Avec son frère Jacques-Roger il s’installe à Mulhouse en 1928, où ils ouvrent un studio de photographie. Celui-ci est situé au 1 rue du Barrage, et il est est spécialisé dans la photographie de portraits d’enfants, de mariages et dans la vente d’articles et d’appareils photos.
Après la Libération, Paul Lichtenstein se réinstalle à Mulhouse et ouvre à nouveau le Studio Roger.
Dans les années 1946-1948 il mène un combat acharné pour que ses deux frères, Jacques-Roger et Aaron-Alfred, tous deux exterminés en déportation, reçoivent la mention "Mort pour la France" de la part du ministère des Anciens Combattants et des Victimes de Guerre. En effet, comme ils sont nés en Suisse, le ministère refuse tout d'abord de leur accorder cette mention, sous prétexte qu'il s'agit d' "étrangers". Il ne s'agit pas seulement d'obtenir un titre honorifique pour ses frères décédés, mais aussi de faire attribuer une pension à leurs parents, qui sont à présent démunis de toutes ressources.
On trouvera les échos de ce combat dans le dossier des Documents qui nous ont été communiqués par Dimitri Vouzelle, professeur au Lycée international Charles de Gaulle à Dijon, animateur du projet Des parcours uniques vers une mémoire collective (2022-2023).
Dans les années 1970, un photographe, Paul Lichtenstein, qui venait de prendre sa retraite, m'appela pour me transmettre quelque chose. Celui que l'on connaissait plus couramment sous le nom de "Studio Roger", me tendit une enveloppe en me disant : "Michel, un jour cela te servira."
Connaissant mon intérêt pour les synagogues de notre région, il me remit des négatifs de format 13x18, montrant les travaux de restauration entrepris dans notre synagogue de Mulhouse après la guerre. Il y avait aussi d'autres clichés, pour le moins originaux : ils montraient la synagogue transformée en entrepôt, où l'on avait parqué les décors du théâtre de Mulhouse. C'est grâce à cette utilisation, vraissemblablement, que le bâtiment fut épargné par les nazis.
Paul Lichtenstein, me précisa : "quand, à la Libération , je suis rentré dans la Schule, c'est dans cet état que je l'ai découverte. L'Aron Hakodesh (l'armoire contenant les rouleaux de la Torah) était scellé par un énorme clou. A l'intérieur, tout était resté intact."
Voir les photos agrandies dans l'Album de la Communauté de Mulhouse |
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