutes les activités de l'homme. Aussi, dès que l'usage du feu est de nouveau autorisé, nous disons la bénédiction reconnaissant Dieu comme étant l'auteur du feu. La Havdala se fait également à l'issue des fêtes, mais ne comprend évidemment pas de bénédiction sur le feu, l'usage de celui-ci étant autorisé pour la cuisine les jours de fêtes (sauf bien entendu le jour de Kipour).

La lumière de deuil

"L'âme humaine est une lumière divine" (Proverbes 20:27). Pour symboliser cette comparaison, on a l'habitude d'allumer une lumière au chevet du défunt, aussitôt qu'il a rendu l'âme. Une veilleuse brûlera également pendant toute l'année de deuil dans les maisons des enfants qui pleurent la disparition de leurs parents.

A chaque anniversaire de deuil on allume également une veilleuse pendant 24 heures. Une veilleuse électrique peut remplir le même office qu'une veilleuse à l'huile. Cet usage est une marque visible de la piété filiale au-delà de la tombe.

Les lumières de Hanouka

Depuis l'an 165 avant l'ère vulgaire, date de la victoire de Juda Maccabi, la victoire de la Torah sur l'hellénisme - les juifs allument des lumières pendant six jours à partir du soir du 25 kisslev. On allume une lumière le premier soir à la droite de la Menora, le chandelier spécial à huit branches ou huit becs. On ajoute ensuite chaque soir une lumière nouvelle à la gauche de la précédente que l'on allume en premier, avant de continuer vers la droite.

Il est souhaitable que tous les membres de la famille allument leur chandelier. Cependant la mitsva est accomplie par l'allumage d'une seule Menora. Le chandelier est disposé près de la fenêtre dans tous les cas où une telle illumination est visible de l'extérieur, sinon sur la table ou sur tout meuble approprié.

La lumière perpétuelle

On a l'habitude de laisser brûler dans les synagogues une lumière perpétuelle appelée "Nér tamid", en souvenir de la lumière qui brûlait continuellement dans le Temple.

Mais dans ce dernier, cette lumière s'appelait "Nér maaravi" et brûlait du côté occidental et non pas vers l'Orient, le Mizra'h, comme nous avons l'habitude de le faire dans nos synagogues.

La lumière perpétuelle à la synagogue symbolise la présence ininterrompue d'Hashem au milieu de nous.

La lumière pour rechercher le 'hametz

L'avant veille de Pessa'h, le chef de famille inspecte toute la maison à la lumière d'une bougie pour contrôler si le nettoyage a été bien fait et s'il ne reste plus une parcelle de 'hametz (pain levé) dans son appartement et et ses dépendances.

Cette inspection ne se fait pas à la lumière du jour. La mitsva doit se faire le soir, à la lueur d'une bougie, ce qui permet de contrôler mieux les moindres recoins de l'appartement.

La lumière de Yom Kipour

On a l'habitude d'allumer la veille de Yom Kipour une lumière à la maison pour chaque homme. On en allume une dans la synagogue pour pouvoir faire havdala à la fin de Kipour.

Usages divers

La lumière est aussi symbole de joie et d'allégresse. Aussi a-t-on l'habitude d'en allumer un grand nombre à l'occasion d'une circoncision, de fiançailles, d'un mariage, en donnant à tous les assistants une petite bougie à la main. Dans certaines contrées, chacun a même deux bougies. Ce serait dit-on, signe et symbole de prospérité.

En maints endroits, lorsque le père amène son fils à la synagogue pour la première fois, il apporte en même temps une bougie en cire qu'il y allume.

A l'occasion de mariages, existe, également l'usage de jongler avec des torches ou des bougies allumées, ainsi qu'on le faisait au Temple au cours des réjouissances de Soukoth.

(Rabbin Claude LEDERER - d'après une brochure éducative sur Hanouka)

Photographies : © Michel Rothé


TRADITIONS HANOUKA


chandeliers de Hanouka devant la fenętre
"la publicité faite au miracle"









Allumage des lumières de Hanouka
à la Yeshiva Erloy de Jérusalem