Jeudi 28 octobre 2021 , le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin s’est rendu au cimetière israélite de Sarre-Union pour une cérémonie de réhabilitation. Si celle-ci a permis de clore le triste chapitre des dégradations, l’émotion est toujours vive, plus de six ans après.
Sa venue a démarré par la visite du cimetière, entièrement réhabilité, et désormais ouvert pour des occasions spécifiques.
Encadré par divers représentants de la communauté juive, le président du consistoire israélite du Bas-Rhin Maurice Dahan en tête, le ministre de l’Intérieur s’est arrêté sur plusieurs tombes et devant une plaque de marbre, à l’arrière du site, qui commençait ainsi : "Ici reposent les débris des stèles vandalisées du 12 février."
Cette plaque sera présente pour entretenir la mémoire de celles et ceux dont la sépulture a été profanée.
Avant de rejoindre la tribune pour les discours, Gérald Darmanin a marqué un dernier arrêt devant le Mémorial aux victimes de la Shoah, dont la restauration a été financée par le Consulat d’Allemagne. Là, avant une prière du grand rabbin de Strasbourg, Harold Abraham Weill, un membre de la communauté juive, Roger Lehmann, dont la famille possède près de 150 tombes à Sarre-Union, a insisté, très ému, sur le retentissement de l’affaire. "L’audience a été un calvaire", a-t-il dit.
Le ministre de l’Intérieur s’est dit "heureux d’entendre que des citoyens, quelle que soit leur religion, prennent aussi leurs responsabilités car le contrôle social, que nous commettons tous, est la plus importante des protections", en faisant référence aux veilleurs de mémoire, ces personnes mobilisées pour protéger les cimetières israélites
Le maire de la ville, Marc Séné, a déclaré qu’il était " très heureux pour la population de Sarre-Union et pour l’ensemble des familles touchées par ce drame, c’est un énorme soulagement pour tout le monde.
Il y a eu un temps judiciaire, la condamnation de ces jeunes, puis un côté expertise. Tout le monde aurait souhaité que ça aille plus rapidement pour qu’on passe à autre chose."
Mais le combat n’est "jamais totalement terminé". 18 actes de nature antisémite ont en effet été recensés en Alsace depuis le début de l’année 2021.
Même si les défunts reposent à nouveau en paix dans le cimetière juif de Sarre-Union, le combat contre la haine et la division n’est pas terminé.
Voir le reportage photographique de Claude Truong-Ngoc sur la cérémonie
Synagogue précédente |
Synagogue suivante |