Samuel CAHEN
1796 - 1862
Samuel Cahen est le premier traducteur
juif de la Bible en français. Cet intellectuel fut également
une des personnalités emblématiques de l’Alliance
Israélite Universelle dont il a dirigé la revue Les
Archives Israélites de France.
- 4 août 1796 : Naissance de Samuel Cahen à Metz.
- Elevé à Mayence, il suit un cursus d'études rabbiniques,
et consacre parallèlement beaucoup de temps aux langues et aux littératures
modernes.
- Après avoir terminé ses étude il est engagé
comme précepteur en Allemagne.
- 1822 : il se rend à Paris, où il prend la direction de l'École
consistoriale élémentaire juive, poste qu'il occupera jusqu'en
1836 (l'école de garçons avait ouvert ses portes en 1819,
celle de filles en 1822).
- 1840 : il fonde Les Archives Israélites de France, revue
de tendance libérale qui a pour mot d'ordre "d'aider le judaïsme
à sortir de l'inertie et du marasme où l'a plongé la
crise spirituelle qui accompagne son émancipation". Elle paraît
mensuellement puis de façon hebdomadaire entre 1840 et novembre 1935,
date à laquelle elle sera absorbée par Le journal juif.
- cette revue est mal accueillie par les représentants du judaïsme
traditionnel, notamment par les rabbins d'Alsace, qui l'accusent d'être
"réformiste" : "[S. Cahen] avait fondé
en 1840 le journal les Archives israélites et y défendait
avec ardeur la cause de la réforme de notre culte. [...] Les idées
préconisées par les Archives, empruntées aux réformateurs
allemands, n'avaient rien d'original. [...] [Ils] réclamaient la
suppression de toutes les poésies synagogales du moyen-âge
(Pioutim), l'introduction dans nos temples de l'orgue, l'institution
d'une prédication régulière, le remplacement de beaucoup
de prières hébraïques par des prières françaises,
la réforme de la lecture de la loi, la disparition de nos Rituels
de toutes les allusions aux sacrifices, au Messie, à la restauration
de la Palestine et l'abolition d'une foule de pratiques et d'usages vénérés
depuis de longs siècles" (Grand
rabbin Jules Bauer).
- Il est l’un des membres du Comité Central de l’Alliance
Israélite Universelle.
- Il est fait Chevalier de la légion d'honneur en 1849.
- A sa mort, (8 janvier 1862), son fils, Isidore Cahen, ancien élève
de l’Ecole Normale, professeur de philosophie lui succède aux
Archives Israélites de France.
- Il est enterré au cimetière du Père Lachaise à
Paris.
Oeuvres
- La Bible, traduction nouvelle
Il publie de 1831 à 1851 la première traduction juive de la
Bible en français sous le titre La Bible : traduction nouvelle,
avec l'hébreu en regard ; accompagné des points-voyelles
et des accents toniques, avec des notes philologiques, géographiques
et littéraires, et les principales variantes de la version des Septante
et du texte samaritain. L'édition entière, qui fait dix-huit
volumes, a paraît à Paris en 1851.
En dépit de critiques, qui reprochaient à l'auteur d'avoir
manqué de jugement dans le choix des matériaux, l'entreprise
exerce une grande influence sur toute une génération de Juifs
français, en particulier ceux qui ne connaissent pas l’hébreu.
Cette Bible a des points communs avec la traduction d’André
Chouraqui dans sa volonté de rester proche de la langue hébraïque
au détriment d’un français moins intelligible.
- Précis d’instruction religieuse (1829)
- Nouvelle traduction française de la Haggadah
de Pâque (1831-1832)
- Almanach Hébreu (1831)
- Cours de lecture hébraïque (1832)
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Page de garde d'un des
premiers exemplaires de la revue.
En exergue, on peut lire deux citations, l'une en hébreu,
l'autre en latin :
"Et Dieu vit que la lumière était bonne" (Genèse
1:4)
"Que ce soit des Rutules ou non, je ne ferai aucune
discrimination" (Virgile, Enéide livre 10, v. 109)
Ces deux citations, en plein siècle des Lumières,
donnent le ton de la revue.
Collection des Archives
israélites de France
de l’Alliance Israélite Universelle. |