Si, jusqu'à présent, il a été question de récitation de bénédiction rituelle récitée par l'homme, il va de soi que c'est seulement Dieu qui dispense des "bénédictions" à Ses créatures.
Il y a aussi des hommes qui, par leur disponibilité ou leur générosité, procurent bien des satisfactions à leurs semblables.
- "S'ech Brokho an ehm"
se dit à propos d'une personne qui apporte la bénédiction à ceux avec qui il entre en contact.
- Par contre on connaît aussi des personnes ou des familles de qui il n'y a rien de bon à attendre. On dira à leur propos : "Ess ech ke Brokho an ehm..."
Cette expression était souvent employée, notamment, par les marchands de bestiaux pour désigner un individu qui "porte la guigne" : achetez-lui sa marchandise à vil prix, vous n'en tirerez aucun bénéfice ; les boufs qu'il vous vend, qui sont splendides et respirent la santé, encombreront votre étable pendant des semaines par suite de l'épizootie qui régnera ; ... ; la génisse, si dodue, achetée chez lui sera déclarée treife (impropre à la consommation) ; et l'oie qu'il vous aura vendue et que vous aurez engraissée pendant un mois, pour vous délecter de "griewe" et de "gänze schmaltz", sera "genawelt» par la maladresse du sho'heth (= le sacrificateur). [d'après Honel MEISS : A travers le dialecte judéo-alsacien, p. 43].