André Neher a envoyé copie à Léon Askenazi-Manitou de la lettre qu’il a écrite au Journal de la Communauté le 2 novembre 1952. Voici la réponse.

Cher ami,

Il est inutile de vous dire combien j’ai été touché du geste d’amitié que vous avez eu à mon égard.

Je vous avoue que je ne comprends strictement rien aux mobiles qui ont poussé la commission de rédaction du Journal de la Communauté à laisser paraître l’article de M. Gourevitch. J’ai d’ailleurs l’intention ferme d’éclaircir cette affaire et je vous tiendrai au courant des circonstances exactes.

Cela suppose d’autre part une question de fond, que tout ceci me décide à poser devant le Tribunal Rabbinique de Paris : l’incompétence crasse des jeunes rabbins, dévoilée par la présence à Paris d’un noyau de mes anciens élèves [...]. Il est d’ailleurs curieux de noter qu’Orsay reçoit actuellement et simultanément les attaques furieuses du milieu yechiva et celles de la "caste" rabbinique. Je sais bien que je représente une espèce de scandale pour les milieux "ortho", n’étant pas sorti d’une yechiva; pour les milieux officiels rabbiniques, n’ayant pas été formé par la rue Vauquelin (1), etc., etc. L’enjeu est cependant trop grand pour que je me laisse arrêter dans mon travail (2) [...].

J’ai demandé que votre lettre paraisse comme réparation morale. Il est indispensable, puisque cette affaire devient publique, qu’on sache qui est avec qui et pourquoi.

Amical Chalom.

1. Siège du Séminaire Rabbinique de France.
2. Léon Askenazi-Manitou est le directeur de l'Ecole Gilbert Bloch à Orsay

• Yechiva : école talmudique
• Chalom : litt. "paix" ; formule de salutation

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