Humour
"Boroukh Chéptorani"
"Loué soit celui qui m'a délivré"

Parmi les nombreuses et diverses circonstances de la vie à l'occasion desquelles nous devons adresser une bénédiction à Dieu, il en est une assez particulière : c'est celle qui, au moment où le jeune homme ayant atteint la majorité religieuse, gravit les marches du tabernacle pour lire dans le rouleau de la loi la "Paracha" (passage de la section sabbatique) qui lui est dévolue ; son père, à ce moment solennel, doit réciter gravement par devers lui-même la formule suivante : "Loué soit celui qui m'a délivré de la responsabilité des péchés de mon filsé, "Boroukh chepetorani meeônechau chélozé ". D'après une opinion traditionnelle en effet, le père est responsable des péchés de son fils, jusqu'à ce que celui-ci, ayant treize ans révolus, et ayant célébré sa majorité religieuse devienne lui-même responsable de ses actes.

L'esprit du juif d'Alsace, conformément à son habitude, transporte cette bénédiction dans la vie de chaque jour et s'en sert dans des occasions qui n'ont plus de rapport avec son origine.

Que de fois, lorsque quelqu'un s'est vu libéré d'une visite désagréable ou démesurément Iongue, de quelque lourd souci, de quelque amer ennui, se sent tout à coup allégé, délivré, que de fois ne l'avons-nous pas entendu s'exclamer joyeusement, d'un ton humoristique et malicieux "Boroukh cheptorani", "béni soit celui qui m'a délivré", supprimant les derniers mots de la bénédiction qui n'auraient plus de sens dans ce cas.


Article précédent Article suivant
Dialecte  judaisme alsacien Accueil
© A. S . I . J . A.