On voit souvent de bons apôtres Qui s'approprient le bien des autres. Mais, comm'dit un proverb'français, Bien mal acquis n'profit' jamais. |
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Abondanc' de bretelles Certain'ment ne nuit pas, Mais c'est un embarras Quand c'est par' ribambelles. |
(Parlé.) Monsieur Mehlsôp déjeunait tranquillement dans un restaurant
lorsqu'il vit entrer, portant un ballot de marchandises, un colporteur dans
lequel il reconnut un de ses anciens camarades d'enfance, qui n'avait pas l'air
bien riche. Aussi feignait-il de ne pas le reconnaître; mais le. marchand
s'approcha de M. Mehlsôp et lui tapant familièrement sur l'épaule,
lui dit :
- Ponchour; mon vieux Mehlsôp ! du me regonnais bas ? voyons, rabelle-toi
pien ! Kirchevasser, te Schwartzvalt ! Che fais la gommerce ; che
vend tes predelles, tes gasquettes, tes ch'vals à méganigue, tes
lambions bour la 14 Chuillet.
Diens, en fait te predelles, voilà le dernier nuveaudé ; ils
sont en come élémasdique inussaple, ça ture
20 ans. Si du en brends teux baires ça ture, 40 ans, et si du en brends
trois baires du beux grever avant les s'usser. Et tut t'même ch'les
vends bas blis ger gue 2 francs la baire.
- Allons, lui dit Mehlsôp, ch'en ai chusdement béssoin ; che vais
d'en brentre un baire. Seul'ment, gomme ch'ai bas t'archent sur moi du vas les
border à mon femme ; du tiras gue c'est moi gue che t'envoïe : c'est
28 rue tes Cravilliers !"
Tout en causant, Mehlsop continue à se fouiller, et, retrouvant subitement
de l'argent dans unc de ses poches, lui dit : "Tiens, voilà 2 francs,
tonne-moi les predelles ; gomme ça c'est bas la beine te de térancher.
Au revoir Kirchevasser !" "Atié, Mehlsôp, merci !"
Ayant quitté son ami, le marchand s'en fut chez sa femme et lui dit :
" Ponchour, Matame
Mehlsôp ! Vous me regonnaissez bas? Che suis Kikchevasser, te Shwartzvalt
! C'est chuste, vous bouvez bas me regonnaître, vous m'avez chamais vu
! Che viens te la bart te vodre mari, c'est bour un baire te predelles ; il
avait bas t'archent sur lui, c'est 2 francs !"
- Tu moment gue c'est ma mari gui vous envoïe, voilà 2 francs; tonnez-moi
les predelles. Au revoir M. Kirchevasser, à un audre fois !
- Atié, Matame Mehlsôp, un ander mohl ! merci !
Kirchevasser descendait l'escalier quand Melhsôp rentra ; l'escalier
étant sombre, le marchand ne fut pas remarqué par son ami. Le
premier soin de Melhsôp fut de montrer son emplette à sa femme,
qui lui dit en lui montrant les bretelles qu'elle venait de payer : "Voyons, Chmuleu, du es tonc tevientu fou ! gu'est-ce gue du veux faire
avec 2 baires de predelles ?"
Irrité au dernier point, Mehlsôp appelle sa fille :
"Hertzeleu ! Hertzeleu ! va vite, mon fille, gours après
M. Kirchevasser, le marchand gui sort t'ici ; tis-lui gu'il revient tut t'suite,
gue ch'ai guelgue josse te zérieux à lui dire."
Courant vite, elle le rattrape au tournant de la rue : "M. Kirchevasser,
revenez vite à la maison, papa a quelque chose de sérieux à
vous dire!"
- C'est bas la beine gue che remonte ; che sais gu'est-ce-gue c'est, c'est
bour un baire te predelles. Vous avez te l'archent sur vous ?
- Voï !
- Eh pien, tonnez-moi 2 francs. Voilà les predelles. Atié, Mademoiselle,
pien tes josses à votre baba et votre maman, et merci !
Abondanc' de bretelles Certain'ment ne nuit pas, Mais c'est un embarras Quand c'est par' ribambelles. |
(Parlé.) Madame Krâtzepôguel revenant du marché, ayant
à son bras un panier chargé de victuailles, rencontre une de
ses amies Madame Tommerkaïpp.
La conversation suivante s'engage :
- Ponchour MatameKrâtzepôguel.
- Ponchour Matame Tommerkaïpp.
- Eh pien ! guoi te nuveau tans vodre famille ?
- Mon tieu bas qrand josse; che viens te recevoir tes nuvelles de ma fils
gui est soltat, vous savez tans le tuillerie.
- Tans le tuillerie ? vous voulez tire tans l'artillerie.
- Ah ! oui vous avez raisson c'est vrai ; il me tit aussi tans son lettre
gue on l'a qratté.
- Comment on l'a qratté ! il est malate ?
- Mais non, mais, non, il a une qratte, avec tes qalons : seul'ment che sais
blus si c'est caboral ou chénéral !
- Ah ! votre fils est técha chénéral, eh ! pien la mienne
il est tropêtte.
- Ah ! ça médonne bas, técha guand il édait tut
betit il édait bas malin votre fils.
- Tis-tonc, tis-tonc, che vous tis bas gue ma fils, il est un impécile,
che vous tis : il chue tans un tropêtte !
- Ah ! oui ! oui ! che gombrend, il est musicien ; mais tans guel réchiment
gu'il est ?
- Ab ! ça che me rabelle blus, dout c'gue che sais c'est gu'ça
gommence bar un C, voilà dout.
- Ah ! ah ! est-ce gue c'est bas tans les espahis ?
- Non, c'est bas tans les espahis.
- Alors ce toit êdre tans les souâfs ?
- Mais non, c'est bas tans les souâfs non blus.
- Alors c'est tans les hussards ?
- Ma foi non, c'est bas non blus tans les hussards.
- Alors c'est tans les sartilleurs ?
- Non ! Ah! attendez tonc, che me rabelle maindenant: c'est tans la crûtement
na ! êdes-vous gondent maindenant ?
Dans une petite ville des environs de MINCHTERKESS, demeurait un vieil avare
qui, dans sa jeunesse, avait rendu quelques services à un ami, nommé Kaissepoleu.
N'étant pas un ingrat, cet ami lui en avait toujours gardé une
profonde reconnaissance, pensant qu'un jour ou l'autre, il pourrait s'acquitter
envers lui, en lui faisant un cadeau agréable.
Un jour, en fouinant chez un marchand d'antiquités, il découvrit,
plein de poussière, un vieux vase Louis XV.
Comme son ami, tout avare qu'il était, se trouvait être un vieux
collectionneur, il ne crut pas lui faire une plus agréable surprise
que de lui offrir sa trouvaille.
L'avare, après avoir longtemps examiné le vase sur toutes ses
faces, finit par lui dire :
- C'est très choli cette vasse-là, seul'ment ch'aurais brefféré
une vasse Louis XVI.
- Pour quelle raison lui demande le donateur ?
- Barce gue une vasse Louis XVI, çà fait une Louis te blus!!!
Pour auchourt'hui mes enfants, nous allons gausser te le gréation tu
monte.
Chugu'abressent, les histoiriens, vous a douchours induissé en erreur,
en vous tissant gue le pon tieu a gréé la monte en six chours,
et gu'il s'a reposé la septième : ça c'est des plaques.
Tenez, engore hier ; Avenue la fromache t'Idalie, brès le parrière
du fontaine des piplots; il a venue au monte un cheune fille tu sexe fulminin
: vous voyez, che vais bas loin gercher les breufes, avec drois sous l'Omnibus
à l'imbériale, vous bouvez s'en rentre gompte vous-même.
Tu reste les exembles ils pillulent tans l'Histoire - che brend à l'hass'art.
On vous tit, la troisième chour, Ghéovath, sébara les eaux
te le derre, et l'abbela melr. On barle bas te l'eau de saint Palmier, te l'eau
gui lui a tu chanôss, te l'eau te Vichy, abelé l'eau
t'riches barcegue les bauvres ils beufent bas s'en pay'er, et l'eau de
Notre-Dame tes gourtes; dout ces eaux-là ils existent.
La cinquième chour, il beubla les eaux de boissons, moi che druf gu'il
en a choliment oublié tehors : il a mis les oisseaux tans l'air, abrès
gu'il les a pénis; il a lit aux gorpeaux : Grôassez et muldipliez.
La sixième chour, il créa les animals tomesdiques (les goncierches)
et les pêtes sauvaches (les pelles-mères) ensuite il fit
l'homme - la blus choli tes animals. Il l'a abbelé : Atam, buis il l'a
débossé tans une lieu te télice, nommé Barati
qui reste, en Maison ipopotamie, au pied tu mont Arrarrate, gomme gui tirai
la Moulin-Rouche te c't'éboque là. Tu reste ces mots parpares,
truffent leurs esblications tans le lanque lapin, : Arrarrate, veux tire Montmartre,
et Maison ipopotamie, ça veut tire Moulin-Rouche ; voyez le tictionnaire
Lafrousse, seul'ment à c't'éboque-là, y avait bas engor
tes Grilles t'égout ni tes mômes Fromaches.
Atam s'ennuyait et tormait dans un goin. La pon tieu gui voi ça, brend
sa ganif, lui enlèfe un endrecôte et se dit ch'va faire un cholie
betite femme avec ça : voilà engor un erreur.
Une zinche gui avait bas manché tepuis teux chours, et gui était
gaché terrière une arpre, saute sur l'endrecôte, au moment
gue le gréateur faissait bas adention, et se saufe avec.
L'Externel revenu te son surprisse, court après, la zinche, et l'adrape
chuste à l'endroit ousque si ç'avait été un Krenouille
il aurait bas pu la saissir.
Comme la zinche il se tépatait, lepentice côtsal lui restait tans
les mains et gomme il avait bas autre josse, pour le moment il a fait un femme
avec ça.
Voilà bourquoi on tit, les femmes y sont malin gomme des zinches !
Je suis gai, c'est dans ma nature. En v'nant au monde déjà je riais ; Pour les contes et les aventures, Plus tard, m'a-t-on dit, j'excellais : Encore maint'nant, dans un' soirée Mes contes, sont si bien accueillis Qu'sitôt, qu'on annonce mon entrée, On n'voit qu' des visag's épanouis. |
C'est l'histoire authentique D'un crim' sensationnel. On dit à Spetznâvel Qu'il est très véridique. |
(Parlé.) Je trouvai, dernièrement, un vieux journal
datant de 1862 ; la curiosité me vint de le parcourir, et, ma fois,
j'y lus des choses fort drôles que je vais vous répéter.
D'abord, un fait divers amusant :
Un jeune homme âgé de 31 ans à 31 ans et 6 mois, rentrait
tranquillement de chez sa tante, à 3. heures du matin, lorsqu'il fut
attaqué par 14 individus de mauvaise mine qui se ruèrent sur
lui il coups de barre de fer, et le transpercèrent de 319 coups de
couteau!!...
On n'a pu retrouver que ses souliers!!... le malheureux laisse peu d'espoir!!
Ensuite, une cause célèbre qui s'est terminée,
conséquemment, par la suite, de la mort de l'assassin présumé.
. . .
Un crime épouvantable avait été commis dans la commune
de Spetznâvel ; le corps défiguré
et méconnaissable, d'une femme inconnue avait été découvert
par le garde-champêtre, Némtikatz.
N'ayant aucun indice sur l'assassin, on photographia le corps ; puis, on l'enterra.
Plus tard, les soupçons se portèrent sur Leverknepf, un Alsacien
farceur que la mort n'aurait pas désarmé, et c'était
le cas; car, il était, il ce moment prêt à rendre son
âme à celui qui la lui avait prêtée!
Le Parquet se transporta sur les lieux un soir, et le juge, la bougie d'une
main, et la photographie de l'autre, procéda à l'interrogatoiredu
moribond : "Leverknepf,
dit le juge, voici le momentde paraître devant le Juge Suprême
; rendez compte de vos bonnes actions et repentez-vous de vos mauvaises !"
.
Leverknepf répond :
- Monsieur l'chuche, les mauvais actions ch'en ai blus, ch'lés ai dous
ventues !
- Ça n'est pas le moment de plaisanter, dit l'juge : avouez que c'est
vous qui avez assassiné cette femme?
- Chamais t'mon vie, répond Leverknepf, che suis bas un crouminel !
- C'est cependant vous qui avez donné ce coup de couteau à l'épaule
gauche? Comme c'est vous qui avez fait cette entaille au flanc droit?
C'est l'histoire authentique D'un crim' sensationnel. On dit à Spetznâvel Qu'il est très véridique. |
Mon fille! c'est temain le krant chour tu sagrefice, che tis le sagrefice, barcegue
bour un sagré bère, c'est douchour un sagrefice de se sagrifier
; car berte le fruit te ses sagrefices, c'est douchour un sagrefice.
Auchourt'hui, c'est moi gui remblace don mère, gui est au ciel ! brès
les anches ; que le pon Tieu le goncerfe longtemps là-haut et gu'elle
viens chamais me gerger. Che suis opliché de te tire dous ce gu'elle
t'aurais tis si elle avait édé à mon blace ; mais heureussement
c'est moi gue che suis là, che feux tire gue, du n'as bas dout bertu
! Malheureuss'ment ça fiendra !!!
En ma gualidé te mère, non te bère enfin te bère
ou te mère, c'est le même josse, buisque c'est moi gui ai bêyé
don élef'ment, tonc en ma gualidé te bère che toi de
bréfenir, guelles sont des tefoirs au vis à vis te don nuveau
siduation, il ne faut bas bertre te vue, les brincipes t'honneur et te ventru
! Non, che feu tire te vertu gue che dais fait sûsser en même
demps gue le lait tant le pip'ron te le famille.
Bar l'ardicle che me rabelle blus le nimero tu code benal, le femme y doit opeissance
à sa mari ; bas Samary tu Gomédie Française non, mais sa
mari qui se mari avec lui, gomme gui tirais un soltat à son subérieur
seul'ment c'est bas la même josse.
Et si du lui obéï bas don mari beu tadaquer à la troupenal
te gommerce el tu sera gontannée à le tiforce pour le vie.
Et te blus un pon mère te famille et un pon femme te ménache
toit comme l'Apeille putiner, bour le relèfment te le race qui toit
un chour tonner son sang bour le batrie. Herrgott sacrement,
non t'un bipe noch ein mal, voilà dout !
C'est bon les pèl'rinages Quequ'fois pour les amours; Mais ça n'l'est pas toujours, En v'là ln preuv' je gage. |
(Parlé.) Madame Rothikâtz rencontra un jour madame Tékerpauch et fut frappée de son air soucieux : "Mon Tieu, mon Tieu ! Gu'est-ce gue fous afez tonc, gue fous avez l'air si driste ? gu'est-ce gui vous a tonc arrifé ? Vous me fait te la beine, mon barole t'honneur !"
Madame Tékerpauch :
- Il vient t'm'arrifer une grante malhèr, a gausse de Sainte Stossârch
; vous gonnaissez pien mon famille, vous safez gue ch'ai teux filles? Eh !
pien l'ainée, (un josse que ch'ignorais barc'gue ch'la savais bas)
avait tes relations indestines ! Non, che veux tire glandestines, avec une
chene homme te lasesque musculaire ; ça faissait châsser tans
la guartier.Che tis a mon fille : Ça ne beut bas turer gomme ça
! Il faut gue du vais une mariache léchidimisse.
- Gomment, demande madame Rothikâtz, vous avez marié votre fille,
avec une royaliste ?
- Mais non, répond madame Tékerpauch, che veux tire léchidimisser
son siduation, gombrenez-vous ? Elle s'est alors mariée avec sa cheune
homme. Malheureuss'ment, le pon Tieu n'a bas péni son union. Che lui
ai tit : Mon fille, une ménache sans voidure, c'est gomme une ch'val
sans enfants ! Non, che veux tire, une ménache sans enfants, c'est
comme un voidure qu'il a bas t' cheval.
Ch'm'en va faire une bélerinache à Saint-Stossârch bour
gu'il t'envoi une pépé, si bédite qu'il soye. "C'est
ça, mon mère chérie, qu'elle me rébond, don brière
il sera exaussé engore blus gue tavandache !"
C'est bon les pèl'rinages Quequ'foispour les amours; Mais ça n'l'est pas toujours, En v'là ln preuv' je gage. |
M. Kouguelôpf,
placier en draperie, se présente chez madame Unterrock marchande d'habillements pour homme.
M. Kouguelôpf :
- Ponchour, madame Unterrock, ça fa pien !
Madame Unterrock :
- Bas mal che fous remercie peaucup, fous êtes pien aimaple; et vous-même
che voye gue fous afez un sandé drès florissant ; fous rentrez
sans toute de la campagne ?
M. Kouguelôpf :
- Voï, ch'ai fait un b'tite foyache à
Strasbourg, et ch'aborde avec moi, tes échandillons te marchantisses,
tu ce gu'il y a de blus nuveau et te bremier galidé ; tu resde ce marchantisse
ch'ai édé moi-même la chercher chez un oufrier gui drafaille
tans le chiviotte foussafez bas gu'est-ce gue c'est le chiviotte ? Eh ! pien
c'est une espèce te trap, qui a peaucup te boil, et guand le boil il
est ussé, il resde le drame, afec le touplure ça fait drois
édoffes.
Nus en affons bour les chaquettes, les bartezus, les bandalons et les chillets.
Allons, matame Unterrock, tonnez-moi un gommizion, hein ?
Madame Unterrock :
- Si fous afez guelgue josse te drès avandacheux tans les bandalons!
ça me verait blaisir.
M. Kouguelôpf :
- Eh pien! fous boufez mèdre l'ardicle en main c'est c' gue c'hai te
mieux, tu resde fous boufez férifier les échandillons.
Voï mesdames et messieurs, c'est moi le fameux,
le célèpre Kôguelhâfe,
qui querit tutes les malaties tont que le monte il a téjà beaucup
suffert.
Krâce à un bomate, gue ch'ai invendé lorsque ch'édais
en Afrique, ousque che faisais ma service mi1idaire tans les soltats, te l'armée
tu réchiment, qui était en quarnisson à Montre-ton-Kamelle.
Ce bomate, qu'il est gompossée rien gu'avec tes herpaches, del gue :
10 krames te fromacbe te kruyère, 15 krames de feuilles de magaroni,
1 litre t'eau t' cheval, 25 krames de graisse te vers solidaire ; tout ça
fontu au pain mariné ! non, je veux lire au pain-marie.
Avec ça, on quérit tout gu'esqu'on veut ! Ainsi bar exemple :
Un subosition, vous se levez le madin, vous vous sentez tes populations tans
la cœur, vous allez voir une méd'cin, pon. Il vous fait suifre un
rechiment ! non che veux tire une réchime, ça c'est bas pon. Alors,
vous brenez mon bomate krosse gomme le tête t'un impécile, vous
abliguez ça avec un friction sur la gôté, quauche, au pout
te drois ou guatre chours, vous êdes quérit tut t'suite, - ça.
c'est drès pon.
Un autre subosition, vous allez tans une manèche ; on vous tonne une
ch'val gui marche bas, alors vous brenez mon bomate qrosse gomme la terrière
t'un punaise, vous frottez la ch'val en dessous de son queue. Vous montez dessus,
la ch'val file au krant qualop, vous vous cassez le marcoulette, et vous êtes
quérit !!! Te monder à ch'val, ça c'est pon.
Un autre subosition : vous medez une toigt tans un ruche gu'il a tes abeilles,
la toigt il emfle, vous en allez voir une med'cin gui vous cupe la toigt ; ça
c'est bas pon. Tantis gue si vous brenez mon bomate, qrosse gomme la trou t'un
aiguille te gouturière, vous en frottez avec bentant 5 heures, le lendemain
vous êtes quérit , la toigt il tompe tule seule ! - ça c'est
pon.
Un autre subosition : vous avez un pelle-mère empêtant, ça
peut arifer à tut le monte, un chour vodre pelle-mère dompe malate,
elle tevient itrolitre, alors vous brenez mon pomate qrosse gomme un pouton
te chaleur, vous lui frottez la ventre chusqu'à qu'il tevient ruche gomme
un bétraf, au pout t'un chour ou teu, l'itrolitre il est grevé,
et le pelle-mère il est mort. - Ça c'est très pon. Bonsoir.
Au milieu du village d'un pays que je viens de tr'averser, existe une auberge, ou les habitants ont l'habitude de se réunir le dimanche ; parmi eux se trouvent quelques farceurs, que je vais essayer de vous imiter.
Je commencerai par M. Escrabouillac, un marseillais pur
sang, té ! qui prend la parole et nous dit :
"Figurez-vous qu'un jour, en voyageant, je me trouvais dans un pays,
ouss qu'on ne pouvait pas savoir l'heure qu'il était, tellement que
c'était loin de la frontière ! troun de lair : j'aperçois
un point rouge à l'horizon, et comme j'avais perdu la boussole, coquin
de bonsoir ! je ne pouvais pas savoir si c'était la. lune qui se levait,
ou le soleil qui se couchait ! Par bonheur il passe un normand :
- Pardon, monsieur lui dis-je, est-ce la lune ou le soleil, qu'on voit là
bas ?
Le Normand me répond :
- J'pouvons vous dire, ni oui, ni non, j'sommes point du pays à c't'heure
!
Un Belge M. Wesmann, qui n'aime pas il être gasconné,
demande à brûle pourpoint à Escrabouillac :
- Dis donc vous, qui faïe le mâleïn est-ce que tu connaï
le geïogrâphie, gottferdûm ? - Certainement répond
Escrabouillac.
- Alors dis-moi, saïz-vous, combien il y a de personne dans le bon Dïeuï, gottferdûm ?
- Ah ! ça n'est pas difficile par exemple il y a le Père le
Fils et le Saint-Esprit.
- Alleï ! Alleï ! répond Wesmann, et Ainsi soit-il, tu le
prends pour le bourguemestre de Bruxelles, gottferdek !
Survient, un Alsacien, M. Chlâgtrôf qui dit :
- A brobos te pon tieu che vais vous ragonter une rèf gue ch'ai fait
cette nuit-ci : Fiqurez-vous gue che me bromenais tans la ciel, avec ma gamerate Fremselsac et nus cherchions
le borte te la baratis. Tout d'un cup on voï une égriteau, y avait
égrit tessus : "Ici c'est la baratis on reçoit gue les
chens gui a peaucup suffert sur le derre". Il y avait à le borte,
une krand goncierche,n avec peaucup te parpe et peaucup te glefs, c'édait
M. Saint Bière de Straspourg. Il temante à ma gamerate :
- Gu'est-ce gue vous afez fait sur le derre bour endrer tans la baratis?
- Ch'ai fait une krande sagrefice, che m'est marié avec un femme.
- Oh! alors, rébond Sainte Bière de Straspourg vous avez édé
assez malheureux sur le derre endrez, et allez vous asseoir à kauche,
terrière M. Krénskopf !
- Et moi gue che lui dis est-ce gue vous me laissez bas endrez avec M. Fremselsac
?
- Et gu'est-ce.gue vous avez fait gu'il me temante a mon dour ?
- Moi malin ! bour endrez blus facilement, che lui rébond : Che m'est
marié teux fois ! !
- Et pien, mon vieux, gu'il me rébond, du beu d'en aller il y a bas
te blace ici bour les impéciles.
Ch'édais vexé, mais che voulais endrer quand même ; je
me mets à dapper tant gue che bouvais sur le horte te la baratis.
Guand tout d'un glak che reçois un cup! Non che veux tire, tout d'un
cup, che reçois un glak !
C'édait mon femme gui me réveillait, en me tisant :
- du n'as bas pientôt fini esbèce d'impécile te me dapper
gomme ça sur le... tos.
- Oh! ch'te temante barton, che groyais gue c'édait la borte te la
baratis.
M. Chemeleu et M. Kopfvey sont invités,
tous deux, à un repas de fiançailles chez des amis communs.
Le service est fait avec de l'argenterie, Chemeleu et Kopfvey sont assis l'un
à côté de l'autrre.
Chemeuleu, soupesant un couvert dit :
- Tit tonc Kopfvey y sont pien cholis les guillères et les fourchettes
; che voudrais pien en avoir un gomme ça.
- Eh! pien tit Kopfvey c'est bas tificile, t'as gu'à le brentre.
- Oui, répond Chemeuleu, che le brentrai pien mais ch'ai beur qu'on s'aperçoit.
- Du n'est qu'un impécile répond Kopfvey, tien voilà gomment
qu'on fait, on le brent et on le met tans son boche !!!
Chemeuleu pense : "si ch'aurai su ch'aurai bris aussi seul'ment maindenant
c'est drop dard, si che brend teux on s'abersoit engore mieux".
Survient la maîtresse de la maison.
- Eh! bien dit-elle à Chemeleu, c'est le moment du dessert, et j'espère
que vous qui chantez si bien, vous allez nous chanter quelque chose.
- Mon tieu matame réplique Chemeleu, y a longdemps que ch'ai bas chandé,
et buis che suis enrhumé bour le moment. Seul'ment bour vous êdre
agréaple, au lieu de chander, ch'm'en va vous faire un beu te brestichidation.
Che gommencerai bar le dour te la guillère ; mais bour ça il
faut gue vous me bretiez un couvert en archent.
On lui apporte la chose demandée.
- Messieurs, mesdames dit Chemeleu, voilà un guillère en archent,
gue che met tans mon boche de kauche ; voici un fourchette en archent gue
che met tans mon boche le troite, che ferme la bal'tot, che, souffle tessus...
Si fous foulez trûfer le guillère et le fourchette vous n'avez
qu'à fouiller tans le boche te M. Kopfvey !!...
Un' série de petit's histoires Se présentant à mon cerveau Pour enlever vos idées noires De suit' je vous en fais cadeau. |
1
Un jour je me trouve dans un bureau de poste ; une petite bonne alsacienne
entre en même temps que moi et demande à l'employé s'il
n'y a pas une lettre pour elle.
- Comment vous appelez-vous ? lui demande remployé.
La bonne répond : Marie Cheïnloch.
L'employé lui demande : Poste-Restante ?
La bonne répond : non monsieur che suis gatholique.
2
Hier che rengontre un de mes gamarates qui me tit :
- Mon baufre fieu che suis pien empêté tebuis le ternière
fois que ch'dai vu !
- Qu'est-ce gue du as donc ?
- Che grois gue ch'ai le cale ! Ca m'temanche tut l'demps.
- Hé pien, gue che lui rébons : il faut aller tans les gardiers
riches bour te faire crater.
- Gomment ça ?
- Tans les gartiers riches, les arislos-cratent!
3
Un alsacien demandait dernièrement à un de ses camarades :
- Guelle tifférence y-a-dil entre un éclise et la mer ?
- Ch'en sais bas.
- Eh pien ch'va t'le lire: Tans la mer il y a peaucup t'eau tantis que tans
un éclise il y a seul'ment un beu-t'eau (Bedeau).
4
Dans un banquet je me trouve un jour à côté d'un alsacien,
marchand de diamants ; et, particularité étrange, il avait retourné
avec ostentation le dessus de sa bague dans le creux de sa main ! Je lui demande
:
- Comment se fait-il que vous mettiez votre bague à l'envers? ordinairement
quand on a un diamant, surtout de prix ! c'est pour le faire voir?
- Evitemment, me rébont-il (montrant le dessous de ses mains)
; il Y a' tes chens gui gaussent gomme ça ! (puis retournant ses
mains) ; mais moi che gausse gomme ça ! alors on les voïe'
tut t'même.
Je voulais terminer la chose Mais vous n'êtes jamais contents J'vais vous en r'mettre un' petit' dose Vous en f'rez part à vos enfants. |
5
Quand j'ai fait mes 13 jours, Je me trouve un jour à la visite avec
un alsacien à qui on avait administré la veille 1 gramme d'ipéca
!
- Eh bien ! lui demande le major, comment vous trouvez-vous aujourd'hui ?
- Mon tieu, M.le Machor, che manche pien, che pois pien, mais, che peu pas
tormir.
- Ah ! ça, reprend le Major, comment se fait-il que vous ne dormiez.
pas, que ressentez-vous?
- M. le Machor che suis dout l'demps reveillé par les bunaisses !!
6
Un jour un alsacien se présente chez un peintre, avec une planche
de 60 centimètres de haut pour, faire faire son portrait, et lui dit
:
- M. le beintre, ch 'ai peaucup endentu barler te vodre dalent : che voutrai
que vous me fassiez sur ce blanche, ma bortrait en granteur nadurelle !
- Mais, monam c'est impossible répond le peintre ; votre planche est
beaucoup trop petite !
- Ça ne fait rien reprend l'alsasien, vous laisserez bentre les champes
! foilà dout !
7
Mademoiselle Octavie Quartier désirant se parer pour une soirée
que devaient donner ses parents, se rend chez le plus riche bijoutier de la
ville, et choisit une agrafe en brillants. S'adressant au commis elle lui
demande si on pourrait lui graver ses initiales entrelacées ? L'employé,
très embarrassé sur la façon dont il devait prononcer
ces lettres devant une jeune fille, lui demande :
- Fulez-vus gue che vous fais ça en pain d'sièche ou en laf'ment
?
La jeune fllle n'ayant pas compris, lui fit répéter la phrase.
- L'employé: che n'beu bourtant pas vous mèdre les boints sur
les i, che vous t'mante si vous la fulez en pain d'sièche, ou en l'afrment
? barce que, si vous la fulez en' pain d'sièche, che vous 'met le Q
tans l'O, dantis que en laf'ment c'est tut à fait la gontraire !
8
Madame Cheïntelich rencontre au marché Madame Vichterponem qui
a l'oreille un peu dure. Madame Cheïntelich lui raconte, en lui démontrant
par gestes, la belle occasion qu'elle vient de faire en achetant des saucisses
d'Alsace :
- Ils sont cros gomme ça et longs gomme ça !
Madame Vichterponem, qui n'a rien entendu, lui demande en se penchant à
son oreille :
- Ousqu'il temeure cette cheune homme ?
Et maintenant, messieurs et mesdames, Je n'dis pas comme l'ami Plessis, Tout a une fin, je le proclame, Ici mes p'tits contes sont finis. |
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