Dès le niveau secondaire, il rentre en écoles militaires comme enfant de troupe à Autun puis à Niort. Il est obligé d'interrompre cette scolarité pendant la guerre et rejoint sa famille à Lyon où celle-ci s'était réfugiée. Il passe son bac au lycée du Parc à Lyon et réintègre en 1945 la filière militaire. Finalement il est admis à l'Ecole Polytechnique au premier concours de la promotion 1946.
Sans hésiter, il choisit d'entrer à l'Ecole du Génie Maritime et passera son année de fin de formation sur le croiseur école "Jeanne d'Arc" où il tiendra à rester deux ans comme instructeur. Il va alors poursuivre sa carrière sur terre comme ingénieur à l'usine de torpilles de Saint-Tropez, puis il évoluera au Ministère des Armées comme ingénieur militaire avant de se faire mettre en disponibilité pour entrer à la SNECMA, le grand groupe spécialiste de la propulsion et des équipements aéronautiques et spatiaux, comme Secrétaire Général jusqu'en 1981 date à laquelle il part à la retraite.
Cette carrière lui a valu des décorations prestigieuses puisqu'il fut nommé Chevalier de la Légion d'Honneur puis Officier dans l'Ordre National du Mérite, enfin, il obtint la Médaille de l'Aéronautique.
Ce surdoué en maths avait en plus de nombreux hobbies puisqu'il était passionné par la voile et la photo, il adorait la musique classique et en particulier les opéras, il était incollable en matière de cactées et s'adonnait au bricolage dont il a fait bénéficier, par son savoir faire, bien des membres de sa famille !
Dans le cadre du Cercle de Généalogie Juive de Strasbourg, il a réalisé deux ouvrages qui font référence : le Registre des Changements de Noms de 1808 pour les départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle ainsi que le Recensement de 1851 pour les mêmes départements. Par ailleurs il était passé maître dans l'art de constituer les arbres généalogiques de nombreuses familles connues ou inconnues et s'efforçait toujours de répondre le plus précisément possible aux demandes qui affluaient du monde entier, je peux en porter témoignage.
Il était tellement attaché à Marmoutier, qu'il a travaillé inlassablement sur l'histoire de la cité sous tous ses aspects et en particulier sur l'histoire de "sa" communauté juive, "son" cimetière, "ses" personnalités comme Albert Kahn et Alphonse Lévy. Il s'est consacré à la réalisation du Musée des Arts et Traditions Populaires de Marmoutier et à son développement, en plein accord avec l'association des amis de ce musée, où il avait un rôle prépondérant, et avec la mairie qui lui ont manifesté bien des fois toute leur reconnaissance pour son dévouement légendaire. Par ce biais, Pierre Katz a toujours tenu à retracer la vie juive dans cette campagne alsacienne qui lui tenait tant à coeur. Ses visites guidées demeurent dans la mémoire de nombreux visiteurs tant elles étaient vivantes, passionnées et passionnantes.
A titre d'exemples, voici quelques uns des sujets qu'il a également développés par ailleurs :
Le rabbinat du Kochersberg – La recherche généalogique en Alsace – La présence juive dans le Ried Nord – Des juifs à Otterswiller – La présence juive dans le Val de Villé – La présence juive en Alsace bossue – La délivrance des certificats de non-usure dans le Bas-Rhin en 1808 – La communauté de Schwenheim – Histoire sommaire des communautés juives de Balbronn et Wittersheim – Histoire des communautés juives de Hochfelden et Schaffhouse – La Communauté d'Osthoffen – Le judaïsme dans la vallée de la Mossig – Le rabbin Lazare Liebermann – Exploitation du registre de nom patronymique de 1808 de Schweighouse et histoire de cette communauté …
Tout ce travail a bien entendu été reconnu par les plus hautes instances du pays puisqu'en 2003, il a été nommé par le ministre de la culture "Chevalier dans l'ordre des Arts et Lettres".
Son œuvre lui survivra et son souvenir restera inoubliable pour ses proches et ses nombreux amis.
Alain KAHN, mai 2006 |
Articles de Pierre Katz sur le site du judaïsme d'Alsace et de Lorraine :