Alfred Wallach dans les années 30 (photo officielle de l'Assemblée nationale) |
Le Part Alfred Wallach : séduit par le site verdoyant et paisible du Waldeck, A. Wallach en acquiert la propriété parcelle par parcelle, et en 1950 il en fait don à la ville de Mulhouse afin que ses concitoyens puissent jouir du jardin "à la française" qu'il y avait aménagé - © Liliane Grunstein |
La carrière d'Alfred Wallach comporte de multiples versants, industriels, militaires, politiques, philanthropiques.
C'est en 1907 qu'il fonde les Établissements Alfred Wallach, spécialisés dans le domaine des tissus imprimés. Puis il crée la chambre Syndicale des Imprimeurs d'Alsace. Il sera nommé au comité directeur du Syndicat Cotonnier de France, puis vice-président de l'Union Française des Industries Exportatrices, et enfin président du Comité Régional des Conseillers du Commerce Extérieur au titre de la XVIéme région économique.
Il est à la tête de ses établissements durant 55 ans. Ceux-ci sont frappés cycliquement par des crises ou des périodes d'agitations sociales, et il a l'intelligence de ne jamais laisser éclore de grèves, de moderniser ses usines et de créer des unités nouvelles consacrées à l'amélioration des conditions de travail. A cette époque déjà, précurseur en la matière, il distribue des actions gratuites aux employés de ses entreprises, dans l'objectif d'associer moralement et matériellement aux résultats tout ceux qui concourent à leur bonne marche et à leur succès.
En 1914, il s'engage volontairement comme cavalier de 2ème classe au 2ème Régiment de Cuirassiers à Paris. Il termine la guerre en 1918 au grade de sous-officier. Il est décoré de la Croix de Guerre avec trois citations dont deux sur le champ de bataille, et ultérieurement de la médaille des Evadés, de la Croix du Combattant volontaire et enfin de la Légion d'Honneur. Le 31 décembre 1918, il est détaché à l'état-major de la 2ème Armée à Mulhouse. Il fonde ensuite la Fédération des Engagés Volontaires Alsaciens et Lorrains de 1914-1918, dont il devient président. A Paris, il siège à l'Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, ainsi qu'à de nombreuses commissions au Ministère de la Guerre traitant des anciens combattants.
En 1928, il crée le Groupement d'Entente Nationale qui a la mission de contrecarrer les autonomistes alsaciens ; dans ce cadre, il crée de nombreuses bibliothèques françaises dans les villages alsaciens.
Alfred Wallach est élu député de Mulhouse en 1932 et siège à la Chambre comme Indépendant de gauche. En 1933, l'instabilité gouvernementale l'amène avec d'autres collègues à fonder le groupe des Députés Réformistes, demandant une réforme de la Constitution, et une modification des méthodes de travail parlementaire. Il est réélu en 1936 et s'inscrit à l'Alliance Démocratique dont il démissionne avec fracas après envoi d'un télégramme de félicitations à Hitler par le Président Flandin.
Pendant son mandat, il entretient une correspondance nourrie avec le rabbin de Mulhouse René Hirschler qui l'entretient de tous les problèmes liés à la communauté juive : renaissance de l'antisémitisme, difficultés à obtenir des subventions de la municipalité, problèmes des Juifs immigrés d'Allemagne. Le député s'instaure en protecteur de la communauté juive de Mulhouse qu'il représente et défend auprès des instances nationales.
En raison d'une grave maladie, il se démet de son mandat de député en février 1939, non sans avoir obtenu au préalable l'assurance que Mulhouse ne serait pas évacuée. Le 16 juin 1940, il demande avec insistance au Maréchal Pétain de ne pas signer d'armistice, ni d'abandonner la lutte. Puis il se retireà Roanne, où il est actif comme agent de renseignements pour la Résistance. Condamné à mort par les tribunaux allemands, il parvient à s'évader en Suisse, grâce à l'aide d'un policier français.
Après la guerre, il est chargé de la remise en état du
Hartmannswillerkopf (monument aux Morts de la guerre 14-18, près de Mulhouse).
Il est promu Officier de la Légion d'Honneur en 1948 ; Commandeur à
titre militaire en 1958.
La Fondation Alfred Valentine Wallach
La Fondation qui porte son nom est créée en 1948. Elle est reconnue
d'utilité publique le 24 mai 1948
En 1950, il fait don à la Ville de Mulhouse du Parc Alfred Wallach,
avec son magnifique jardin à la française ; on y voit son buste
en bronze réalisé par Madame Lutz.
En 1956, il fonde le premier Home pour personnes âgées, celui
de la rue de l'Horticulture. Puis il met en chantier la résidence du
22, rue de l'Ours sur un terrain offert par les établissements Schaeffer.
Emporté par la maladie, il décédera le 18 juin 1961,
tandis que la résidence Alfred Wallach du 22, rue de l'Ours sera inaugurée
en 1965.
Son oeuvre sera poursuivie : 1969 sera réalisée la première tranche de la résidence "Le Vignoble" , puis en 1972 la deuxème tranche. En 1974, la résidence Wallach Pierrefontaine sera construite au 16, rue de l'Ours. En 1986, le siège de la Fondation sera créé 64, rue Franklin. En 1987, sera acquise la maison de retraite Wallach Lalance 24, rue de Verdun, qui sera cédée l'ASHPA.
En 1961, la Fondation léguera au Musée des Beaux Arts de Mulhouse, suivant les dispositions testamentaires de Monsieur Alfred Wallach, une collection de 21 oeuvres d'art.
Si, de par la volonté de son fondateur, la Fondation Alfred Valentine Wallach s'est prioritairement tournée vers les personnes âgées démunies de Mulhouse, afin de leur offrir dans des conditions matérielles très avantageuses, un hébergement à leur convenance, à un âge avancé de leur existence, Monsieur Wallach n'a pas pour autant omis de se tourner vers les jeunes générations en donnant mission à ses successeurs d'octroyer à des jeunes mulhousiens démunis mais particulièrement méritants des bourses d'études leur permettant d'accomplir la totalité de leur cursus universitaire à hauteur de leurs aspirations et de leurs capacités. Par la suite, on a créé les médailles d'Or et d'Argent de la Fondation Alfred Wallach, destinées à récompenser de jeunes chercheurs de l'université de Haute-Alsace à Mulhouse.