Transcription des taamim de Reuchlin Léon Algazi |
Le "'hazan", le ministre officiant tel qu’on l’entend aujourd’hui et selon une étude de Léon Algazi (1890-1971), spécialiste en la matière, est devenu en quelques siècles un professionnel reconnu qui doit suivre une formation complète, religieuse et musicale. Il connaît parfaitement les "nigounim", les airs spécifiques à chaque circonstance nécessitant un office synagogal.
L’Alsace et les pays rhénans furent le berceau de la tradition française ashkenase d’inspiration germanique et d’Europe centrale. Ashkenaz, dans la bible : le fils de Gomer dont le nom aurait donné "German", la "Germanie" en français.
C’est finalement au 15ème siècle que les mélodies et les cantillations, développées depuis le 4ème siècle, furent retenues définitivement dans une version proche de celles que l’on connaît aujourd’hui grâce aux travaux de l’humaniste hébraïsant Johannes Reuchlin (1455-1522) notamment à Haguenau (travaux sur les signes spéciaux ou "taamim" en 1518). En Europe de l’Ouest, la musique synagogale se développa, en y intégrant des chœurs à partir du 19ème siècle.
Des chantres-compositeurs comme Samuel Naumburg (1815-1880) ou Louis Lewandowski (1821-1894) lui ont donné ses lettres de noblesse. Des variantes ont été introduites bien entendu comme ce fut le cas pour la liturgie spécifique judéo-alsacienne avec notamment le "Johrkaddich" à Simhath Torah, la fête de la Torah particulièrement festive.
D’abord conducteur de la prière, le "'hazan" prend ainsi progressivement une place centrale
dans la vie des communautés juives, tant sépharades qu’ashkénazes d’ailleurs, jusqu’à devenir
parfois incontournable.