Claude Vigée vit à Jérusalem depuis 1963. Son livre Moisson de Canaan (1) rend compte de son expérience israélienne ; il inclut son journal des journées de mai-juin 1967. André Neher vient d’en recevoir un exemplaire et l’en remercie chaleureusement.
Cette splendide Moisson de Canaan sent l’épi frais, sorti du sol courageux et mûri par le soleil généreux d’Israël. Merci, Claude Vigée, de cette nouvelle récolte, qui ajoute une gerbe précieuse à votre engrangement.
Dans l’ensemble, où tout a sa place, sérieuse, moqueuse ou simplement descriptive, le Journal de Mai-Juin a valeur de document et de témoignage. Ces quelques pages appellent, plus spécialement, notre reconnaissance : pour ce que vous avez vécu et pour la manière dont vous avez su le dire. Elles nous serviront aussi d’armes et de munitions, dans la lutte qui continue, plus durement, sans doute, en France que dans tout autre pays de la Diaspora, car la voix de de Gaulle hier soir nous a ramenés d’une manière cruelle à celle de Pétain (2). Nous ne vivons pas ici dans un pays qui a fait son choix mais qui, lentement, systématiquement, opère sa mutation devant nos yeux. Nous ne nous laisserons prendre ni dans l’engrenage, ni dans le dilemme ; nous ne nous laisserons pas dissocier d’Israël. Mais devant ce préambule à un Statut des Juifs, la certitude cueillie par vous le 4 juin rejoint la nôtre : nous sommes seuls, et l’analyse ne conduit qu’à une solution unique : l’alya !
Ma femme et moi-même, nous vous envoyons, à vous-même et à votre femme, nos pensées les plus fidèles et amicales.
Votre
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