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L’une est celle du "jeune homme nommé Eliakim, fils de l’honorable Mardochée, que Dieu le garde, de la famille Rothenburg, décédé le 2 Shevat de l’année 357", soit le 21 janvier 1597. Ce jeune homme, dont le père est encore vivant, n’est pas marié et doit être âgé d’environ vingt-cinq ans : il peut être né vers 1570/1575 et son père approximativement vers 1540 ou un peu avant. Eliakim ne peut pas être le frère du rabbin Todros si on s’en tient aux éléments de datation que nous avons fournis, tout au plus le cousin germain de son père.
L’autre – qui en fait ne porte pas le nom Rothenburg – est celle d’ "une femme vaillante et fidèle, la rabbine dame Blim, fille de rabbi Todros, de mémoire bénie, épouse du dayyan (juge rabbinique) de la province, l’honorable rabbi Getschlick de mémoire bénie" ; la date du décès est illisible, mais la tombe de son époux indique le 12 Ijar 390, soit le 24 avril 1630. Blim est donc décédée peu après. Il s’agit ici de personnes d’âge mûr, âgées disons de soixante, peut-être soixante-dix ans ; nous pouvons considérer que Blim est née vers 1560/1570, et son père Todros aux environs de 1530. Celui-ci ne peut en aucun cas être Todros le rabbin de Bouxwiller actif en 1650.
A côté de ces deux tombes, il est possible que les deux suivantes,
reproduites dans le même catalogue, appartiennent aussi à la
famille Rothenburg :
- celle de "Abraham fils de Todros au souvenir béni", décédé
en 544 soit en 1584 ; cet Abraham serait peut-être un frère aîné
de Blim … ?
- celle de " ….(illisible) fille de rabbi Eliakim au souvenir béni,
qui mourut et manqua l’année 358, la veille de la Néoménie
d’Ijar", soit au début de mai 1598 ; celle-ci pourrait être
une sœur de Mordekhai né en 1559 et une fille du rabbin Eliakim
décédé en 1570.
Arrivé à ce point de l’exposé, nous proposons au
lecteur le tableau suivant, qui comporte de nombreuses incertitudes, mais
qui constitue une hypothèse de travail rassemblant l’ensemble
des données recueillies :
R. Abraham °vers 1490 ?, décédé 1548/1553 | |||||||||||||||||||||||||
R. Eliakim °vers 1520, d. 1570 |
R. Todros °vers 1530, d. ? |
R. Mordekhai °1530/1540, d. après 1597 |
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Un lointain descendant messin de Salomon, R. Gedalia (Daniel) ROTHENBURG,
né à Metz en 1762 et auteur d’un manuel de casuistique
paru à Edigheim (Palatinat) en 1798, prétendait être le
dix-huitième descendant du Maharam de Rothenburg. Si on suit ce schéma,
Mardochée de Brumath né vers 1590 serait le treizième
descendant du Maharam ; et si l’on remonte les générations
en accordant à chacune une durée moyenne de trente ans, nous
arrivons exactement à la génération du Maharam, ce qui
tendrait à montrer que le décompte fait par R. Gedalia est plus
exact que celui mentionné dans le manuscrit de Pinner, où il
manquerait effectivement une ou deux générations.
La lignée de Brumath est très proche géographiquement
de Bouxwiller et d’Ettendorf – nous sommes bien dans le périmètre
des origines – ; que l’un de ses membres prétende aussi
descendre du Maharam indique que le souvenir de cette ascendance illustre
existait dans plusieurs branches et nous conforte dans cette recherche généalogique.
R. Nesanel, dit Natanael (= Samuel), apparaît pour la première
fois en 1588 en tant que shamash ou "Schulklepper",
c’est-à-dire bedeau de la communauté ; il a sans doute
succédé à Abraham, le vieux shamash, décédé
au printemps de 1586. Nesanel, qui se dit "fils de Mordekhai de Rotenburg
de mémoire bénie", décède le 28.08.1623 ;
sa première femme Sarah était décédée le
28.11.1605, et la seconde, Hannah, le suit le 25.02.1624. Les tombes de Nesanel
et Hannah sont toujours dans le vieux cimetière de Worms.
De leurs sept enfants, nous retenons les deux fils : Mordekhai Gumbel, l’aîné,
né vers 1580/1585, marié en 1610, shamash dans les
années 1620-1630 et décédé le 10.05.1639 en ne
laissant qu’une fille Hannah ; le cadet, Kalonymos Kalman (=Salomon),
né plutôt vers 1590, marié après 1619, figure comme
shamash de 1627 à 1632 et disparaît après cette
date. Le fils de Kalman, Juda Leib, né vers 1625, est cité régulièrement
de 1666 à 1687 et doit décéder peu après ; sa
notice nécrologique précède dans le Memorbuch
celle de son fils Kalonymos Kalman né vers 1650/1655 et décédé
encore jeune le 06.03.1695.
Nous ignorons le lieu de naissance de Nesanel, que nous pouvons supposer être né vers 1550, mais nous relevons dans cette lignée la répétition des prénoms Mordekhai et Kalonymos (Salomon), tout comme dans la lignée de Brumath, alors qu’à Bouxwiller le prénom Salomon est absent. Aussi proposons-nous de considérer les lignées de Brumath et Worms proches cousines, parentes plus lointaines de celle de Bouxwiller.
Nous en profitons ici pour signaler qu’à la fin des années 1500, plusieurs familles manifestement d’origine alsacienne sont implantées à Worms ; nous citerons en exemple les WEITERSWILLER, les ELSUSS, les HOHNECK, les HOCHFELDEN …
Que le lecteur nous permette d’oser un tableau généalogique
final qui englobe l’ensemble des hypothèses exposées ;
moyennant les nombreuses réserves faites dans le texte, nous présentons
le schéma suivant :
R. Méir de Rothenburg °1215/1220, d. 1293 |
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(2 générations manquantes) |
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R. Baruch °vers 1310 |
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R. Méir °vers 1340 |
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R. Mordekhai Süsskind °vers 1370 |
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R. Jacob WEIL °1385, d. 1456 |
… (fille) °vers 1400 |
R. Eliakim Goetschlick °vers 1400 |
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R. Méir |
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R. Méir WEIL °1420, d. …
(famille WEIL) |
R. Mordekhai °vers 1460, d. avant 1525 |
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