Les Israéliens sont des gros "consommateurs"
de festivals. De la culture de l'olive au théâtre,
en passant par la musique, la poésie et le cinéma,
toutes les occasions sont bonnes pour célébrer convivialement
des événements de la vie quotidienne, religieuse ou
artistique.
Après les festivals de l'été, les fêtes
d'automne et d'hiver sont le prétexte à des festivals
qui visent à éclairer d'un jour nouveau les relations
judéo-arabes. Entre octobre et décembre, les festivités,
expositions et festivals culturels, se multiplient avec tous un
même point commun : favoriser la connaissance, le dialogue
et l'échange entre les différentes cultures religieuses.
C'est en particulier autour de la semaine de 'Hanouca que de nombreuses
manifestations culturelles sont organisées en Israël
dans le but de rapprocher les communautés religieuses.
C'est ainsi qu'une fois par an, en décembre, le festival
"Holiday of Holidays" (la "Fête des Fêtes")
à Haïfa célèbre la fête juive de
'Hanouca, le Ramadan musulman et le Noël chrétien. Au
programme : expositions, concerts, folklore et spectacles de rue.
Ce festival-phare de la ville de Haïfa est devenu un symbole
de la coexistence multiconfessionnelle et de la tolérance
entre les communautés religieuses d'Israël.
En Galilée, c'est le festival de "la branche de l'olivier" qui vient de tenir sa treizième édition. Le
festival fait découvrir aux visiteurs la tradition agricole
de la culture de l'olive. Juifs, Druzes, Chrétiens, Musulmans,
Bédouins et Circassiens de Galilée se retrouvent sous
les oliviers durant les trois week-ends exceptionnels de ce festival.
De nombreuses activités sur le thème de l'olive sont
proposées aux visiteurs, y compris des visites guidées
dans les oliveraies et les petites fabriques d'huile d'olives. Si
la branche d'olivier est le symbole de la paix, ce festival montre
qu'elle peut être aussi le prétexte au dialogue et
au respect mutuel.
C'est encore au moment de la fête de 'Hanouca que se déroule
le festival du Film juif à la cinémathèque
de Jérusalem. Pendant les sept jours du festival, une cinquantaine
de films israéliens et étrangers sont projetés
: des longs et courts métrages, des documentaires, des films
d’animation et des films d’avant-garde. Ils ont tous
en commun d'explorer les thèmes de la foi et de la pratique
religieuses, de la culture et de la musique juives. Une place est
également consacrée au rôle de l’identité
juive en Israël aujourd’hui ainsi qu'aux relations qu'entretient
le judaïsme avec les autres religions.
C'est aussi à Jérusalem que vient de se tenir le
festival international de l'Oud, le luth oriental. Pendant 16 jours,
musiciens juifs et arabes, tous des virtuoses de l'Oud, se sont
réunis pour des spectacles et concerts alliant la musique
mystique et des rythmes plus modernes. Parmi les invités
du festival, on a pu remarquer l'orchestre des Arabes israéliens
de Tarchi'ha, des chanteurs bédouins et des spécialistes
de la musique turque ou égyptienne.
Toujours à la fin octobre, s'est déroulé à
Jérusalem, Nazareth et Tel Aviv, le 7e festival de Poésie.
L'objectif officiel du festival est de favoriser le dialogue entre
poètes arabes et juifs. Le festival bilingue est organisé
par l'association israélienne "Helicon Society for the Advancement
of Poetry".
Devant le succès des festivals à thème religieux
et culturels, les Musulmans d'Israël proposent aussi de jeter
une lumière nouvelle sur leurs traditions en organisant des
manifestations multiconfessionnelles. C'est ainsi qu'en octobre
dernier s'est tenu dans la ville arabe de Oum El-Fahem le deuxième
festival "Les Nuits du Ramadan" durant lequel les visiteurs juifs
étaient invité à célébrer avec
les Musulmans la fête du Ramadan. Sous bonne garde, les visiteurs
juifs ont eu droit à une visite guidée de la ville
arabe et de ses mosquées, le tout accompagné d'explications
historiques et culturelles.
A Nazareth, le festival "Nazareth pour les Fêtes"
propose, à la fin décembre, des concerts de musique
liturgique et une exposition artisanale consacrée aux symboles
des trois fêtes religieuses, Noël, 'Hanouca et la fête
du Sacrifice (Aïd Al-Adha).
Il est vrai que les arts et la culture en Israël se mettent
de plus en plus au service de la coexistence religieuse. Les exemples
se sont multipliés ces derniers mois comme l'exposition "Three Faces of Monotheism" au Musée biblique de Jérusalem
qui présentait les points communs dans les symboles des trois
religions monothéistes. Ou encore le Festival international
de Théâtre alternatif de Saint Jean d'Acre qui propose,
chaque année, des spectacles de rue en arabe et en hébreu.
Les "lumières" de 'Hanouca semblent inspirer
de plus en plus de producteurs de manifestations culturelles destinées
aux Israéliens de toutes confessions. On peut même
dire que le phénomène fait "tache d'huile"
auprès des autres communautés religieuses d'Israël
qui y voient un moyen convivial de célébrer leurs
traditions.
J.B. |