Lorsqu’un juif alsacien et un non-juif étaient en affaires et que le juif devait insister pour que son partenaire non-juif respecte ses engagements, il arrivait qu’il fasse une espèce de chantage en le menaçant de faire quelque chose "qu’aucun juif et qu’aucun non-juif n’avaient jamais fait jusqu’à présent".
En général, le goy s’exécutait mais demandait ensuite à savoir ce que le juif aurait fait si…
Et le juif de répondre : "j’aurais dit Yerou à haute voix"
A la fin du Benschen (birkat ha-mazone), les actions de grâce après le repas, figure un paragraphe qu’on a l’habitude de réciter à voix basse dans les communautés achkenazes : de sorte qu’aucun juif (achkenaze) n’a jamais dit ce paragraphe à haute voix et, évidemment aucun non-juif n’a jamais récité ce paragraphe à haute voix puisqu’il n’a pas à dire le birkat ha-mazone.
Depuis que la rencontre s’est opérée entre juifs séfarades et juifs achkenazes, cette histoire ne fait sans doute plus sourire puisque tous ceux qui récitent les grâces après le repas se sont familiarisés avec l’usage sefarade de dire cette phrase à haute voix. Mais cette histoire prend une valeur de témoignage historique.
Remarque :
Ce paragraphe est constitué de versets bibliques : "… Ceux qui craignent Dieu ne manquent de rien, … ceux qui recherchent Dieu ne manquent d’aucun bien" (Psaume 34:10-11) ; "J’ai été jeune, puis j’ai vieilli, et je n’ai jamais vu de juste abandonné, ni ses descendants manquer de pain" (Psaume 37:25).
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