Contribution à la vie de la Cité
Marchands ambulants ou de bestiaux, négociants souvent en Schmatess (1) , artisans souvent tailleurs ou bouchers,
tous pratiquèrent d'abonl, des métiers de modeste condition. Certains d'entre eux se hissèrent dans l'échelon social et
se distinguèrent, dans leur Communauté ou dans leur Cité, parfois dans les deux à la fois. ce qui ajouta à leurs mérites.
Une fête enfantine vers 1952. Suzy Bloch au piano,
Mme Wormser au centre, Georges Blum (lunettes)
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Armand Lévy, délégué du KKL à Belfort
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Réception Wizo au Tonneau d'Or, 1946
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Isabelle Célémenski à la vente Wizo 2006 |
Associations
Au 19ème siècle naquit la Société de Bienfaisance des jeunes gens israélites de Belfort. Par la suite, et surtout après guerre, d'autres associations sont apparues et ont disparu (comme le B'nai B'rith et les Eclaireurs Israélites de France) au sein de la Communauté juive.
- AUJF - Appel unifié des Juifs de France : la Communauté juive de Belfort s'est toujours montrée solidaire vis-à-vis des plus démunis parmi les Juifs de France et d'Israël. A travers l'AUJF, ses membres ont participé individuellement aux appels de solidarité, et notamment lors de la guerre des six jours (1967) où ils se sont particulièrement mobilisés, sous l'impulsion de Louis Bialek. Pierre Blum suivi de Michel Blum se sont également distingués ces dernières années en prenant la responsabilité de la collecte.
- La Jeunesse Juive à Belfort : Mars 1955 - c'est Jean-Gabriel Blum, animateur du groupe de jeunes dit "L'Avenir" qui s'en inquiète particulièrement. En effet, il mentionne que des mouvements teintés de soucis politiques tentent d' attirer les jeunes vers eux. Plus tard, les Eclaireurs Israélites de France fédéreront la jeunesse autour d'animateurs militants comme Louis Margulies qui s'est beaucoup investi dans les animations pour jeunes et communautaires, et notamment dans la maison de Giromagny, ainsi que dans de nombreux travaux de transformation et rénovation.
- Judaïques Cultures - (Loi 1901) : créée en 2003, afin de rendre lisible par les collectivités locales, les partenaires et le public, les actions culturelles conduites à destination de tous les publics, en vue de promouvoir le patrimoine juif et la culture juive dans la Cité. A son actif : Journées culturelles thématiques, Journée Européenne de la Culture juive, Expositions, Colloques, actions pédagogiques sur des thèmes touchant au travail de Mémoire.
Fondateurs : Nadia Hofnung, Simine Sénéhipour, Jacqueline Flau, Gilles Benhamou. http://www.judaicultures.info/
- KKL : Dans le cadre de sa solidarité avec la construction de l'Etat d'Israël, le KKL occupe une place privilégiée dans les consciences des Juifs d'Europe. Fondé à l'origine à Bâle, au premier Congrès juif sioniste en 1899, en vue de l'achat de terres en Palestine et ainsi favoriser l'émigration des Juifs persécutés. Aujourd'hui le KKL, gère, administre, aménage, développe l'exploitation de la terre en Israël, ainsi que l'exploitation de l'eau et la protection de l'environnement. Attachés à cette œuvre fondatrice d'Israël, c'est Armand Lévy qui occupe la fonction de délégué du KKL à Belfort.
- WIZO : Women International Zionist Organisation (2) : les soirées Wizo ont laissé des souvenirs impérissables à tous. Elles avaient lieu au Tonneau d'Or avec orchestre, avec dîner ou lunch. Cela prenait la forme de journées festives pour Pourim en famille. Depuis les années 1967, la Wizo propose le dernier dimanche de janvier, à la population belfortaine un grand marché de produits d'Israël qui a connu jusqu'à plus de 1000 visiteurs dans la journée. Cette vente est ainsi devenue un événement dans la ville par lequel la population de toute l'Aire Urbaine, témoigne de sa sympathie, cultive des liens de proximité et d'amitié avec la communauté juive.
Les Présidentes : Marguerite Guguenheim, Nicole Dreyfus-Schmidt et Jacqueline Flau, Janine Courquet, Nicole Ulmann, Marie Gass, Isabelle Célémenski et Jacqueline Flau, Nadia Hofnung et Simine Sénéhipour.
Cabinet d'assurances
Fondé par
Myrtil Lehmann en 1885, son fils Marcel, père de Françoise et Jean, reprit le flambeau avant de le transmettre à son tour à Jean en 1963.
Dreyfous le jacobin
Dreyfous qui a obtenu le marché de fourniture en drap des troupes cantonnées à Belfort est signalé à la Convention à Paris, le 5 frimaire an II (25 novembre 1793), comme ayant fourni 20 000 aunes de bon drap à la République, et vient de lui faire remise de 10 000 livres à 2 livres par aune de drap écarlate, parce que les assignats ont pris quelques faveur en Suisse (...).
Fondation Edouard et Simone Goldschmidt
Edouard Goldschmidt, industriel en vêtements, a œuvré pour la promotion de l'enseignement technique et professionnel dans le Territoire de Belfort, il est à l'origine de la création du Lycée professionnel. La Fondation Edouard Goldschmidt récompense chaque année les élèves méritants du Lycée (actuellement) Follereau. Une allée porte son nom vers le Technopole.
Simone, sa fille, avocate, a poursuivi l'œuvre de son père, par le Prix Simone Goldschmidt décerné au Lycée Follereau de Belfort.
L'enseigne "A Beranger" sur le faubourg de France à Belfort est liée à cette famille.
Pendant l'Affaire Dreyfus, David Goldschmidt alors âgé d'une vingtaine d'années, provoqua en duel un officier qui avait insulté Dreyfus dans un café des faubourgs. Ce duel fut longuement décrit par la presse de l'époque.
Quelques grands magasins et autres boutiques
[Toutes époques confondues, non exhaustif - sur les faubourgs principalement]
En 1967, une blague juive circulait à Belfort :
- Connaissez-vous la différence entre le canal de Suez et le faubourg de France ? - non ?
- Eh bien ! Les Juifs sont sur un seul côté du canal de Suez, tandis que sur le faubourg de France ils sont des deux côtés !
Des familles juives de Belfort ont établi les premiers Grands Magasins de la ville, on pense au Grand Bazard de France (appelé ultérieurement "Grands magasins Bumsel") créé en 1875 par la famille de Jacob Bumsel, puis dirigée par Claude Guguenheim après guerre, "Le Meilleur Marché" créé par Israël Fefer ; "Le Café Hirtz" ; "La Maison Schwab" dirigé par Roger Ulmann ; "Blum Frères" dirigé par Pierre et Michel Blum ; "Petit Paris" ; "Alfa" dirigé par Paul et François Flau ; "Léon" créé par Léon Gross ; "Alkan" ; "Bois et matériaux" dirigé par Sylvain Lorach ; "Grossiste Kahn" ; "Meubles Vischel" dirigés par Samy Grin puis Gabriel Mizrahi ; "Tissus en Gros" dirigé par Edouard Lévy-Grunwald ; "Au travailleur" de la famille Schiffmann ; "Au profit du travailleur" ouvert en 1953 par Louis Bialek ; "Au vêtement élégant" tenu par Louis Gass et Jacques Katz ; "A Beranger" fondé par la famille Goldschmidt.
En 2007, il reste les familles de Henri Engelyc (Audincourt & Belfort) ; de Georges Blum (Couthenans) ; des Dreyfus de "La Cordonnerie Parisienne" ; "Pêch' Melba" dirigé par Nicole Benhamou ; "Ailleurs" dirigé par Danièle Elbaz. "Au Meilleur Marché" de Amélie et Maurice Lidzborski vient de fermer (2007).
Buste de Léon Schwob par Pinot
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Maires
Belfort a connu quatre maires juifs :
- Léon Schwob (de décembre 1919 au 14 juillet 1920),
- Edouard Lévy-Grunwald (de 1925 à 1932),
- Pierre Dreyfus-Schmidt (1902-1964) : maire de 1935 à 1939, novembre 1944 à novembre 1946, de février 1958 à juillet 1964
- Pierre Bonnef (de 1974 à 1977).
Les traces écrites, les archives les concernant ainsi que la presse, étant foisonnantes, il nous semble inutile de développer ce sujet par ailleurs fort riche.
Ces hommes ont marqué en profondeur l'histoire et le développement de la ville. Le buste de Léon Schwob au cimetière israélite a été inclus dans l'inscription au répertoire des monuments historiques de la Drac, inscription obtenue en 2007. Le buste de Lévy-Grunwald est au Musée de Belfort.
Héricourt aura son maire juif en la personne de l'industriel Schwob.
Valdoie aura son premier maire israélite du Territoire, en 1912, en la personne de Charles Dreyfus (1878-1914).
Médecins
Deux médecins juifs se sont distingués à Belfort :
- Jacques Lévy, dit " Le Médecin des pauvres ", également conseiller municipal, qui laissa son nom à une aile de l'hôpital de la ville.
- Paulette Guguenheim, la première femme médecin à Belfort qui força l'estime de tous les belfortains par sa rigueur et sa générosité ; elle soignait beaucoup de personnes dans le besoin, ainsi que de nombreux membres ecclésiastiques, sœurs, prêtres, pasteurs.
Elle est la fondatrice du Planning familial à Belfort.
Sénateur
Famille
Dreyfus-Schmidt
: Michel, Pierre, Jacques
et Mme née Yvonne Kahn
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Michel Dreyfus-Schmidt (1932-2008), sénateur du Territoire de Belfort.
Avocat depuis 1954, bâtonnier du barreau de Belfort, et fervent défenseur des libertés individuelles. Il s'est engagé en politique à Belfort en 1964, ville dont son père, Pierre Dreyfus-Schmidt avait été député-maire.
Il fut conseiller municipal et adjoint au maire de 1964 à 1971, puis conseiller général à partir de 1966.
Il fut élu pour la première fois sénateur PS le 28 septembre 1980, à l'âge de 48 ans, puis réélu avec le meilleur score de France (80,05 % au
1er tour) le 24 septembre 1989, et de nouveau 27 septembre 1998.
Membre du comité directeur (1969-1973) et du bureau national (1969-1971) du Parti socialiste, ce fidèle de François Mitterrand fut vice-président du Sénat de 1986 à 1998. Agnostique revendiqué, il fut cependant président de la section française du Congrès juif mondial (CJM) de 1982 à 1986 et membre du comité directeur du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF).
Il est décédé en 2008, trois semaines avant la fin de son mandat.
Mordka Urbajtel
au concours de la Résistance et de la déportation, auprès du préfet Philippe De Lagune
(2007)
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des Tailleurs de Belfort
L'atelier de
Mordka Urbajtel était installé sur le quai Vauban. Originaire du ghetto de Lodz, il a été déporté à Auschwitz. Ces dix dernières années, il témoigna de manière incomparable de sa déportation auprès de nombreuses classes de collégiens et de lycéens de l'aire urbaine.
L'atelier de
Léon Gass était situé en vieille ville.
Tribunal de Commerce
Marcel Lorach et
Emile Blum en ont été les présidents.
Usine
Par exemple en 1893, la "Filature et tissage de cotons Raphaël et famille" créée et dirigée par
Jacques Dreyfus, qui occupe jusqu'à 250 personnes, deviendra en 1920, la "Société de filature et tissus Schwob" (d'Héricourt). Jacques Dreyfus est le frère aîné de
Alfred et de Mathieu Dreyfus devenus célèbres par la détestable Affaire Dreyfus. La belle demeure de Jacques, sera bâtie sur les hauteurs de Bellevue, face au fort Denfert-Rochereau, par l'architecte Fleury de la Hussinière. Actuellement, face au Collège Léonard de Vinci, et face au cimetière Bellevue. Les grilles et portails ont subsisté. Parfois callaissée aux cris de" Vive l'armée" " et de " A bas les Juifs ", au son de la Musique du 42° de ligne, pendant l'Affaire.
La famille et le "château Dreyfus" fait couler l'encre dans
Le Journal de Belfort et du Haut-Rhin ainsi que dans
La Croix de Belfort, sans oublier
La Libre Parole, tristement célèbre par son antisémitisme structurel.
Une allée a été inaugurée en 2006, Allée de la Réhabilitation du Capitaine Dreyfus, le long du square du souvenir, par le maire J.P. Chevènement.
Notes :
- Terme en Yiddish signifiant tout ce qui touche au textile/tissus/mercerie... Retour au texte.
- La Wizo agit en faveur d'oeuvres de promotion du statut de la femme, du bien être et de l'éducation des femmes et des enfants en Israël. ONG apolitique. Retour au texte.