(Je n’aurais sans doute pas osé la faire figurer ici, si je n’en avais retrouvé le texte dans les Traditions Populaires Alsaciennes de Honel Meiss.)
Schlof, Bobele schlof, Dein Pappe het die Schof Dein Mamme het die Lämerlich Schlof, Bobele schlof. |
Dors, mon petit bébé, dors Ton papa garde les moutons, Ta maman garde les petits agneaux Dors, petit bébé, dors. |
BOBELE = “petit bébé”, “petite poupée”. (La terminaison "...le" – comme la terminaison "...lein" en allemand – traduit un diminutif, souvent affectueux. Exemples : "Kâtzele" = " petit chat" (Katz = chat) ; "Missele = "petite souris" (Maus = souris).
Autre berceuse :
Aïa Bobala, was rappelt im Strau : S’ Kätzele ech gepeïert, S’ Maïssela ech frau. |
Ecoute, mon bébé chéri, ce qui fait du bruit dans
la paille : Le petit chat est mort, la petite souris est contente. |
Encore une :
Ich well der eps ertzäle Von der alte Beïle : Wenn se kä Grumpere hett, Kenn se käne schäle. |
Je veux te raconter quelque chose De la vieille Bella : Si elle n’a pas de pommes de terre, Elle ne peut pas en éplucher. |
Sans doute les textes de ces berceuses ont-ils contribué à former l’esprit des petits enfants juifs au bon sens simple et naturel qui contribue à leur charme.
Ce bon sens se retrouve dans de nombreux dictons populaires qui n’ont souvent rien de spécifiquement juif, sinon un mot en judéo-alsacien ou en hébreu :
Ou encore :
De quelqu’un
dont on ne comprend pas (ou de qui on n’admet pas) qu’il se comporte
comme un gosse ou qu’il tienne des propos infantiles, on dira :
S’ess yo kebobela meï. "Ce n’est pourtant
plus un bébé !"
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