Mon lexique judeo-alsacien


HALAUMESS - REVES


HALAUMESS – de l’hébreu ‘halom = rêve ; pl. : ‘halomoth

Le Juif alsacien animé de son seul bon sens n’attache guère de valeur à ses rêves ; même Freud n’a pas su ébranler le scepticisme de bon aloi chez les vrais juifs alsaciens.

Ainsi, par extension :
‘Halaumess = "des vanités" ou "des bêtises"

Le rêve de Jacob
Reve de Jacob
"Geb dich nett mett ‘Halaumess ab" :
"ne t'occupes pas de bêtises".
Ou bien :
"‘Halaumess mett Backfesch" :
"Ce sont des bêtises avec du poisson frit" = "c’est un conte à dormir debout".

Dans certaines communautés achkenazes installées en dehors d’Israël, la cérémonie de la bénédiction sacerdotale (Birkath Cohanim) ne se déroule qu’à l’occasion des jours de fêtes ; mais elle se déroule avec majesté et solennité : les cohanim fredonnent lentement, à la fin de chaque phrase, l’air traditionnel qui caractérise la fête ; ce temps est mis à profit par les fidèles pour réciter à voix base une prière dont l’objet consiste à demander à Dieu de faire en sorte que se réalisent les rêves dans lesquels on peut voir un heureux présage, mais aussi d’éviter que se réalisent de mauvais rêves dans lesquels on peut voir un mauvais présage (Berakhoth 55 b ; cf. Rituel de Joseph Bloch, p. 345).

Sans doute le Talmud consacre-t-il un certain nombre de pages aux rêves, à leurs significations et aux présages qu’ils contiennent (ib.). Sans doute, le Talmud recommande-t-il de jeûner pour éliminer les mauvais présages que peuvent contenir les rêves ou de demander au cohen d’inverser dans le bon sens les prévisions que peut receler un mauvais rêve (ib.).

Mais quand on demandait à son rabbin la signification de ce texte introduit aux moments les plus solennels de la bénédiction sacerdotale, il répondait : " H’alaumess".
Ce qui illustre, à l’évidence, la sincérité des rabbins alsaciens puisque le texte parle bel et bien … de rêves.


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