Die GANS(= "oie" pluriel : GÄNSE, comme en allemand).
Indépendamment de l’usage qui en est fait dans la gastronomie traditionnelle de Hanouka (voir "Coutumes de Hanouka"), les oies entrent dans plusieurs locutions typiques du judéo-alsacien :
"D’Gäns kenne ach lewe wen si net g'schecht sen" . "Les oies peuvent vivre aussi quand elles ne sont pas saignées." (Schächten= procéder à l’abattage rituel). Ce qui semble signifier que l’intervention d’un tiers est parfois importune ; il est souvent préférable de ne pas se mêler d’une affaire qui marche bien sans que des personnes étrangères s’en mêlent.
SCHMUSS (Schmussen= "bavarder").
L’alsacien connaît des bavardages dont le contenu est tout à fait vain. Ce sont des
"Schmuss Bariendis" (déformation du français "pour ne rien dire").
En général, cette expression est immédiatement complétée et illustrée par la formule : "Di Gäns gehn barfiss"
"les oies marchent nu-pieds",
ce qui accentue le caractère dérisoire du propos.
HUHN(= "poule", comme en allemand ; pluriel : HÜNER
Si les poules font partie des habitués de la basse-cour, elles sont aussi entrées dans le dialecte judéo-alsacien, notamment à travers deux dictons assez typiques :
"Meï Schochtem wi Hiner" (Schochtemétant le pluriel de Scho'heth = spécialiste de l’abattage rituel) : "Plus de sacrificateurs que de poules à sacrifier".
Cette locution s’applique aux cas où il y a plus de préposés à un service que d’usagers.
L’autre dicton donne une image savoureuse de celui qui n’a pas de métier ou qui n’a pas d’occupation sérieuse : cela lui confère la fonction de "Er düt de Hiner di wedel Ofbende" - "Retrousser la queue des poules pour y faire un noeud".
Et pour dire de quelqu’un qu’on ne le connaissait ni d’Eve ni d’Adam, on pouvait dire : "Ich kenn seini Hühner un seini Gänz nit" - "Je ne connais ni ses poules ni ses oies, je ne sais rien de lui".
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