Eliakim °vers 1590 |
Yequel ° 1593 |
Todros °1596 |
Eliezer °vers 1598 |
Meriem °1601 |
Edel °1604 |
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Un autre renseignement transmis par Jean-Pierre Kleitz nous permet de connecter
la fratrie de Todros et Méir (nés entre 1668 et 1689) de façon
certaine à Mordekhai Zisquind. Dans les comptes du bailliage de Bouxwiller
(9) figure la liste des Juifs payant la taxe
de manance en 1701, et parmi eux Jäckel, fils du vieux Süskind,
le même Jäckel étant nommé plus loin Jacob ROTHENBURGER.
Le vieux Süskind est donc encore vivant.
Nous identifions désormais Todros né en 1596 comme le
premier rabbin de Bouxwiller vers 1650, son fils David né
en 1628 comme l’auteur de la branche d’Eguisheim, le quatrième
fils Mordekhai Zisquind (né vers 1635) résidant à Bouxwiller
comme le père de Todros (né en 1668, que nous supposons être
le père de Beylé épouse de Josef GINTZBURGER), de Jacob
(né en 1678, que nous supposons être le père de Moyse
de Wittersheim) et de Méir (né en 1689, que nous croyons être
ce Meyer reçu en 1721 à Bischheim, qui avance 600 livres à
son cousin - mais pas germain - Isaac d’Eguisheim en 1728).
André-Marc Haarscher écrit (10) qu’en 1560 une seule famille juive
habite à Bouxwiller, celle de Samuel. En 1562, il y a deux familles
; en 1637 il n’y a toujours que deux familles (Abraham et Joseph), mais
leur nombre va progressivement augmenter tout au long du 17ème siècle
: 5 familles en 1653, 7 en 1661, 8 en 1674 et 12 en 1703. Nous devons donc
situer l’arrivée de la famille ROTHENBURG à Bouxwiller
aux alentours de 1650 quand Todros y est nommé rabbin. Nous ignorons
leur lieu de résidence antérieur, mais nous considérons
qu’il s’agit fort probablement d’une autre localité
alsacienne.
Haarscher mentionne (11) qu’un Juif est signalé à Brumath en 1562, que quatre familles y résident en 1640 ; deux familles vivent à Ettendorf en 1576. Robert Weyl considère que vers 1600 il restait une centaine de familles juives en Alsace (12). Dans le Bas-Rhin, la majorité d’entre elles était établie à Bischoffsheim, Dachstein, Niedernai, Rosenwiller et Sélestat, toutes localités où les Juifs ne furent guère inquiétés entre 1500 et 1600 (13). Nous pouvons affirmer qu’une autre branche des ROTHENBURG habitait à Brumath au début des années 1600 (voir ci-dessous paragraphe VII).
Concluons ce paragraphe par le schéma généalogique suivant, qui rassemble les données les plus anciennes recueillies :
Mordekhai | ||||||||||||||||||||||
Todros, °1596 rabbin à Bouxwiller vers 1650 |
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David °1628, d.1698/1700 à Eguisheim |
Mordekhai Zisquind °vers 1635, d. après 1701 à Bouxwiller |
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Méir | |||||||||||||
R. Baruch °1185/1190, d. 1281 |
R . Joseph |
R. Nathan | |||||||||||
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L’encyclopédie Germania Judaica, volume II/2, consacre trois pages au Maharam dans l’article Rothenburg ob der Tauber ; un court paragraphe, que nous traduisons ci-dessous, traite de sa descendance. Le mot "émigration" évoque son départ de Worms en 1286 pour la Terre Sainte, qu’il n’atteindra pas puisqu’il est reconnu et arrêté en cours de route dans les Alpes puis emprisonné à Ensisheim.
"De sa postérité, nous savons seulement qu’il avait l’intention d’émigrer avec ses filles et son gendre. Rachel, une de ses petites-filles, dont il avait lui-même payé la dot, mourut la première année de son mariage. Une de ses filles, Minna , décèda du vivant de son père ; une autre, Rebecca, vivait encore vers 1320 à Nuremberg, très âgée."
Nous avons posé en 2002 la question suivante sur le site "Ravsig" de JewishGen, où interviennent de nombreux rabbins et chercheurs : "Quelqu’un connaît-il le nom des enfants de R. Méir de Rothenburg ?". Nous avons reçu quelques réponses, en voici la teneur :
Max ROTHENBORG chargea un généalogiste professionnel, Josef Fischer – dont de nombreux travaux sont conservés aux archives danoises – de lui établir sa filiation jusqu’au Maharam. Josef Fischer consulta à Strasbourg les travaux laissés par Ephraim Moses Pinner (1800-1880), et particulièrement un manuscrit intitulé Grabschriften der berühmtesten Männer und Rabbiner in Europa und im heiligen Lande (14). Laissons Josef Fischer conter lui-même la suite (15) :
"A la page 162, après le relevé des inscriptions sur la tombe de R. Méir et sur celle de son père R. Baruch à Worms, Pinner écrit que sur la postérité de ce R. Méir peu de choses fiables existent, mais que ses notes manuscrites qui suivent apportent quelques éclaircissements. Il décrit un manuscrit en hébreu sur parchemin conservé dans une bibliothèque à Strasbourg, un manuscrit de 614 pages à la fin duquel le propriétaire du livre a rédigé quelques lignes sur sa famille, que voici : "Ce livre, moi Eliakim fils d’Abraham, je l’ai reçu en 1548 de mon père R. Abraham. Mon père était le fils de R. Mordechai, fils de R. Meier , fils de R. Getschlick, fils de R. Süsskind, fils de R. Meier, fils de R. Baruch. Ce dernier était le fils de R. Meier de Rothenburg". Une autre main a ajouté ultérieurement : "Cet Eliakim était grand rabbin et mourut en 1570". Sur la même page figurent les enfants de rabbi Eliakim, dont le troisième est Mordechai, dit Süsskind, né le 3 Ab 1559".Fischer continue la généalogie en attribuant de façon peu évidente à ce Mordechai un fils R. Moses, cité en 1621 (mais il ne précise pas où), père de Mordechai Süsskind rabbin à Witzenhausen, Grodno et Lublin, décédé vers 1715, lui-même père de R. Moses (1665-1712) rabbin à Hambourg-Altona et fondateur de la branche danoise des ROTHENBORG.
Nous n’avons hélas jamais retrouvé le manuscrit de Pinner et nous devons évidemment prendre cette généalogie avec la plus grande circonspection. Toutefois, nous avons essayé de voir si cette filiation était compatible avec les éléments recueillis jusqu’ici.
Nous savons que Todros, le rabbin de Bouxwiller né en 1596, est le
fils d’un Mordekhai ; ses frères et sœurs connus sont nés
entre 1590 et 1604 : leur père Mordekhai peut raisonnablement être
né vers 1560, la date de 1559 pourrait donc convenir.
Si ce Mordekhai est le fils d’Eliakim décédé en
1570, il est logique que son fils premier-né porte ce prénom,
ce que nous vérifions puisque le manuscrit de la Bodléiana
cite bien un Eliakim né vers 1590. Todros le rabbin reprend d’ailleurs
ce prénom pour son second fils en 1632, et le prénom Mordekhai
pour son quatrième fils vers 1635.
Quant au prénom Abraham de la génération précédente,
nous ne le retrouvons pas dans les éléments que nous avons exposés
; peut-être a-t-il été porté par un enfant mort
en bas âge ?… Nous devons aussi mentionner parmi les naissances
les plus anciennes relevées sur le manuscrit : Irus (??) né(e)
en 1551, Abraham né en 1553 et Ruzel née en 1554, le prénom
de leur père nous est inconnu. Cet Abraham né en 1553 porte
peut-être le prénom de son grand-père R. Abraham Rothenburg,
celui qui aurait fait don de ce livre à son fils Eliakim en 1548 …
? Il serait alors décédé entre 1548 et 1553.
Todros le rabbin prétendait être le douzième descendant
du Maharam ; si nous remontons son ascendance en attribuant à chaque
génération un écart moyen de trente ans, nous obtenons
:
12) Todros né en 1596,
11) Mordekhai né en 1559,
10) Eliakim né vers 1520, marié vers 1548 quand il reçoit
le livre, décédé en 1570,
9) Abraham, né vers 1490, décédé 1548/1553,
8) Mordekhai né vers 1460,
7) Méir né vers 1430,
6) Eliakim né vers 1400,
5) Mordekhai né vers 1370, une de ses filles aurait épousé
Jacob WEIL et serait la mère de Méir WEIL né en 1420,
ainsi porteur du prénom de son arrière-grand-père Rothenburg,
4) Méir né vers 1340,
3) Baruch né vers 1310 … et le lecteur observera comme nous qu’il
manque deux générations pour arriver à celle du Maharam.
Par contre Baruch, père du Maharam étant décédé
en 1281, il est logique que son prénom soit porté à la
génération suivante vers 1300.
Nous n’irons pas au-delà dans nos commentaires sur cette filiation, impossible à étayer avec des documents historiquement fiables.
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