SPECIFICITE DU CONSISTOIRE

Le Consistoire israélite du Bas- Rhin est, avec celui du Haut-Rhin et de la Moselle, un consistoire dit "concordataire". Cette dénomination est cependant abusive car le Concordat de 1801 est un traité passé entre l’Etat et le Saint-Siège sur les questions qui concernent l’Eglise catholique et ne saurait de ce fait s’appliquer à l’organisation du culte israélite. L’Alsace-Lorraine, ayant été ballottée au gré des caprices de l’Histoire entre la France et l’Allemagne, le culte israélite est régi par des textes français et allemands.

Dans ces trois départements, le judaïsme, à l’égal du catholicisme et des églises protestantes, est un culte reconnu. Tout ce qui le concerne relève de la compétence du Ministère de l’Intérieur. Il s’ensuit, par exemple, que les ministres du culte, sans être statutairement fonctionnaires, sont assimilés à ceux-ci et ont un traitement mensuel calqué sur le leur. La collectivité publique (Etat, commune, département) participe, dans une certaine mesure, aux dépenses cultuelles. Les membres du Consistoire, même démocratiquement élus, ne sont reconnus comme tels que par un décret de nomination du Premier ministre, sur proposition du ministre de l’Intérieur. La durée du mandat d’un membre du Consistoire est de huit ans et cette assemblée est renouvelée de moitié tous les quatre ans.

Ce qui fait l’importance de cette institution, c’est qu’elle est la seule personnalité morale du judaïsme du département et, de ce fait, l’unique interlocuteur des pouvoirs publics.

Le Consistoire israélite du Bas-Rhin a compté et compte de nos jours encore des personnalités éminentes ne serait-ce que David Sintzheim (1745-1812), premier grand rabbin de France et premier président du Consistoire Central et Jean Kahn, l’actuel président du Consistoire Central et président du Conseil d’Administration de la Commission Consultative des Droits de l’Homme de Vienne.

Histoire du judaïsme
de Strasbourg et du Bas-Rhin
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