Limité dans ses activités pendant quatre ans par son état de santé, Georges Friedmann reprend contact avec André Neher, au début de 1976, par une lettre amicale à laquelle répond André Neher.
Merci de votre lettre chaleureuse, réconfortante pour nous à deux points de vue :
elle nous rassure sur votre état de santé et les intéressants articles du Monde que vous avez eu la bonne idée d’y joindre montrent votre créativité et le retour à votre maîtrise habituelle de la "Sagesse" (1) ;
elle nous apporte vos pensées, le témoignage de votre fidélité, à vos amis, à Israël. Nous l’avons diffusée autour de nous, selon votre désir.
Vous ressentez bien combien nous sommes ici, par moments, dans une solitude morale qui nous pèse et nous peine. L’ONU, l’Unesco, tout cela, ce ne sont pas seulement des faits, mais aussi des symboles. Et même nos amis juifs de la Diaspora oublient parfois qu’un mot de leur part serait le signe de leur présence, symbolique et effective, à nos côtés. Votre lettre est un de ces signes, précieux, comme aussi m’est très précieux votre nom dans la Tabula Gratulatoria des "Mélanges", compensant ainsi, dans une certaine mesure, l’absence d’une contribution que votre état de santé ne vous a pas permis de donner.
Je dis que nous nous sentons souvent isolés. D’où, parfois, des moments de découragement. Mais très rares et passagers. Tous, nous nous remettons vite à la tâche, et le travail intellectuel, social, politique aussi, nous appelle. Nous le faisons avec passion parce que nous l’aimons (lisez Georges Friedmann dans Le Monde ! !) et surtout parce que nous savons qu’ici, en Israël, aucune graine semée n’est perdue : elle germe tôt ou tard, sur la route des hommes et sur celle du Messie.
Albert Hazan, qui poursuit son apostolat (2), les Lazare, Renée et moi-même, nous serons tellement heureux de vous retrouver bientôt à Jérusalem – revenez-nous cette année.
Votre fidèle
© : A . S . I . J . A. |